Ca y est, nous sommes en vacances! Cela signifie que pendant 15 jours, nous ne sommes plus à vélo, nous ne sommes plus des cyclo-voyageurs, mais des «backpackers», des « routards » avec un sac à dos. Cela change 2 paramètres importants: pour nous, nous ne sommes plus aussi autonomes qu’à vélo, et aux yeux des autres, nous ne sommes plus «extraordinaires», mais de simples voyageurs ordinaires et tous les clichés qui vont avec : nous parlons anglais et avons beaucoup (beaucoup) d’argent à dépenser et à donner à tout le monde.
Nos vacances ont déjà bien commencé: lundi, une grève nationale des transports a perturbé tout le pays, et nous a empêchés d’aller dans le centre ville de Cusco (nos hôtes habitent à 7km de la Plaza de Armas). La protestation concerne la mise en vigueur d’un nouveau code de la route qui durcit les peines liées aux infractions (à voir conduire les péruviens, nous ne soupçonnions pas l’existence d’un quelconque code, mais bon!).
Heureusement, Mario et Marianella nous ont emmenés en ville en fin d’après-midi quand les barrages étaient levés. Nous avons donc pu prendre notre bus à 20h00 en direction de Nazca. Nous devions rejoindre mes parents à Arequipa, mais comme nous avions un peu d’avance sur notre planning, nous ne leur avons rien dit, et allons les rejoindre 2 jours plus tôt sur le planning et leur faire la surprise!
La route a été très sinueuse, et très longue… Sara a été malade dans la soirée et a eu beaucoup de peine à trouver le sommeil ensuite. Le voyage devait durer environ 13 heures, mais à 6h00 du matin, au lever du soleil, après 10 heures de route, le bus s’est arrêté au milieu de nulle part, à 3300 mètres d’altitude (il faisait donc très froid). L’hôtesse nous a conseillé de nous relaxer et de nous rendormir. Avec la lumière du jour, ça a été difficile, et nous avions remarqué que nous étions arrêtés derrière un camion. Des travaux sur la route peut-être; puis nous sommes repartis pour quelques centaines de mètres… Là, notre angle de vue a changé, et nous nous sommes aperçus que nous étions les derniers d’une longue file d’attente comprenant de nombreux bus, et qu’il y avait une agglomération un peu plus loin. Le GPS m’a indiqué que c’était Puquio. La grève des transports de la veille devait durer 48h, et nous en avons conclu que c’était un barrage de manifestants.
L’attente s’est prolongée… le soleil est monté plus haut dans le ciel, et une nouvelle est tombée à la radio: à Lima, la grève est suspendue, et les manifestants ont levé tous les barrages. A 8h00, nous étions donc rassurés et très optimistes quant à un départ imminent de notre bus. L’attente a continué, et la température extérieure nous a permis de sortir du car, et de descendre à pied voir ce qu’il se passait. Plus bas, des pierres et rochers sur la route empêchaient tout passage de véhicule. Des échanges agités entre manifestants et passagers animaient la scène; beaucoup de spectateurs aussi. Je suis remonté au car faire part de ces nouvelles à Sara. De son côté, elle a pu comprendre qu’apparemment, notre compagnie de bus savait qu’il y aurait un barrage ici, et que le mouvement ne serait pas lié à la grève nationale, mais à une protestation locale. Sara a commencé à s’impatienter et à ne plus tenir en place. Vers 9h00, nous avons eu la confirmation que c’était une action locale, et en écoutant les chauffeurs du car, nos espoirs de repartir rapidement se sont évanouis aussi vite que la colère de Sara est montée… Elle est descendue à son tour voir ce qui se passait au barrage. A son retour, les rumeurs comme quoi les compagnies de bus savaient qu’il y aurait un barrage ici se faisaient de plus en plus forte. Les chauffeurs de notre bus niaient en bloc. Nous avons commencé à avoir faim: la compagnie nous avait offert un mini-sandwich la veille au soir accompagné d’une mini barre de céréales, d’un maté et d’une boite de nectar de fruits de 20cl. Bien qu’elle ait des biscuits secs en vente, la compagnie a refusé de nous en donner vu la situation. Dans la matinée, nous avons été informés qu’un bus de la même compagnie était coincé à un barrage de l’autre côté de la ville. Nous avons imaginé échanger de bus avec les autres passagers. Mais de notre côté, 3 dames âgées ont refusé, et sans leur accord, nous ne pouvions pas procéder ainsi. Petit à petit, les voyageurs d’une autre compagnie de bus ont effectué des échanges et un bus a fait demi-tour et est reparti. Notre hôtesse avait appelé sa responsable à Lima qui lui avait répondu de se débrouiller toute seule, et que ce n’était pas son problème. Vers 11h00, les manifestants ont dit qu’une réunion était en cours et qu’ils lèveraient le barrage à 13h00. Enfin un objectif! L’ambiance s’est détendue et nous avons discuté avec les autres passagers. Des échanges très intéressants sur nos différents points de vue au sujet des grèves notamment, avec de nombreux Péruviens, un Canadien du Québec, et un Chilien.
Peu avant 13h00, les manifestants ont remonté les colonnes de véhicules munis de pots de peinture à l’huile et ont peint sur les pare-brises et même parfois directement sur la carrosserie des messages comme «Viva el Paro – Puquio – 48 horas» (Vive la grève – Puquio – 48 heures), en disant que les véhicules non peints ne pourraient pas passer le barrage. Les chauffeurs de notre bus n’ont absolument pas réagi.
A 13h10, alors que le Canadien et nous nous impatientons, un Péruvien nous a rappelé que ce que les manifestants avaient dit, c’était «à une heure», et qu’au Pérou, les horaires ne comptent pas, que cela pouvait aussi bien signifier une heure de l’après-midi ou du matin, d’aujourd’hui ou de demain… Nos espoirs se sont à nouveau évanouis et l’attente s’est poursuivie. Nous avions vraiment très faim. Des vendeurs ambulants passaient pour des chips ou des biscuits, mais comme d’autres voyageurs, en protestation au barrage, nous avons refusé de leur acheter quoi que ce soit, surtout à des prix si élevés. Plus tard dans l’après-midi, on nous a dit que tout serait fini vers 15h00, puis à 16.00… Nous n’y avons jamais cru. Vers 16h00, notre hôtesse a daigné nous offrir à chacun des passagers un paquet de biscuits secs. Une voiture de police en piteux état avec 4 policiers à bord est arrivée de notre côté du barrage, depuis un autre village. Ce sont les premiers policiers que nous avons vus depuis que nous étions bloqués. Ils ont rapidement été pris à parti par les voyageurs. Nous avons très vite compris qu’ils étaient complètement dépassés par a situation et qu’ils ne nous seraient d’aucune aide. Ils nous conseillaient même de faire demi-tour et passer par un autre chemin. Au Pérou, ce n’est pas comme en France, il n’y a pas de petites routes partout, il n’y en a qu’une seule. Passer par une autre route, cela signifiait retourner à Cusco (10heures) et passer par la route d’Arequipa (18 heures de plus).
Soudain, des personnes qui semblaient être des responsables des manifestants ont remonté la file de véhicule et nous ont dit qu’ils lèveraient le barrage à 18.00 pendant une heure, et que notre bus pourrait passer car la compagnie n’avait pas été mise au courant de la grève, contrairement à ceux d’autres compagnies! Quelle injustice!
Le jour s’est couché, et à 18h00, une douzaine de policiers est montée de la ville vers le barrage en se faisant huer et siffler. Les responsables de la police et du barrage se sont serré la main, ont échangé quelques mots, et ordre a été donné de dégager les pierres de la route. Il nous a fallu ensuite une heure pour traverser la petite ville tant il y avait de barrages filtrant ne laissant la circulation qu’à une seule voie.
Après encore de nombreux virages sur une route défoncée, nous sommes arrivés à Nazca à 22h30, soit avec 13h30 de retard ! A peine descendus du bus, nous nous sommes faits encerclés par une horde de rabatteurs nous aboyant tous les noms d’hôtels et de sites touristiques qu’ils connaissaient en espérant que nous réagissions à l’un d’entre eux. Nous avons crié «Wooooh» en faisant des grands gestes pour les écarter. L’un d’entre eux s’est exclamé en espagnol «Vous, vous êtes français, non ?». Notre réaction les a un peu calmés, mais ils ont tout de même continué à nous suivre dans la rue bien que nous leur disions que nous savions où nous allions et que nous n’avions pas besoin d’eux! Nous avions repéré un hôtel où nous sommes allés tout droit. Lorsque nous étions presque devant, un homme nous a rattrapés en courant et alors que nous allions rentrer dans l’hôtel, nous a demandé si nous allions dans cet hôtel, et nous a bafouillé qu’il était le propriétaire de l’hôtel, nous a demandé quel type de chambre nous voulions. Bêtement, nous lui avons répondu et lui avons demandé le prix de la chambre et à voir la chambre. C’est ensuite lui qui est passé devant et s’est adressé à la réceptionniste en lui demandant les clés d’une chambre, et qui nous l’a faite visiter. Il a dû se prendre une belle commission au passage! Entre le voyage avec sac à dos en bus et le voyage à vélo, c’est vraiment différent!
PS: Ce matin, nous avons survolé les lignes de Nazca dans un avion avec 4 autres passagers et le pilote. Superbe et intriguant! A 15h, nous avons surpris mes parents à leur hôtel. Ils n’en revenaient pas de nous voir ici! De belles retrouvailles qui font du bien!
[ Sebastien | Le 23-07-2009 21:08 |
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Ces quelques jours de repos à Abancay nous ont fait du bien, moralement et physiquement. Nous apprécions, pendant ce voyage, de rester quelques temps au même endroit, nous permettant de décompresser et de dormir dans le même lit quelques nuits de suite! Nous n'avons pas à chercher un endroit où se loger, ni où manger, ni où faire les courses et nous pouvons « sentir » le lieu où nous restons.
Nous avons aussi pu rencontrer une petite Institution de Microfinance qui nous a fort bien accueillis.
Quechua
La ville d'Abancay est à 2400 mètres d'altitude. Le col à franchir s'élève à 4000 mètres d'altitude. C'est donc une bonne montée qui nous attend!
Nous campons dans un petit village, au milieu de la montée, sur le terrain d'une petite mamie. Seul problème pour nous faire comprendre: elle ne parle que Quechua, ce dialecte des Andes (qui n'est pas une marque connue distribuée par un grand magasin d'équipement sportif français!)... Quand nous lui demandons de dormir sur son terrain, elle s'exclame qu'il n'y a pas de place chez elle, dans sa maison! Heureusement, un voisin est venu à la rescousse et la petite mamie, avec un grand sourire, nous montre son terrain. Nous pouvons poser notre tente où nous le souhaitons. Sara en profite pour prendre une douche dans le petit ruisseau très froid et tout proche, mais le débit a fortement baissé en moins d'une heure. Sébastien renoncera à la douche ce soir-là.
Cordillera de Vilcabamba
Le lendemain, au col (4003m), les pics enneigés de la Cordillera de Vilcabamba se dressent devant nous. C'est beau! Même si nous avons un peu froid là-haut, nous décidons d'y pique-niquer, bonnet péruvien sur la tête et polaire sur le dos.
Puis nous continuons notre descente pour arriver à Curahausi, après 35km de freinage, sans avoir à pédaler, sauf pour semer les chiens qui nous pourchassent sous les rires des habitants! Nous y trouvons une « hospedaje » (auberge) si propre qu'on mangerait par terre et avec une douche chaude comme jamais! Nous faisons quelques courses au marché central. Nous y allons souvent pour nos fruits et légumes et parfois quelques pâtes et biscuits aussi. Mais nous évitons les stands de poissons (oui, dans les montagnes, c'est la truite!) et de viandes que nous pouvons sentir bien avant de les voir... Ici, aucun moyens de réfrigération: tout est à même les stands, avec mouches et autres insectes, au soleil ou à l'ombre selon la situation, et ce, toute la journée. Nous avons parfois du mal à supporter ces odeurs si vives et intenses...
Un coup de pouce
Le jour suivant, nous continuons notre descente jusqu'à l'Apurimac, environ 25km, soit une descente record de 60km au total pour passer de 4000 mètres à 1900 mètres d'altitude. Reste plus qu'à monter les 1750 mètres devant nous pour le col suivant...
Épuisés par les dénivelés positifs de plus de 1500 mètres d'affilée, fatigués et énervés par les piqûres des mouches des sables, écrasés par la chaleur, nous atteignons enfin Limatambo, après 20 km de montée et 700 mètres de dénivelé. Après beaucoup d'hésitations, nous décidons finalement de « tricher » cette fois-ci en prenant un taxi collectif pour finir la montée: plus de 1000 mètres en 23 km, nous permettant d'atteindre Cusco le lendemain soir et d'aller au marché de Pisaq dimanche, marché très renommé. Au sommet, le chauffeur de taxi, pris de remords par le prix très élevé qu'il nous a demandé et que nous n'avons pas réussi à faire descendre autant que nous voulions, nous propose de nous amener jusqu'à Cusco. Nous refusons: Cusco sera pour demain et nous comptons bien y arriver sur nos montures!
Le soleil tombe, nous cherchons à planter notre tente. Nous trouvons un petit champ plat. Il fait vraiment froid, mais le ciel étoilé nous le fait rapidement oublier.
Orange givrée et la ville à 2 facettes
Ce matin, nous nous réveillons: il fait toujours aussi froid. En prenant sa polaire, Sara s'aperçoit que la partie qui était contre la toile extérieure a gelé... Nous ouvrons la porte de la tente: le sol est blanc! Il a gelé dans la nuit! Notre petite tente orange est givrée, les vélos aussi! Nous adoptons la technique de l'oignon et empilons les couches: 2 polaires, 1 veste Gore-Tex (anti-pluie et coupe-vent), nos gros gants. Nous nous regardons hébétés … Nous ne sommes « qu' » à 3400 mètres d'altitude et la Bolivie, prochain pays, est à 4000! Nous hésitions à nous acheter une grosse couverture chaude supplémentaire à cause du poids, mais c'est décidé: à Cusco, nous nous équiperons! Heureusement le soleil brille rapidement et fait fondre tout ce blanc manteau et nous réchauffe: petit à petit, nos différentes couches retournent dans leur sacoche.
Au bout de 40km, nous voyons enfin le panneau annonçant l'entrée à la ville de Cusco, avec le trafic peu respectueux qui s'intensifie! Nous sommes heureux et émus: c'est une nouvelle étape pour nous, une ville très attendue, surnommée « le nombril du monde ». On nous avait parlé de cette ville superbe, coloniale, propre … Mais nous devons d'abord traverser les quartiers bien moins soignés, les taudis de torchis, les ordures qui s'empilent au milieu de la rue. En bas, en dessous, s'étale Cusco dont tout le monde parle: à nos pieds s'étalent la Place des Armes et ses avenues toutes propres. Une telle différence nous fait craindre le pire: en haut, les locaux qui vivent comme ils peuvent. En bas, « gringo land » (le monde des gringos) où les touristes entrent et sortent directement dans le centre tout beau tout propre, sans voir la misère pourtant si proche. En haut, on laisse les « gringos » tranquilles. En bas « Gringo » égale « dinero » (argent) et les agences de voyages et excursions, ainsi que les hôtels et auberges, font tout pour vendre et sollicitent les gringos à chaque coin de rue.
Le matin, nous avions contacté Mario et Marianella, nos hôtes à Cusco. Nous les avons un peu surpris de notre arrivée un jour avant, mais pas de problème. Nous les appelons depuis la Place des Armes, après avoir été « attaqués » par un jeune Néo-Zélandais et un petit groupe de 4 Argentins qui voulaient tout savoir de notre voyage. Il s'avère qu'ils sont de la région de Santa Fé et nous invitent aussitôt chez eux lors de notre passage!
Nos hôtes nous indiquent comment se rendre chez eux et Mario part à notre rencontre en voiture. Ils sont très sympathiques et hospitaliers. Ils nous ouvrent les portes de leur maison, alors que nous avons échangé seulement 2 e-mails. Ils nous garderont nos vélos pendant 2 semaines: les parents de Sébastien nous rejoignent et nous partons en excursion avec eux, sur un itinéraire que nous découvrions en même temps qu'eux, en bus.
Mais nous avons quelques jours devant nous pour partir à la recherche de microfinance et découvrir la ville, avec notre sac à dos, signe international des Gringos!
[ Sara et Sébastien | Le 18-07-2009 22:22 |
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En nous documentant avant de nous y rendre, nous avons trouvé des agences de voyage qui proposent la randonnée de 4 jours à un prix s’étalant entre 350 USD et 850 USD par personne (matériel inclus)! Nous nous sommes également aperçus qu’il est possible d’y aller par soi-même, et nous pouvons maintenant confirmer que cela revient nettement moins cher (250 soles par personne tout compris, soit 60 EUR ou 85 USD). Surtout, la prestation est identique, puisque tout le monde est logé à la même enseigne sur le parcours : poussière, dénivelés, camping, douches froides et levers matinaux.
C’est chargés comme des mules que nous sommes allés à pied dans Abancay au point de départ des taxis pour Cachora (8 soles par personne). A Cachora, nous avons laissé nos affaires dans un petit hôtel (20 soles la nuit), et sommes partis en quête d’un « arriero » (muletier) et de mules. Sans difficulté, nous avons négocié avec Raul un départ le lendemain à 8h avec Andres, notre arriero, une mule et un cheval (le tout pour 60soles/jour). Nous avons également payé à Raul 20 soles pour que son frère, guide, nous fasse une visite guidée du site sur place, mais malheureusement, nous ne l'avons jamais vu... Dans les petits commerces de Cachora, nous avons terminé nos achats de nourriture pour les 4 jours et pour 3 personnes (120 soles au total).
Andres s’est avéré parfait sous tous rapports tout le long de la randonnée et ce fut un plaisir de marcher avec lui. Malgré sa timidité, nous avons pu apprendre beaucoup sur sa vie dans ces montagnes.
Après avoir chargé la mule de nos sacs, nous avons commencé par sortir de la vallée de Cachora (2950m) par l’un de ses flancs, face à des glaciers suspendus en haut de montagnes de plus de 5000m d’altitude, et en longeant champs et pâtures, ce que les Péruviens appellent de la pampa en décrivant un parcours. Pour eux, cela signifie un parcours plat. En réalité, ce fut vallonné… Presque 3 heures plus tard, nous étions à un superbe point de vue sur tout le massif de la Cordillera Vilcabambe, le canyon de l’Apurimac et, au loin, Choquequirau. Le reste de la journée a consisté à descendre 1500 mètres de dénivelée jusqu’au rio Apurimac (1530m). Dur pour nos jambes de cyclistes, car ce ne sont pas les mêmes muscles qui travaillent! Après 21km, bivouac au fond de cette vallée très sèche en compagnie de nos chères ennemies les mouches des sables. Le lendemain, 1500 mètres à remonter sur l’autre versant. La végétation est plus abondante et plus variée. Au détour d’un virage, des terrasses apparaissent en contrebas sur le versant d’un vallon. Superbe! Quelques virages plus loin, c’est tout le site que nous voyons en face. Encore une heure de marche, noyés au milieu d’une végétation luxuriante, et nous arrivons vers midi au campement de Choquequirau à 3000m (32km de Cachora). Un repas rapide avec Andres et nous nous sommes élancés dans l’exploration de ces ruines improbables, perchées à 3100 mètres au confluant de 3 vallées.
Ces ruines ont été redécouvertes récemment, dans les années 1980, et le gouvernement péruvien a décidé d’en faire un haut lieu touristique pour délester le site du Machu Picchu, complètement saturé par le tourisme de masse. Parallèlement, un pays occidental a choisi d’aider de façon originale les recherches archéologiques. A ce jour, seuls 30% de la surface du site ont été mis à jour, le reste étant toujours enfoui sous cette végétation abondante. Ce pays, c’est la France qui a convenu avec le Pérou d’annuler la dette péruvienne envers la France, en contrepartie de quoi le Pérou s’engage à employer des fonds pour la recherche archéologique sur le site, recherches pilotées par des archéologues français. En quelques mots, ce site aurait été construit par le fils du créateur du Machu Picchu, et est beaucoup plus grand que ce dernier. Les derniers incas s'y seraient réfugiés pendant 40 ans, fuyant les massacres des conquistadors. On ne sait pas encore pourquoi et comment le site a été abandonné.
Depuis la place centrale, nous avons visité ce qui ressemble à des résidences de luxe avec des bains, puis avons continué jusqu'à la forêt où nous avons distingué beaucoup de ruines encore enfouies. Nous avons ensuite grimpé vers la partie haute, en longeant le système de canalisation des eaux. En redescendant, nous avons bénéficié de vues vertigineuses sur le canyon de l'Apurimac, et dominions le secteur « Llamas », des terrasses suspendues à la montagne, et sur les murs desquelles sont dessinés des lamas. Après être montés sur la colline surplombant tout le site, nous sommes redescendus en traversant d'autres petits secteurs, dont un actuellement en restauration et avons pu échanger quelques mots avec les personnes y travaillant. Nous nous sommes régalés à arpenter ces ruines seuls. Au cours de notre après-midi de visite, nous n'avons aperçu en tout et pour tout que 3 autres visiteurs (des jeunes Français)!
Ce que nous avons lu et entendu à propos de l'avenir de ces fabuleuses ruines nous fait peur... Des projets de route, de téléphérique, d'héliport sont en cours. Or, ce qui contribue à la magie et au charme de ces ruines, c'est aussi et surtout leur isolement, la difficulté et les efforts à fournir pour les atteindre. Peut-être sommes nous trop conservateurs... Nous vous ferons part de nos impressions lorsque nous aurons visité les ruines du Machu Picchu par le chemin du tourisme de masse...
PS:
Ca y est, nous sommes Tonton et Tata pour la première fois.
Céline et Nicolas (frère de Sébastien) viennent d'accueillir Paulin... futur champion de cyclisme et de ski de fond... Mais pour le moment, il se donne à la chanson, au grand regret de ses parents...
Paulin
[ Sebastien | Le 12-07-2009 11:47 |
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A Ayacucho, nous nous sommes reposés, physiquement et nerveusement, de nos batailles avec la piste, sa poussière et les mouches des sables. En ville, il n'y en a qu'une ou deux (mouches des sables !) qui osent s'y aventurer. Nous avons passé la première journée avec Jean, un Français qui pédale de Quito à Ushuaia. Il nous a changé les idées et gentiment guidés dans la ville qu'il connaissait déjà depuis 2 jours.
La place des Armes est très belle. Cette ville est en pleine résurrection après avoir subi des années noires durant les années 1980 et jusqu'en 1992 du fait de l'activité du "Sentier Lumineux". Ce mouvement révolutionnaire, devenu une organisation de guérilla armée, semait la terreur dans la région en assassinant responsables politiques, chefs de communautés ou même simples villageois, et en posant des bombes devant des édifices publics.
Cette période est révolue depuis l'arrestation en 1992 des principaux dirigeants de l'organisation.
Ces dernières années, sous une forme beaucoup plus fragmentée, l'idéalisme politique a cédé la place au trafic de cocaïne.
Tout près, de l'autre côté des montagnes, les pentes amazoniennes de la cordillère des Andes sont couvertes de plantations de coca et de mini-laboratoires clandestins de transformation en cocaïne.
La route de la cocaïne est ensuite bien connue des policiers: celui avec qui nous avons passé une après-midi à Mayocc nous a expliqué que le chemin passe en face de son commissariat, à quelques centaines de mètres à vol d'oiseau, mais que faute de moyens, il leur ait très difficile d'avoir une action efficace... Leur vieille voiture de police, stationnée dans la rue, rechigne à démarrer depuis trop longtemps...
Samedi, nous sommes montés au village de Quinua, avec les transports locaux, en combi, en longeant les ruines de la capitale de l'empire Wari qui a dominé les Andes péruviennes 500 ans avant le règne des Incas. Un peu plus haut que le village trône un grand monument érigé en mémoire du triomphe des troupes péruviennes face aux colons espagnols en 1824. C'est après cette bataille victorieuse que le Pérou obtint son indépendance du royaume d'Espagne.
C'est dimanche que nous avons pris un car à 6.30 le matin sur cette piste tant redoutée. Avant d'effectuer ce trajet en bus, nous avions le sentiment de tricher. Après l'avoir fait, et bien nous sommes bien contents de l'avoir fait en bus et non à vélo! Sur les ¾ du parcours, la piste était dans un état similaire à celle qui nous a fait souffrir il y a quelques jours, à savoir pierreuse et poussiéreuse, mais avec le dénivelé en plus! Nous ne regrettons donc pas... à part deux choses: ne pas avoir eu plus de temps pour admirer les superbes paysages, et ne pas avoir eu l'occasion de rencontrer et échanger quelques mots avec les paysans qui exploitent la terre dans des pentes jusqu'à plus de 4100 mètres d'altitude.
Pour voyager toujours de jour, nous avons coupé notre trajet à Andahuaylas. La première journée fut longue... 9h de bus, avec seulement une « pause-pipi », une pause de 30 minutes pour le déjeuner à 10h30, et une pause forcée à cause d'une crevaison. Aujourd'hui lundi, nous avons effectué la deuxième partie du trajet, avec à nouveau un col à plus de 4100 mètres à franchir et une descente vertigineuse qui aurait été un vrai calvaire à vélo tant la piste était mauvaise jusqu'à 1850 mètres d'altitude avant de remonter pour 20km sur le goudron vers Abancay où nous sommes maintenant.
Pour la suite, nous allons laisser les vélos quelques jours et allons marcher pendant environ 70km aller-retour vers le site Inca de Choquequirau, surnommé "la petite soeur du Machu Picchu", tant il y ressemble. Le site est plus étendu que celui du Machu Picchu, et l'avantage, c'est qu'il n'est (pour le moment) accessible qu'à pied et que la fréquentation touristique reste très limitée.
De retour à Abancay, nous espérons pouvoir rencontrer une IMF.
PS: une petite image de Choquequirau, pour vous donner envie:
[ Sebastien | Le 06-07-2009 22:06 |
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Jour 1: Izcuchaca
Nos sacoches sont remplies à ras bord de tout ce qu’il nous faut pour 4 jours : de quoi pique-niquer (thon, tomates, pain, mayonnaise, chips/biscuits salés), les repas du soir (sachets de soupe, pâtes et desserts au chocolat) et en-cas. Nous sommes lourds à la sortie de Huancayo, après avoir visité ses 2 grands supermarchés!
La route qui mène à Izcuchaca est goudronnée, mais j’ai du mal à tenir la cadence que Sébastien m’impose: mon corps est fatigué, peut être le contre coup de ce grand col à plus de 4800 mètres d’altitude.
En chemin, nous passons de nombreux contrôles de police (cette route est très utilisée par le cartel de la drogue). A l’un d’eux, l’agent en charge nous pose quelque questions, plus pour se divertir que pour nous questionner. Il nous invite finalement à camper au commissariat d’Izcuchaca pour la nuit. Nous n’y allons pas, préférant l’auberge du village avec une douche. Sébastien va voir une chambre avec salle de bain privée. Le gérant en fera préparer une autre avec lit simple et salle de bain partagée. Nous négocions le prix et exprimons fortement notre mécontentement. Il n’y a pas d’eau chaude, mais il fera installer par son employé le chauffeur électrique…
Nous n’en avons pas encore parlé, mais au Pérou, dans de nombreux hébergements, il n’y a que de l’eau froide. Pour l’eau chaude, ils installent une espèce de bouilloire électrique sur l’arrivée d’eau, juste au-dessus de la tête lorsqu’on est sous la douche. A l’intérieur, une résistance fait chauffer l’eau. Selon le débit, l’eau chauffe plus ou moins. Jusqu’à maintenant, nous n’avons pas eu beaucoup de chance : dès que nous actionnions le fusible de ce chauffe-eau de fortune, la résistance grille et/ou nous nous prenons des décharges électriques dans le robinet. Pour une fois, nous arrivons à avoir une douche chaude (nous expérimentons ces douches électriques depuis le Mexique…). Comme pour se rattraper, le gérant nous offre aussi 6 pains locaux.
Jour 2: mouches des sables
Nous quittons Izcuchaca tôt le matin dans le but de faire le maximum de kilomètres, sur la piste. Nous pensons encore pouvoir atteindre Mayocc le lendemain. Mais mon corps ne veut rien entendre. Déjà le matin, j’ai mal aux jambes. La piste est cassante, nous rebondissons sur chaque pierre. Un coup de pédale sur le goudron en vaut 10 sur cette piste poussiéreuse.
A chaque véhicule qui passe, nous nous couvrons le visage pour nous protéger de la poussière.
Au bout de 29 kilomètres, nous décidons de planter la tente. Nous entendons un cours d’eau descendre de la montagne, ce qui nous fait présumer que l’eau est plus propre que celle du Rio Mantaro, cette rivière très polluée qui descend de La Oroya. Un chemin descend un peu et nous y découvrons un bassin. Nous plantons la tente sur le chemin à peu près sec en croisant les doigts qu’aucun véhicule ne passera par là. Plus bas, les habitations sont abandonnées.
Nous prenons une douche en nous battant avec les mouches des sables. Ces petites mouches ne piquent pas, elles mordent et repartent avec un bout de notre chair, laissant une petite plaie qui gratte fortement. Elles peuvent aussi transmettre la maladie, la "bartonellose", une forte fièvre et des douleurs dans les os. Nous nous protégeons comme nous pouvons, mais dès que nous nous arrêtons ou que nous sommes trop lents dans les montées, elles nous entourent par centaine et festoient.
Jour 3: mouches des sables et village abandonné
40km… Toujours autant de mouches des sables… Nous commençons à devenir fous. Nous ne nous asseyons plus pour manger à midi, préférant bouger dans tous les sens pour empêcher ces bestioles de se poser sur nous. Nous mettons aussi du repousse-insectes, celui que nous mettions au Yukon et en Colombie Britannique, une odeur qui ne nous manquait pas! Ce produit ne les décourage pas, mais elles arrêtent de se poser sur nous et nous avons un moment de répit, malheureusement de courte durée.
Heureusement, ces mouches des sables disparaissent au coucher du soleil, pour mieux réapparaître au lever du soleil…
Nous nous arrêterons dans un village abandonné pour la nuit. Nous demandons à un homme sur le bord de la route. Il nous explique qu’ils ne sont plus que 2 familles dans le village. De lui-même, il nous demande si nous avons besoin de repos et nous indique les bons endroits pour camper dans ce village délabré. D’autres cyclo-voyageurs comme nous se sont déjà arrêtés ici.
Un ruisseau venant tout droit de la montagne passe dans le village. Je vais en amont pour prendre une douche avec ma casserole: l’eau me glace le crane, mais comme c’est bon de se sentir propre ! Sébastien se douchera lui aussi, mais à la tombée de la nuit : il préfère nettoyer à la lumière du jour à l’aide d’une brosse à dents les chaines de nos vélos, poussiéreuses et grippées.
J’en profite aussi pour laver quelques sous-vêtements et je repense à ces femmes, croisées plus tôt dans la journée, qui lavent de grosses couvertures dans cette eau glacée, à la main. Je sourie avec les 2 culottes et les 2 slips à mes pieds… J’ai vraiment l’air ridicule!
Jour 4: mouches des sables… encore et toujours
33 kilomètres au compteur pour aujourd’hui. Une dure journée encore dans la poussière et ballottés sur nos selles comme des sacs de patates. La piste est de plus en plus mauvaise. Des ouvriers qui sont venus pomper de l’eau dans la rivière du village abandonné ce matin pour arroser la piste nous ont pourtant promis une piste meilleure… Il n’en est rien …
La terre est brassée dans les virages, ne nous facilitant pas la tâche. Nous devons souvent poser le pied pour être sûr de ne pas dévier: à notre droite, la falaise et la rivière en contrebas, ce qui me donne de sacrée sueurs froides (eh oui, toujours sujette au vertige et à la peur du vide). Pas de glissière de sécurité. De toute façon, même s’il y en avait une, elle aurait disparu depuis longtemps avec les pluies qui tombent chaque année.
Dans un tournant, je tombe et mon vélo se pose tranquillement sur ce matelas de poussière d’une dizaine de centimètres, soulevant ces petites particules. Je peste, les mouches des sables s’abattent sur moi. Je m’énerve, je crie. Quelques minutes plus tard, un chien se jette sur Sébastien qui tombe aussi… Le chien aura son lot de pierres et ne reviendra pas l’ennuyer…
Nous avançons et nous arrêtons bien tard: impossible de trouver un accès à l’eau. Les ruisseaux qui descendent de la montagne sont tous entourés d’habitations de fortune avec des locaux qui se moquent de nous sur notre passage. Nous n’avons pas envie de demander l’hospitalité ce soir, alors nous avançons, espérant qu’à chaque tournant que la route fait, un chemin nous permettra de camper à l’abri des regards.
Finalement, nous mettrons notre tente près du Rio Mantaro, cette rivière si polluée. Nous espérons que les polluants se sont posés plus en amont et descendons pour une douche. Nous filtrons aussi son eau, car nous n’en avons plus: dans tous les villages que nous traversons, il est impossible de trouver de grandes bouteilles d’eau et les locaux nous demandent à chaque fois pourquoi nous ne buvons pas l’eau offerte par la nature. Eh oui, ici, l’eau n’est pas potable, mais les gens la boivent quand même. Nous verrons pendant la soirée, des personnes descendre au Rio Mantaro et remonter avec leurs bidons pour boire cette eau…
Jour 5: la plus belle invention de l’histoire?? le GOUDRON!!!!!!!!!!!!!
28 kilomètres…
Le matin, nous sommes déjà assaillis par les mouches des sables. Elles nous fatiguent nerveusement. Nous n’en pouvons plus. Nous nous réveillons même en pleine nuit, alors que nous nous grattons jusqu’au sang dans nos rêves et en réalité. Nous sommes à bout. La décision est prise: nous irons jusqu’à Mayocc, puis nous prendrons un moyen de locomotion motorisé. Nous sommes même prêts à voyager dans un semi-remorque s’il le faut.
Ah Mayocc, le nom d’un village où nous savons qu’il y a un commissariat et un hébergement possible très miteux. Ce village, nous pensions l’atteindre le jour 3… Quand nous y arrivons, nous déchantons vite: 3 petits magasins, un village fantôme… Nous faisons quelques courses pour manger le midi et des pâtes pour le soir au cas où, puis nous nous postons devant le commissariat. Après une longue indifférence de la part des policiers, ils viendront finalement nous voir. Nous leur expliquons nos plans et le gradé, qui arrête tous les véhicules qui passent (route de la drogue), leur demandent s’ils peuvent nous prendre. Nombre d’heures d’attente: 4 heures. Nombre de véhicules qui passent: 6!! Finalement, un collectivo (minibus) à vide nous prendra et nous déposera seulement 20km plus loin, à 10 kilomètres de Huanta que nous atteindrons à la nuit. Nous comprendrons plus tard qu’il allait chercher des travailleurs des champs pour les ramener chez eux, dans un village reculé, dans les montagnes.
Nous retrouvons le goudron juste à l’entrée de cette petite ville ! Les coups de pédales sont plus faciles et nous montons sans aucun souci.
Nous retrouvons la civilisation, fatigués nerveusement. Les mouches des sables nous auront jusqu’au bout. Nous nous offrons un quart de poulet et des frites et nous couchons dans un vrai lit.
Jour 6: Ayacucho… Enfin!
50 kilomètres goudronnés. Nous avons l’impression de voler. Nous nous arrêtons sur le chemin pour voir quelques ruines incas, mais elles ne sont pas très impressionnantes.
Depuis que nous avons retrouvé le goudron, nous avons retrouvé les ordures qui bordent les routes, les chauffards qui n’hésitent pas à doubler alors que nous sommes en face avec aucun moyen de repli, les “Gringos” qui fusent avant même le “buenas dias/tardes” d’avant. Nous perdons patience. Nous sommes fatigués physiquement, moralement et nerveusement. Nous n’avons plus aucune patience pour rien. Quand un chien nous poursuit pour nous mordre, la famille rit, ce qui a le don de m’énerver fortement.
Nous arrivons enfin à Ayacucho, grande ville étape de cette traversée pour Cusco. Nous mettrons une heure et demie pour trouver un hébergement décent à un prix correct, dans une ville où ça monte et ça descend.
La suite?
Les mouches des sables sont nos pires ennemies. Elles sont capables de nous mener à bout en un rien de temps.
Nous savions que sur cette route, entre Huancayo et Abancay, beaucoup de cyclo-voyageurs ont souffert. Certains ont continué malgré tout et nous leur tirons notre chapeau. Nous avons mis 6 jours pour la partie la plus facile de cette piste renommée la plus dure dans la traversée des Amériques, mais aussi la plus belle. D’autres ont jeté l’éponge et ont pris des moyens de locomotion alternatifs.
Nous ferons partie de ces derniers : nous prendrons un moyen alternatif pour nous rendre à Abancay, afin de passer cette piste caillouteuse et poussiéreuse. Nous “manquerons” 3 cols à plus de 4000 mètres d’altitude, une course avec les vigognes sur le haut plateau, mais cela vaut mieux ainsi, pour notre mental, notre physique et notre équipe. Cela ne sert à rien de se dégouter du vélo alors que nous avons encore tant de choses à découvrir.
PS: le meilleur sur ce tronçon, ce furent les superbes paysages et le bonheur de planter sa tente dans la nature!
[ Sara | Le 01-07-2009 23:50 |
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