Au départ, nous ne pensions passer qu'une seule nuit à Jauja. Finalement, nous y sommes restés 3 nuits! Bruno nous a très bien accueillis dans son auberge qui ressemblerait plutôt à une chambre d'hôte en France. Non seulement il nous a préparé à manger, mais il nous a aussi emmenés visiter les environs: le lac de Paca, et les ruines pré-incas de Tunanmarca. Comme c'est d'usage ici, lors de ces trajets en pick-up, nous avons embarqué à bord, dans le lit du pick-up, des locaux qui faisaient du "stop" et les avons emmenés sur un bout de chemin.
Mercredi, nous avons pédalé dans la vallée fertile du Rio Mantaro entre Jauja et Huancayo où sont cultivées de nombreuses céréales, des pommes de terre (plus de 3000 variétés différentes au Pérou), du maïs, des artichauts, et de nombreuses herbes aromatiques. Les eaux de cette rivière sont très polluées (plomb, arsenic, cuivre, antimoine, zinc etc...) du fait de l'activité minière en amont... Des analyses récentes ont fait état de polluants dans les cultures. La Oroya, cité minière située 100km en amont et que nous avons traversée il y a quelques jours, est tristement élue l'un des 10 sites les plus pollués du monde. En la traversant, nous n'avons pas ressenti la pollution, car l'usine était à l'arrêt, un conflit en cours opposant les salariés et le propriétaire américain qui refuse de mettre l'usine aux normes de sécurité et de lutte contre la pollution. Depuis que nous sommes passés, le conflit s'est envenimé: les salariés et leurs familles bloquent les routes, ce qui a généré des embouteillages de plus de 20km sur cet axe majeur de communication entre Lima, la montagne et la jungle.
En quelque sorte, nous avons eu de la chance de passer avant ces barrages, même si nous aurions pu peut-être faire des rencontres intéressantes.
Nous reprenons des forces aujourd'hui à Huancayo avant d'aller affronter les pistes caillouteuses et de nouveaux cols péruviens. Pour vous faire une idée de la suite de notre aventure, jetez un œil aux graphiques ci-dessous représentant les dénivelés qui nous attendent d'ici Cuzco!
Source: www.panamerica.ch
[ Sebastien | Le 25-06-2009 14:24 |
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4828m! C’est ce que notre GPS a affiché aujourd’hui au col "Anticona", plus communément appelé "Ticlio"! Après 5 jours de vélo, 145km et une journée d’acclimatation à San Mateo, nous y sommes arrivés! Quelle joie d’arriver au sommet!
La journée après San Mateo a été courte mais éprouvante. Plus on montait, et plus le froid nous transperçait. Petit à petit, nous avons enfilé des vêtements supplémentaires.
Nous sommes arrivés à Casapalca au détour d’un virage un peu par hasard: nous pensions la ville un peu plus loin. C’est une cité minière, sans aucun charme. On extrait de la montagne du cuivre, du plomb et de l’argent. Deux auberges en vue, mais qui ne sont pas très engageantes… Nous demandons chacun de notre côté à des locaux. La réponse est unanime, les auberges ici ne sont pas fameuses, et il n’y aurait que ces deux là… Nous essayons donc. A la première, celle censée être la moins pire, la femme nous répond que c’est complet. Nous ne la croyons pas du tout, mais rebroussons chemin et allons voir l’autre auberge. La femme rechigne à nous montrer une chambre. Cette dernière est sale, les draps ne sont pas propres, la salle de bains commune est extrêmement sale, il n’y a pas de douche, et de toute façon, il n’y a pas d’eau du tout! Elle nous demande 25 soles pour ça (6 EUR). Nous refusons et envisageons de camper, mais nous sommes transis de froid, à 4200m d’altitude, et le soleil ne se couche que dans 2 heures! Nous demandons aux locaux, et ceux-ci nous confirme qu’il gèle toutes les nuits, et qu’il neige même systématiquement la nuit de la Saint Jean!
Nous achetons quelques vivres dans une supérette où nous sommes très bien reçus par 3 femmes. Nous retournons à nos vélos, puis après réflexion, décidons d’aller leur demander si on peut planter notre tente devant chez elles. La réponse est négative, et elles nous renvoient aux auberges… Nous décidons donc de sortir du bourg pour planter la tente, et alors que nous partons, la plus jeune des 3 femmes nous rappelle, et nous dit qu’elle a une chambre qu’elle peut nous louer pour 15 soles. Bien trop contents de dormir à l’abri ce soir, nous acceptons tout de suite.
Aleda est adorable, elle a 21 ans, un bébé de 3 mois, et son mari Mario travaille à la mine. En l’attendant, elle nous invite dans leur "appartement" constitué d’une seule et unique pièce de 10m². Les toilettes et l’accès à l’eau sont un étage plus bas, nous n’avons pas vu de douche. Il fait toujours froid, nous sommes gelés avec nos deux polaires sur le dos. Il n’y a pas de chauffage ici, dans aucune habitation. En nous préparant à manger sur un réchaud à gaz, elle nous explique leur vie ici. Elle s’occupe de son bébé et des travaux ménagers. Lui travaille 8h par jour, 7 jours sur 7 (le dimanche est facultatif), 2 semaines en journée, et 2 semaines la nuit. Il gagne 850 soles par mois (200 EUR). Le loyer de leur chambre est de 150 soles (35 EUR) par mois. Mario nous rejoint, et nous parlons de la France et du Pérou. Nous leur montrons notre carte routière. Il est fasciné! Il n’en revient pas de retrouver des noms familiers sur ce morceau de papier que nous avons acheté si loin de là.
Dans nos sacs de couchage et avec deux couvertures en laine d’alpaga sur le dos, nous n’avons pas eu froid pendant notre sommeil!
La dernière journée d’ascension est magnifique! Il fait toujours froid, mais c’est supportable. Nous progressons lentement du fait du manque d’oxygène. Les paysages sont superbes! Les montagnes sont très colorées, certaines rouges, d’autres jaunes… Certains sommets sont enneigés. A 250m du sommet, Sara commence à avoir mal à la tête. Un peu plus haut, elle prend de l’aspirine qui rend le mal de tête plus supportable. Bizarrement, l’altitude ne nous coupe pas l’appétit pourtant l’une des caractéristiques de l’altitude, et nous pique-niquons 150m en dessous du sommet, en admirant les paysages. Encore un lacet et quelques kilomètres, et nous parvenons au col, accompagnés par quelques flocons de neige. Le bonheur est immense, une totale délivrance, nous explosons de joie! Les quelques locaux qui sont là en train de travailler nous félicitent. Nous savourons l’instant, prenons des photos et filmons. Puis nous nous équipons pour la descente en enfilant vêtements gore tex, bonnet et gants.
Durant les 3 dernières journées d’ascension, nous avons bénéficié d’énormément d’encouragements de la part de presque tous les automobilistes, mais aussi de la part des personnes qui se trouvaient sur la route: laveurs de voitures, agriculteurs, mineurs… Nous les remercions vivement, ils nous ont bien aidés!
La descente est magnifique, les paysages somptueux. Nous longeons par la droite un lac au bleu exceptionnel. Au fil de la descente, les couleurs changent, c’est un vrai régal!
Nous atteignons La Oroya, ville tristement célèbre, connue comme étant l’un des villes les plus polluées de la planète à cause des rejets toxiques de plomb, d’arsenic et autres polluants dans l’air et dans l’eau de son usine de raffinerie de minerais… On nous avait conseillé de passer au plus vite la ville, en essayant de respirer le moins possible. Nous sommes surpris de constater que l’air n’est pas si pollué que ça! Nous trouvons une auberge au propriétaire très sympa. Le lendemain, dimanche, nous traversons la ville et passons à côté de la fameuse usine. La cheminée ne rejette aucune fumée. Nous apprendrons plus tard que l’usine est arrêtée et sur le point de fermer à cause d’un conflit entre ses salariés et le propriétaire. Ce dernier refuse de mettre l’usine aux normes modernes de sécurité et de respect de l’environnement, et les salariés veulent faire valoir leurs droits.
Nous descendons ensuite la vallée du Rio pendant 85km jusqu’à Jauja où nous nous reposons aujourd’hui dans une auberge tenue par Bruno, un Français très sympa. Les paysages sont toujours aussi beaux, mais les automobilistes bien moins sympas que lors de la montée vers le col… Au Pérou, le véhicule qui a choisi de dépasser (avec ou sans visibilité, en ligne droite ou dans un virage) semble être prioritaire… Nous avons évité de justesse l’accident par 3 fois en nous retrouvant en face d’un car ou d’un taxi en train de dépasser un camion… Les conducteurs qui dépassaient nous avaient vus, c’est sûr! Mais délibérément, ils ont entrepris leur manœuvre criminelle…
[ Sebastien | Le 22-06-2009 09:18 |
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Après 2 faux-départs, nous partons de Lima lundi matin. Les au-revoirs avec le personnel de l'auberge de jeunesse où nous sommes restés prennent un peu de temps: ils nous voient charger nos vélos, épatés par tout ce que nous y mettons dessus chaque jour. Ils nous donnent beaucoup de conseils sur l'alimentation dans les montagnes où apparemment beaucoup d'étrangers ont des soucis de santé. Ils nous offrent un sac de feuilles de coca. Des Allemands pensaient pouvoir en ramener chez eux, mais c'est totalement interdit: ils ont donc tout laissé à l'auberge! La coca ici se chique ou se boit en tisane (appelée « maté »). Elle a pour effet de couper la faim, de donner de l'énergie, de maintenir éveillé et d'aider à lutter contre le mal de l'altitude. Sans oublier les multiples photos de ce couple de Français complètement « loco » (fou!) qui pédale depuis l'Alaska et va à la Tierra del Fuego! Nous aurons peut être la chance d'être sur la page Internet de l'auberge!
En partant, peu après avoir quitté l'auberge, nous nous arrêtons à un magasin de vélos. Nos vélos vont bien, mais nous les sentons fatigués. Un pneu a déjà lâché alors qu'il était en parfait état. Avec le poids, le matériel souffre plus... En nous voyant, le gérant sort et nous tend la main, amicalement. Cela nous impressionne d'être pris pour de grandes personnes, alors que nous sommes « Monsieur et Madame tout le monde »! Nous avons besoin d'une chaine et de 2 rayons, au cas où (de la piste nous attend dans des zones assez reculées). Il nous conseille sur le matériel et décide de faire un geste: il nous offre les 2 rayons! En partant, il insiste pour une photo avec tous ses employés. Ce sera publié sur le site ou affiché à la caisse!
La sortie de Lima est un vrai enfer. Les « collectivos », ces combis aménagés pour le transport des personnes, se pensent les rois de la route et n'hésitent pas à nous pousser hors de la route. Nous slalomons, nous sommes totalement assommés par le bruit, les véhicules de tous les côtés. Nous sommes asphyxiés, la gorge est irritée et nous peinons à respirer. Nous ne comptons plus le nombre de fois où nous avons failli mordre la poussière, obligés par ces messieurs motorisés à libérer la route « rapido, rapido »! Nous continuons, la route ne monte pas trop, mais suffisamment pour nous demander un effort à chaque coup de pédale. Nous sommes partis tard de Lima et le temps passe …
A 10km de Chosica, alors que nous venons de quitter la « garua » (ce nuage-brouillard qui recouvre Lima et ses environs, 9 mois dans l'année), nous nous arrêtons dans une station service. 2 policiers viennent alors à notre rencontre pour discuter. Ils nous mettent en garde contre leurs compatriotes voleurs. Nous leur demandons aussi des informations sur Chosica, notre ville étape. Tous deux dessinent donc un plan sur notre bout de papier pour les deux meilleures auberges où nous devrions aller pour la nuit. Nous les remercions et voilà qu'ils veulent que nous prenions une photo d'eux avec ces « gringos »! Décidément, ce doit être une habitude dans la police péruvienne de se faire prendre en photo avec des cyclo-voyageurs (pour rappel, nous en avions rencontrés juste à notre entrée au Pérou depuis l'Equateur qui faisaient une collection de photos d'eux avec des cyclo-voyageurs!)! Nous leur demandons s'ils ont une adresse e-mail pour leur envoyer la photo. Ils n'en ont pas, mais nous répondent que cela nous fera un souvenir et qu'au moins, on se souviendra d'eux.
Nous repartons. Les 10km ne sont pas pénibles, et pourtant, nous tirons un peu la langue. On dirait que nos problèmes de santé ont laissé plus de traces dans nos corps que ce que nous pensions...
A l'entrée de Chosica (820 mètres d'altitude), un cycliste nous croise, fait demi-tour et s'arrête à notre hauteur. C'est Fernando. Il nous a vu plus tôt dans la journée, alors qu'il était en bus, quand Sara s'est faite attaquée par un chien et a du piler pour ne pas se faire mordre. Fernando est un grand cycliste: il est classé au niveau national péruvien. Il nous raconte ses rencontres avec les cyclo-voyageurs qui passent par là: il les héberge gracieusement, dans la maison de ses parents où il vit aussi. C'est donc tout naturellement qu'il nous y invite. Nous hésitons un peu, puis nous y allons. Nous sommes reçus comme des rois: une grande chambre dans une maison de type coloniale d'une pure beauté, une salle de bain rien que pour nous. Fernando n'est malheureusement pas disponible pour la soirée, il demande alors à l'ouvrier de ses parents de nous accompagner en ville pour manger. Nous redoutons un peu ces petits plats mitonnés localement, mais l'ouvrier nous guide et mange avec nous. Nous passons un bon moment, un peu mal à l'aise tout de même par rapport à la situation. Le lendemain matin, nous n'entendons pas le réveil et avons juste le temps de croiser Fernando qui part au travail. Nous le remercions beaucoup pour son hospitalité. Il nous répond que le petit déjeuner nous attend, préparé par sa mère. Quel luxe!! Merci Fernando et merci à tes parents!
Nous continuons cette grande montée. C'est le 2ème jour: 44km et 1600m de dénivelé positif. Comme la veille, pas une seule descente, seulement quelques faux plats montants en guise de répit. Les kilomètres défilent au son des camions, des cars et des combis pour qui la route n'a plus de secret. Nous avons peur 2 fois où un camion nous pousse presque et où un car dans l'autre sens décide de doubler un camion alors que nous arrivons. Notre plus grand problème est qu'il n'y a pas d'accotement. Nous ne pouvons donc pas nous serrer à droite, contre les falaises...
Les paysages changent au fur et à mesure de notre ascension. Les montagnes empoussiérées de la sortie de Lima laissent la place à de plus en plus de végétation. Les montagnes alentours s'élèvent de plus en plus haut et la vallée est de plus en plus encaissée. Que nous nous sentons petits! Sur la « carretera Central », les jets d'eau nous font une haie d'honneur. Elle suit une rivière que les locaux exploitent à merveille: ils proposent à tout véhicule une mise en beauté à l'approche de Lima. Ces jets d'eau servent aussi à refroidir les moteurs de ceux qui montent et les freins de ceux qui descendent!
La ville étape de la journée s'appelle Matucana (2400 mètres d'altitude). Nous l'atteignons alors que le soleil s'est déjà couché. Nous avons eu du mal à la rallier, même si le pourcentage de la montée n'est pas très élevé. Mais monter toute la journée, au bout d'un moment, les cuisses tirent et ça commence à faire mal! Nous tombons épuisés dans cette toute petite chambre que nous partageons avec nos vélos. On ne peut plus bouger! Nous espérions une douche chaude, le temps s'est bien raffraichi. Ce sera une douche glaciale. Pas de chauffage ici, alors on accumule les couvertures, au nombre de 2...
San Mateo … Nous rêvons de ce petit village perché à 3200m d'altitude. C'est le village de notre jour de repos et d'acclimatation. 20km pour l'atteindre, 800m de dénivelé. Ça monte, ça monte, ça monte. Les chauffeurs de cars et de camions commencent à nous connaître et ils nous encouragent, comme si nous étions de vieux amis. Ca nous donne du courage. Nous l'atteindrons vers 15h. Nous faisons rapidement le tour du village et optons pour la petite auberge, qui n'est pas sur la route principale, mais qui est tout aussi bruyante! La gérante nous fait patienter le temps de nettoyer la chambre … Bon signe! Le panneau montre qu'il y a de l'eau chaude … Faut pas rêver: le système électrique de chauffage de l'eau claque et c'est donc une nouvelle douche gelée qui nous attend. Cette fois-ci, nous avons 4 couvertures dans notre lit! Nous enfilons toutes nos polaires et partons à la découverte de ce petit village, si calme dans l'après-midi et si agité le soir. La connexion Internet est très lente, peut être est-elle gelée elle aussi … Petit village typique où on ne voit pas beaucoup de « gringos »!
Nous comprenons donc, avec le temps, que le mot « gringo » au Pérou n'est pas si péjoratif que dans les pays que nous avons déjà traversés. Ici, il aurait plutôt la signification d'étrangers au sens large, et pas seulement de « Nord-Américains » mal aimé. Alors nous nous faisons à l'idée … du moins, nous essayons.
[ Sara | Le 18-06-2009 16:43 |
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Notre départ de Lima a été encore retardé. Mon corps a lutté toute la semaine. La nuit de vendredi à samedi, et samedi matin, il a lâché prise. J'avais des diarrhées de plus en plus importantes depuis lundi; une première depuis notre départ d'Alaska il y a un an. Elles se sont empirées les dernières heures, et j'ai eu une forte fièvre samedi matin. Un gramme de paracétamol, 2 sachets de Smecta, mais 2h plus tard, la fièvre est revenue, et je n'ai jamais grelotté autant.
Nous nous sommes rendus au centre de santé du gouvernement juste à côté de l'auberge où nous dormons. Nous n'avons découvert son existence que la veille après être allés à la clinique anglo-américaine. Ce centre de santé tranchait complètement avec la clinique d'hier. Tout comme la clinique, il était propre, et semblait présenter de bonnes conditions d'hygiène, mais manifestement, les moyens manquaient. Nous avons été reçus par le garde de sécurité qui nous a immédiatement dirigé devant une sorte de cabinet. 10min plus tard, une médecin m'a ausculté, en tâtant mon ventre. Son verdict: nous devons faire plus attention aux lieux où nous mangeons... Sans qu'elle l'ait dit, c'est donc une intoxication alimentaire.
En préparant la prescription, après avoir inscrit un antibiotique et du paracétamol, elle nous a demandé si nous avions les moyens (financiers). Elle a donc adapté sa prescription en fonction pour les sels de réhydratation.
Au total, nous avons payé 5 soles (1,15 EUR) pour la consultation de 10min et 8,50 soles (2 EUR) pour la pharmacie.
La veille, à la clinique, nous avions payé beaucoup plus! 245 soles (65 EUR) la consultation de 10min et une centaine de soles (25 EUR) pour les médicaments.
Aurais-je eu des soins au rabais? Non, je ne crois pas. Quand même fou ces différences de prix, et ce, à quelques rues d'écart!
Nous pensons détenir l'explication à cette intoxication: nous en avons un peu marre de manger du riz et du poulet frit à tous les repas, parce que c'est un des seuls plat pour lequel nous sommes (presque) sûr que tout est bien cuit. Depuis un mois environ, nous n'hésitons plus à choisir dans les menus du jour des plats qui nous permettent de varier notre alimentation, et de manger encore plus qu'avant, et presque sans restriction ce que les locaux mangent. Ici, la spécialité est le ceviche, du poisson cru mariné, dont je raffole et dont j'ai dû abuser, en plus des salades.
Cet incident nous aura servi de leçon. Nous ne sommes pas invincibles et allons donc revenir avec regrets à des plats intégralement cuits...
Nous avons par ailleurs lu quelques blogs de voyageurs disant qu'ils ont tous été malades dans les Andes au Pérou et en Bolivie, et que d'après des médecins, les bactéries sont différentes dans ces régions, et qu'il faut donc faire beaucoup plus attention...
Samedi, une fois l’antibiotique pris, c’est allé un peu mieux. Avec l’aide de la serveuse de l’auberge, Sara m’a préparé un plat local prescrit par la médecin : cuire dans de l’eau bouillante du riz avec des pommes de terre et des carottes, ajouter du pain, écraser le tout, et ne garder que la partie la plus liquide. Elle m’a aussi préparé une boisson à base d’un fruit local, le "membrillo".
J’ai été au ralenti samedi, mais de mieux en mieux. Vers 21h, j’ai eu soudain un violent mal de ventre. Recroquevillé dans le lit, le moindre mouvement me déchirait le ventre… Après 1h, j’ai eu grand peine à me traîner courbé vers la douche. L’eau chaude m’a fait énormément de bien, j’en suis ressorti comme si de rien n’était !
Une bonne nuit de sommeil après, tout allait mieux. Hier dimanche, tout allait bien pour les deux, nous en avons donc profité pour mettre à jour le site internet et travailler sur la microfinance.
Aujourd’hui, tout va mieux pour les deux, et nous allons commencer de monter !
[ Sebastien | Le 15-06-2009 09:05 |
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Nous devions déjà partir hier en direction de ce grand col à plus de 4800 mètres d’altitude et nous avions reculé notre départ à aujourd’hui.
Aujourd’hui, en me levant, je ne me sens vraiment pas bien. J’ai chaud puis froid, et mal à la gorge, un peu plus sérieux que les coups de froid qu’on a pu avoir auparavant et que l’on traitait par du doliprane et de l’aspirine. Nous avons donc pris la décision de consulter un médecin. Seul souci: où aller?? Nous avons consulté le site de l’ambassade française au Pérou qui nous conseillait 2-3 adresses. Finalement, nous nous rendons à la clinique Anglo-Américaine, dans le quartier de Miraflores en se disant que si jamais il faut faire d’autres examens, tout sera sur place.
A la réception, on nous dit que la seule consultation que nous pouvons avoir sera à 18h. Nous faisons la grimace. Puis la réceptionniste nous dit d’aller aux urgences pour une consultation plus rapide. Là, on m’a installée dans une salle de consultation. Sébastien m’a accompagnée et m’a traduit quelques phrases : j’avais un peu de mal à comprendre et répondre. Le médecin généraliste arrive rapidement avec une étudiante. Le verdict tombe: angine… Nous l’avions déjà deviné! Puis il repart.
Une infirmière arrive pour prendre la tension et la température (dans la bouche). Verdict: pas de température alors qu’après avoir sué à grosses gouttes, je frissonne déjà… Un 3ème médecin vient pour poser un questionnaire anonyme sur où on va, qu’est-ce qu’on fait, etc. Il hallucine encore sur notre voyage! Puis le premier médecin revient avec les ordonnances et il nous explique ce qu’il faut que je prenne : des antibiotiques! Puis nous nous rendons à la réception des urgences pour payer la modique somme de 215 soles (57€) pour la consultation et 30 soles (7,5€) pour l’attention portée et l’occupation des locaux… Nous grimaçons… Et nous pensons à la France où la consultation chez notre docteur est à 22€ tout compris…
Nous décidons de ne pas acheter les médicaments sur place (nous avons peur de payer plus cher) et allons dans une pharmacie plus loin. Les antibiotiques sont à 70 soles (17,50€) pour 3 comprimés (un par jour), sans compter un sirop et du doliprane… Cette fois-ci nous pensons à la sécurité sociale en France où nous avions l’habitude de ne rien avancer…
Finalement, le système français est bien, non?
PS : NE VOUS INQUIETEZ PAS : Je serai de retour sur mon vélo très bientôt. J’ai eu "la chance" de tomber malade à Lima où trouver médecin et médicaments est chose facile et où nous sommes dans une auberge très correcte, bien au chaud ! Le départ est donc reculé à dimanche matin, jour où Lima est calme (nous sommes arrivés à Lima dimanche dernier et en plaisantant, nous nous étions dit que nous aimerions bien repartir "que" dimanche, car le traffic est au plus calme et les conducteurs plus relax).
[ Sara | Le 12-06-2009 12:35 |
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