Avenue des volcans

Montagnes et traditions (par Sébastien)

Depuis que nous avons quitté Quito, nous évoluons dans les montagnes et gravissons presque chaque jour un col à plus de 3000m d’altitude (voir les statistiques des dernières étapes !). Nous avons d’ailleurs battu à nouveau notre record d’altitude à vélo : 3620m. Nous avons traversé l'avenue des volcans, où le Cotopaxi n’a pas daigné se découvrir, mais le Chimborazo (6310 mètres) nous a fait cet honneur à plusieurs reprises. Sous la pluie ou au soleil, les paysages sont sublimes. La route est sinueuse et chaque virage révèle un nouveau panorama.

Nous avons traversé des régions très rurales où les habitants vivent quasiment en autosuffisance par l’élevage et la culture de leur lopin de terre. Ils sont pratiquement tous d’origine indigène et portent presque tous les vêtements traditionnels.

Le seul bémol de ces derniers jours de pédalage est la pollution… atmosphérique ! Les bas-côtés de la route sont un peu plus propres (un peu moins sales !) qu’au Mexique ou en Amérique centrale, mais les véhicules émettent beaucoup plus de fumées noires… Les camions et les bus sont les pires, mais les véhicules plus légers ne sont pas en reste. Nous notons de grandes disparités de pollution atmosphérique (apparente) entre les pays. Jusqu’à présent, le Guatemala tenait la palme du pays le plus polluant, mais l’Equateur le surpasse. Chaque véhicule qui nous dépasse nous noie dans son nuage de fumée noire malodorante et suffocante. Le soir, nos vêtements sentent la pollution comme si nous avions pédalé dans Paris. Nous cherchons des explications à ces écarts entre les pays, et tenons peut-être une piste : le degré de raffinage du carburant. A seulement 1,03 USD le gallon de diesel (environ 0,20 EUR le litre), le diesel ne doit pas être de très bonne qualité…

Un autobus de rencontres (par Sara)

Nous partons de Guamote le matin, pensant pouvoir rallier Chunchi. Mais le kilométrage annoncé à la sortie du village nous fait peur : 75km … Alors nous regardons la carte, la tournons dans tous les sens. La différence de kilométrage nous fait froid dans le dos… Ca fait beaucoup pour une journée, avec beaucoup de dénivelé positif et Sara n’est pas très bien : le coup de froid s’est bien installé cette fois-ci. Nous arrivons avec peine à Alausi, où nous sommes hélés par Angelo, en anglais. Nous rectifions vite le tir en lui disant que nous sommes Français. Depuis que nous traversons les villages dans les montagnes, nous avons droit à nouveau aux « gringo » et « gringa », ce qui nous déplait fortement !

Dans la conversation, nous lui expliquons notre point de vue sur ces noms d’oiseaux que la population locale nous donne bien volontiers. Il est étonné. En essayant de trouver une comparaison, nous trouvons enfin ce qui dérange un Equatorien : être pris pour un Colombien ! Il y a aussi, assises sur le trottoir, 2 dames. Nous leur expliquons en espagnol que nous appeler « gringos » c’était comme les appeler « colombiennes ». Elles bondissent et cognent presque la tête à la pancarte qui annonce l’arrêt de bus !! Nous tenons donc notre petite « vengeance » face aux personnes bien trop insistantes avec le mot « gringos » !

Angelo négocie avec les chauffeurs de bus qui passent pour qu’ils acceptent de nous prendre avec nos vélos pour les 39 kilomètres qui nous séparent de Chunchi, où nous devons absolument aller. L’un refuse, mais le suivant accepte, heureux d’aider de grands voyageurs … tout en sachant que notre version officielle est que nous avons commencé à Quito et que nous nous rendons à Lima , au Pérou. Nous pensons que cela fait moins d’envieux et montre moins que nous avons les moyens, mais nous n’en sommes plus très sûrs maintenant. Et c’est ainsi que nous voyons nos vélos hissés sur le toit d’un chicken bus où ils ont finalement la meilleure vue et que nous volons au dessus de ces 39 kilomètres et ces 700 mètres de dénivelés positifs, sans même être essoufflés !

Souci pneumatique (par Sara)

Une descente, Sara est devant. Tout à coup, Sébastien s’aperçoit qu’il y a une boursouflure sur le pneu arrière de Sara. En regardant de plus près, nous nous apercevons que la structure du pneu est entamée et qu’il risque d’exploser dans la prochaine descente, ce qui pourrait ensuite endommager la jante et donc la roue entière. La décision est prise, et nous changeons le pneu. Depuis San Jose au Costa Rica, nous en avons un de rechange, que la famille de Sara nous a apporté. Nous le mettons à l’arrière pour le moment … mais nous inverserons les 2 pneus lors de notre prochaine journée de repos : en effet, le pneu arrière est souvent plus usé, puisqu’il supporte tout le poids, la traction et le freinage. L’idéal est donc de mettre le pneu usagé de l’avant, à l’arrière, afin de terminer l’usure et de mettre le nouveau pneu à l’avant. Tout un programme !

Tout pour les touristes (par Sara)

L’Equateur a compris que les touristes pouvaient servir et que leur argent est une source de revenu assurée pour le pays.

Ainsi, dans le moindre petit village (d’une taille certaine quand même), il y a au moins un hôtel qui normalement a de l’eau chaude pour la douche … mais malheureusement, ce n’est pas toujours le cas et certaines douches à l’eau froide de montagne sont très très rapides ! Sans oublier que certains hôtels n’ont pas l’eau 24h sur 24 : le dernier en date n’avait l’eau que de 19h le soir à 5h du matin… Euh, comment fait-on pour se brosser les dents ? Et si on va aux toilettes, comment tire-t-on la chasse ?

Il y a aussi généralement un petit restaurant où aussi bien les touristes que les locaux vont manger. On y trouve les formules pour le « desayuno » (petit-déjeuner), le « almuerzo » (repas de midi) et le « merienda » (repas du soir) : c’est un menu du jour très copieux composé d’une soupe, d’un plat et d’une boisson, pour la modique somme de $1 à $2 dollars (0,75 à 1,6€)!

Il ne faut pas oublier les cafés Internet et des cabinas (comme des cafés Internet, mais à la place des ordinateurs, il y a des cabines téléphoniques). Il va sans dire que les connections sont plus ou moins rapides … disons plus ou moins lentes … Mais au moins, nous avons le choix et si l’un ne fonctionne pas, on va chez l’autre !

Un petit tour dans les îles (par Sara)

Si nous nous sommes aussi pressés pour arriver à Cuenca, où toute la famille d’Efren nous attendait (via le réseau hospitalityclub.org), c’est que nous avons un voyage de prévu. Ce voyage, nous le ferons hors du cadre de l’Association Planète Durable et Solidaire. C’est un peu notre voyage de noces et d’anniversaire de mariage pour nos un an.

A être en Equateur, nous ne pouvions pas ne pas aller aux Îles des Galapagos !! Nous avons donc un avion lundi matin pour nous y rendre (Efren garde nos vélos et notre matériel) et nous séjournerons dans ces îles pendant 8 jours !

Notre pire ennemi a 4 pattes… Qui est-ce? (par Sara)

Certains nous ont mis en garde contre la grippe porcine … mais non, ce ne sont pas les cochons (d’ailleurs, aucun cas n’est à déclarer en Equateur et les Equatoriens en sont fiers).

Vous allez peut être penser à la grippe aviaire … mais non, ce ne sont pas les poulets qui gambadent partout dans les bas côté … d’ailleurs, ils n’ont que 2 pattes, eux !

La vache folle peut être … mais non, ce ne sont pas les bovins, ni les ovins, qui broutent sur les côté de la route.

Alors, toujours pas d’idée ?? Allé, un indice : on l’appelle aussi « meilleur ami de l’homme » et le « pire ennemi du cyclo-voyageur » … C’est le chien !

Lors de notre passage, les chiens domestiqués (et oui, ceux qui sont abandonnés se sauvent à notre passage !) deviennent totalement fous. Ils aboient et tirent sur leur corde quand nous avons la chance qu’ils soient attachés, se lancent dans une course effrénée quand ils trouvent un trou dans la clôture. Sara a eu une belle frayeur avec un chien gris de taille moyenne. Celui-ci dormait tranquillement dans la cour de la ferme. Elle a à peine passé le portail, que celui-ci a bondi et l’a prise en chasse. Sara a levé les jambes bien haut et le chien, fou de rage, s’est accroché à la lanière de sa sacoche… Il a finalement compris qu’il valait mieux abandonner, à regret. Sébastien a eu aussi une belle frayeur avec un chien qui lui a bondi dessus. Il en est presque tombé par terre et les jurons ont bien fusé… Et le dernier en date : deux enfants en bas âge dans une cour qui avait l’air fermée s’amusaient avec leur chien de compagnie. A notre passage, il est devenu fou et est passé à travers la clôture. Nous sommes tous les 2 descendus de nos vélos, afin de mettre notre monture entre nous et le danger. Nous nous sommes arrêtés, avons hurlé sur le chien, qui ne s’est pas arrêté pour autant. Impossible de faire un pas en arrière sans qu’il fonce sur nous. A force de crier, un enfant un peu plus âgé est sorti de la ferme et est venu chercher son chien, qui s’est pris une belle raclée de la part des 2 enfants en bas âge.

Ces évènements ne nous plaisent guère, car même si nous avons eu les vaccins anti-rage avant de partir, cela ne nous épargne pas du sérum que nous avons besoin en cas de morsures. Ici, les chiens, même animaux de compagnie, n’ont aucun vaccin et aucune attention. Ils se débrouillent. On est loin de tous les soins que nous apportons à nos animaux de compagnie en France …

Appel à idées (par Sara)

Afin de nous défendre contre ces attaques de chiens, nous avons un « repousse-chiens », un petit appareil qui émet des ultrasons qui dérangent ces animaux à quatre pattes et qui normalement les fait partir. Malheureusement, cet outil n’est pas infaillible, comme vous avez pu lire ci-dessus.

Nous avons lu dans beaucoup de blogs de cyclo-voyageurs que la seule arme est un bâton… Et oui, entre sauver nos mollets et donner un coup aux chiens, notre choix a été vite fait.

Seul souci : nous ne savons pas comment faire tenir nos « armes » sur nos vélos, de façon à ce que cela ne nous gène pas, que cela ne soit pas dangereux en cas de chute, et surtout que nous puissions « dégainer notre arme » rapidement.

Alors, nous faisons appel à vous pour nous aider : toute idée est bonne à prendre du moment qu’elle utilise des matériaux simples qu’on trouve partout…

[Drapeau de Equateur Sara et Sébastien | Le 08-05-2009 23:21 | 8 commentaires]

Coup de froid…

Inévitable !

Après avoir sué sous le soleil d’Amérique Centrale et avoir rêvé de boissons bien fraîches, de bains de glaçons, voilà que nous nous mettons à grelotter et à rêver de feu de cheminée, de chocolat chaud et de douches (très) chaudes!

La saison des pluies n’est pas terminée en Equateur, et après nous avoir épargnés à Quito, les averses ne nous lâchent pas : nous avons ressorti tout notre attirail de pluie (gants, veste, pantalon et sur-chaussures, le tout en GoreTex). Et nous avons beau être sous l’équateur, il fait quand même froid en altitude, et nos polaires sont elles aussi de sortie ! Nous ne savons pas comment nous habiller : pendant l’effort en montée, nous transpirons même en T-shirt, mais dès que nous nous arrêtons, le léger vent qui nous poussait  nous glace le dos et nous fait frissonner. Résultat : le nez coule, la gorge s’enroue et la fièvre guette.

Les paysages sont très verdoyants (pas étonnant vu la pluie qui tombe !) et nous rappellent les états de Washington et d’Oregon aux Etats-Unis. Les sommets des volcans alentours sont malheureusement cachés dans les nuages. Nous sommes passés tout près du volcan Cotopaxi (5897 m) mais n’avons même pas pu admirer son cône glacé parfait… Nous avons à nouveau battu notre record d’altitude en passant un col à 3503m sur ses flancs, sans souffrir du tout du mal de l’altitude : de bon augure pour la suite !

La descente qui a suivi n’a pas été aussi réjouissante qu’elle aurait pu l’être… Sous des trombes d’eau, nos patins de freins ont fondu comme neige au soleil. Nous les surveillions depuis quelques temps, mais ne pensions pas qu’ils disparaitraient aussi vite, même si nous savions que pluie et patins de freins ne font pas bon ménage. Nous avons été contraints de finir la descente au ralenti… quelques passages se faisant à pied tellement la pente était importante ! Au premier village venu, un réparateur de vélo nous a changé tous nos patins de freins (8 au total) pour 8USD (6 EUR). Emmitouflés comme nous étions à côté de nos vélos chargés, nous avons fait l’animation du village !

[Drapeau de Equateur Sara et Sébastien | Le 03-05-2009 01:12 | 4 commentaires]

Quito

Voici maintenant 5 jours que nous sommes à Quito, capitale de l’Equateur, hébergés par Mauricio (membre du réseau warmshowers).

Nous avons pu y découvrir 2 parties de la ville : la vieille ville et le Mariscal (partie plus récente).

Nous avons aussi trouvé des cartes de l’Equateur à l’Institut Géographique Militaire, avec courbes de niveau et kilométrages, à une échelle parfaite pour le vélo.

Les vélos sont remontés et aucun dommage n’est à reporter.

Nous avons aussi pu nous reposer un peu et nous acclimater à l’altitude : Quito est à plus de 2800 mètres d’altitude !

Nous reprenons la route demain … nos premières aventures dans l’hémisphère Sud !

[Drapeau de Equateur Sara | Le 30-04-2009 18:24 | 2 commentaires]

Plastic business dans un monde de plastique

Depuis que nous sommes entrés au Mexique et dans tous les pays d’Amérique centrale, bouteilles et sacs en plastique en tous genres abondent. Il y en a partout. Les gens se promènent tous une bouteille ou un sac plastique à la main. Les poubelles en sont remplies, ainsi que les bas-côtés des routes et les lits des ruisseaux et rivières…

A la boulangerie, un plastique entoure presque chaque viennoiserie que nous commandons, et l’ensemble des pâtisseries est bien sûr regroupé dans un sac plastique.

Au supermarché, que l’on achète un paquet de biscuits ou les courses de plusieurs jours, on peut être sûr d’avoir une quantité impressionnante de plastiques. En demandant du fromage ou de la charcuterie à la coupe, il y aura un plastique pour emballer chaque tranche de chaque produit, un autre plastique pour emballer l’ensemble des tranches de chaque produit, et un plastique pour emballer le tout.

A la caisse, absolument tout est emballé dans un sac plastique. Un bidon (en plastique) de 5 litres d’eau portant une anse pour le transport est emballé dans 2 ou 3 sacs plastique, au cas où le premier cède sous le poids. En général, les sacs sont très peu remplis. Ce n’est jamais  le client qui remplit les sacs, mais toujours un employé. Au Panama, la règle était de doubler systématiquement les sacs, même pour un seul paquet de biscuits.
Il va sans dire que nous essayons de limiter au maximum le nombre de sacs ou papiers plastiques que l’on veut bien nous « offrir ».

Très souvent, nous refusons tous ces sacs. Toujours, on ne nous comprend pas. Parfois nous essayons d’expliquer. Jamais on ne nous comprend. Le jour de notre arrivée à Panama, dans une supérette, j’ai refusé de prendre le sac plastique qu’on voulait absolument me donner pour un bidon de 2litres de jus de fruits et une boite de thon en conserve. Les 2 caissiers m’ont regardé l’air incrédule et m’ont demandé à 3 reprises si je ne voulais vraiment pas de leur sac en plastique. « Non, je n’en veux pas, c’est inutile ! », et j’ai essayé de leur expliquer que tous ces sacs généraient beaucoup de pollution et étaient très néfastes pour leur environnement… En vain évidemment. Ce jour là, ils ont rencontré un extra-terrestre !

Ce matin, nous savions que nous allions avoir du mal à faire enregistrer nos vélos pour notre vol entre Panama et Quito. Tous les voyageurs à vélo qui nous ont précédés ont eu des soucis avec cette seule et unique compagnie assurant une liaison directe entre ces 2 villes. Pour bien faire les choses, nous avions réussi à trouver des boites en cartons prévues pour le transport des vélos et à emballer nos vélos dedans. Nous avions bien fermé et renforcé ces cartons à l’aide de ruban adhésif (en plastique). A peine entrés dans l’aérogare, les porteurs (incontournables puisqu’il n’y a pas de chariots à libre disposition) nous sont tombés dessus et nous ont quasiment obligés à emballer nos beaux cartons dans… du film plastique ! Et ce, pour la modique somme de 36 USD (27 EUR) par vélo ! « NON ! » Ils nous ont expliqué que nous n’avions pas le choix, que la compagnie aérienne refuserait d’enregistrer nos cartons s’ils n’étaient pas plastifiés. « NON, et NON ! » Notre porteur nous a emmenés loin, très loin des comptoirs d’enregistrement, nous invitant à lui faire confiance et n’arrêtant pas de répéter que là où il nous emmenait, cela nous coûterait moins cher de plastifier nos cartons. « Mais puisqu’on vous dit qu’on ne veut pas plastifier nos cartons ! ».


En chemin, une employée de l’aéroport nous a confirmé qu’il fallait le suivre, sans donner plus d’explication. Nous sommes ressortis de l’aérogare pour arriver dans une petite salle avec un comptoir d’enregistrement, quelques voyageurs regardant des employés en train de plastifier leurs bagages… quels qu’ils soient : valises, sacs de voyage, etc… « Sur quelle planète sommes-nous ? » Nous avions la gorge serrée, dégoûtés par ce spectacle, refusant de croire que nous allions être contraints d’abdiquer, agacés par le porteur aboyant que nous n’avions qu’à demander aux hôtesses du comptoir si nous n’étions pas obligés de plastifier. « NON, NON et NON ! ». Alors que nous attendions notre tour à ce comptoir, 3 ou 4 autres porteurs se sont mis à nous mettre la pression, et la concurrence a joué, ils se sont mis à descendre leurs prix : 30, 20, puis 15 USD par vélo. « NON, NON, et re-NON ! »

Enfin à notre tour, et l’hôtesse nous a expliqué ce que nous faisions ici, à savoir que nous étions au comptoir d’enregistrement des bagages spéciaux. Derrière, notre porteur continuait d’aboyer qu’il fallait qu’on plastifie nos cartons. Nous avons essayé d’expliquer calmement à l’hôtesse que nous refusions, que nous ne voyions pas l’intérêt, et que nous ne voulions pas participer à cette mascarade destructive de l’environnement. L’hôtesse a écouté et entendu nos arguments et nous a répondu qu’elle ne pouvait pas nous obliger à plastifier nos cartons, mais qu’elle devrait nous faire signer une décharge de responsabilité : en cas de dommage, la compagnie n’est pas responsable. Nous avons pris le risque. Notre porteur a compris qu’il ne ferait pas affaire avec nous et nous a réclamé au milieu de la salle d’une voix autoritaire 5 USD (3,75 EUR). Pour le principe, nous étions écœurés et ne voulions rien donner, mais il est vrai qu’il a donné de son temps et de son énergie pour tout transporter. Nous lui avons offert 3USD. D’une voix encore plus forte et autoritaire, il nous a réclamé à nouveau 5 USD que nous avons finalement fini par lui donner. Un métier lucratif que d’être porteur/plastiqueur à l’aéroport de Panama city…

Alors que nous étions écœurés, exténués nerveusement, l‘hôtesse nous a annoncé que nous avions trop de poids et que nous devrions payer pour cela. Bon, ce n’est jamais une bonne nouvelle, mais nous le savions et y étions préparés. La question, c’était combien ? Contre 32kg autorisés, Sara avait 35, et moi 40. « Et… combien cela représente à payer en plus ? » Constatant notre agacement et notre nervosité, l’hôtesse a pris toutes les précautions qu’elle pouvait pour nous annoncer que nous devions payer chacun 75 USD pour le vélo et 50 USD de forfait pour le dépassement de poids (que ce soit 1kg ou 20kg de dépassement, c’est le même prix), soit 125 USD chacun, et la bagatelle de 250 USD (190 EUR) pour nous deux.

Nous lui avons alors expliqué que ce n’était pas la première fois que nous voyagions en avion avec des vélos et que le prix annoncé était au moins deux fois plus élevé qu’à l’habitude et que nous refusions de le payer. Très arrangeante et compréhensive, elle a abaissé le supplément à 75 USD chacun soit 150 USD (115 EUR) pour les deux. Compte tenu de ce que nous avions lu dans les blogs des voyageurs précédents, c’était le minimum que nous pouvions espérer, et nous avons accepté.

Au départ comme à l’arrivée, nous avons pu observer comment nos vélos étaient manipulés sans ménagement… Nous sommes arrivés à bon port, avec tous nos bagages, exténués nerveusement et physiquement, et avons été chaleureusement accueillis par Mauricio qui nous hébergera gracieusement quelques jours. Nous verrons demain en remontant les vélos s’ils n’ont rien de cassé… Qui sait ? Peut-être que nous aurons quelques pièces à réparer avec du ruban adhésif… en plastique !

[Drapeau de Equateur Sebastien | Le 26-04-2009 23:06 | 4 commentaires]

Adieu hemisphere Nord, Bonjour hemisphere Sud!

Nous avons contacte Bob par le site couchsurfing, pour savoir si nous pouvions rester chez lui le temps de nous organiser pour le vol pour Quito. Il nous a repondu rapidement pour nous dire qu'il vit et travaille a Dallas aux Etats-Unis, mais qu'il a un appartement dans une tour a Panama City, que nous pouvons utiliser. Nous n'en revenons pas: il nous suffit de confirmer et d'aller chercher la cle chez un ami de Bob! Nous avons decouvert donc cet appartement grand luxe, avec securite a l'entree ou il faut montrer pate blanche, avec acces a une piscine. L'appartement se trouve au 27eme etage, avec 2 chambres qui ont chacune leur salle de bain, une cuisine toute equipee, la climatisation dans toutes les pieces, Internet, un ecran plat avec toutes les chaines cablees ... et l'eau chaude pour la douche! Nous n'en revenons toujours pas! Beaucoup de luxe pas vraiment developpement durable, auquel nous ne sommes pas habitues, et dont nous n'avons pas forcement besoin!

La Ciudad de Panama montre des contrastes de luxe et de pauvrete tres marques. Les grandes tours de complexes d'appartements cotoient les immeubles delabres et les petites constructions. Les abords des complexes sont tres sales. Nous avons meme traverse des quartiers encore plus defavorises.

Donc, nous voici arrives a la Ciudad de Panama, apres avoir longe le canal de Panama pendant un bon bout de temps. Du a notre moyen de locomotion, nous n'avons pas pu prendre le "Puente de Las Americas", le chemin le plus direct. Nous avons donc du remonter vers le Nord pour prendre le "Puente Centennario".

Le canal a ete construit en 2 fois. Ce sont les francais qui ont entame les travaux en 1881, mais ils ont sous estime la tache. 22000 travailleurs sont morts de la fievre jaune ou de la malaria en moins de 10 ans, et l'entreprise de construction a fait faillite. Les Etats-Unis ont fait pression sur la France pour qu'elle lui cede la concession. Les travaux ont repris 5 ans apres avoir stoppe et ont encore dure 10 ans, au prix a nouveau de nombreux deces dus aux maladies. Le premier navire l'a traverse en 1914. Les Etats-Unis ont profite de son exploitation et ont fortement influence la politique du Panama jusqu'au 31 decembre 1999, date a laquelle l'exploitation du canal est completement revenue au profit du Panama.

Les revenus tires du canal sont enormes et permettent au Panama d'ameliorer ses infratructures, de financer les programmes d'education et de sante, etc...

Le canal fait 80km de long et permet de relier l'ocean Atlantique a l'ocean Pacifique. Actuellement, environ 15000 bateaux le traversent chaque annee. Il est sature et trop etroit pour les plus gros navires. Un referendum en 2006 a approuve le projet d'elargissement du canal.

Nous avons eu du mal a nous reperer dans la Ciudad de Panama. En effet, ici, il n'y a pas de nom de rues ou de numero. Les moyens de reperage sont les centre commerciaux, les tours d'appartements, les tours de banques. C'est assez deroutant pour nous Europeens. Nous avons donc du demande a nombreuses reprises aux gens autour de nous pour savoir ou nous devions nous rendre. Et nous nous sommes rendus compte que certaines personnes savent ou se trouve la tour X, mais pour s'y rendre, ils ne savent pas nous expliquer!

Nous nous preparons maintenant pour notre vol pour Quito, en Equateur, demain (dimanche). Lors de notre depart, nous n'avions pas prevu d'aller en Colombie. Mais au fur et a mesure de notre progression vers le sud, nous avons reflechi et nous sommes renseignes sur la Colombie grace a des blogs de voyageurs a velo plus recents. Toutes les personnes que nous avons rencontrees et tous les blogs que nous avons lus etaient tres positifs et nous avions alors emis la possibilite d'y aller. Mais aujourd'hui, par manque de temps, nous ne pouvons pas y aller. Ce sera donc pour une autre fois.

Pour ce voyage en avion, nous avons trouve des cartons de velo pour y emballer nos montures (malheureusement bien plus petit que ceux que nous avions pour aller a Anchorage, ce qui nous a oblige a beaucoup demonter nos velos...) et des grand sacs de voyage tres simples et pas cher pour nos sacoches. Ainsi tout notre materiel sera bien protege des mains des bagagistes pas toujours tres precautionneux.

Ce voyage en avion marque la fin de notre periple en Amerique Centrale, la fin en hemisphere nord. Elle marque aussi la moitie de notre voyage: 12.500 km au compteur et il nous en reste environ autant!

Sans trop vraiment y croire, nous esperons aussi qu'elle marque la fin des indices de soleil si hauts que nous avons eus. En France, en plein ete, lors des grandes journees de soleil, les indices montent jusqu'a 8, eventuellement 9. En Amerique Centrale, les indices montent jusqu'a 12. Sur cette echelle, au dela de 10, il est preconise d'eviter toute exposition au soleil et de rester en interieur... Et nous, nous pedalons toute la journee! Cela explique notre teint bronze et les 5 a 8 litres de liquides que nous buvons chaque jour...

[Drapeau de Panama Sara et Sébastien | Le 25-04-2009 21:25 | 5 commentaires]

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