Avenue des volcans

Montagnes et traditions (par Sébastien)

Depuis que nous avons quitté Quito, nous évoluons dans les montagnes et gravissons presque chaque jour un col à plus de 3000m d’altitude (voir les statistiques des dernières étapes !). Nous avons d’ailleurs battu à nouveau notre record d’altitude à vélo : 3620m. Nous avons traversé l'avenue des volcans, où le Cotopaxi n’a pas daigné se découvrir, mais le Chimborazo (6310 mètres) nous a fait cet honneur à plusieurs reprises. Sous la pluie ou au soleil, les paysages sont sublimes. La route est sinueuse et chaque virage révèle un nouveau panorama.

Nous avons traversé des régions très rurales où les habitants vivent quasiment en autosuffisance par l’élevage et la culture de leur lopin de terre. Ils sont pratiquement tous d’origine indigène et portent presque tous les vêtements traditionnels.

Le seul bémol de ces derniers jours de pédalage est la pollution… atmosphérique ! Les bas-côtés de la route sont un peu plus propres (un peu moins sales !) qu’au Mexique ou en Amérique centrale, mais les véhicules émettent beaucoup plus de fumées noires… Les camions et les bus sont les pires, mais les véhicules plus légers ne sont pas en reste. Nous notons de grandes disparités de pollution atmosphérique (apparente) entre les pays. Jusqu’à présent, le Guatemala tenait la palme du pays le plus polluant, mais l’Equateur le surpasse. Chaque véhicule qui nous dépasse nous noie dans son nuage de fumée noire malodorante et suffocante. Le soir, nos vêtements sentent la pollution comme si nous avions pédalé dans Paris. Nous cherchons des explications à ces écarts entre les pays, et tenons peut-être une piste : le degré de raffinage du carburant. A seulement 1,03 USD le gallon de diesel (environ 0,20 EUR le litre), le diesel ne doit pas être de très bonne qualité…

Un autobus de rencontres (par Sara)

Nous partons de Guamote le matin, pensant pouvoir rallier Chunchi. Mais le kilométrage annoncé à la sortie du village nous fait peur : 75km … Alors nous regardons la carte, la tournons dans tous les sens. La différence de kilométrage nous fait froid dans le dos… Ca fait beaucoup pour une journée, avec beaucoup de dénivelé positif et Sara n’est pas très bien : le coup de froid s’est bien installé cette fois-ci. Nous arrivons avec peine à Alausi, où nous sommes hélés par Angelo, en anglais. Nous rectifions vite le tir en lui disant que nous sommes Français. Depuis que nous traversons les villages dans les montagnes, nous avons droit à nouveau aux « gringo » et « gringa », ce qui nous déplait fortement !

Dans la conversation, nous lui expliquons notre point de vue sur ces noms d’oiseaux que la population locale nous donne bien volontiers. Il est étonné. En essayant de trouver une comparaison, nous trouvons enfin ce qui dérange un Equatorien : être pris pour un Colombien ! Il y a aussi, assises sur le trottoir, 2 dames. Nous leur expliquons en espagnol que nous appeler « gringos » c’était comme les appeler « colombiennes ». Elles bondissent et cognent presque la tête à la pancarte qui annonce l’arrêt de bus !! Nous tenons donc notre petite « vengeance » face aux personnes bien trop insistantes avec le mot « gringos » !

Angelo négocie avec les chauffeurs de bus qui passent pour qu’ils acceptent de nous prendre avec nos vélos pour les 39 kilomètres qui nous séparent de Chunchi, où nous devons absolument aller. L’un refuse, mais le suivant accepte, heureux d’aider de grands voyageurs … tout en sachant que notre version officielle est que nous avons commencé à Quito et que nous nous rendons à Lima , au Pérou. Nous pensons que cela fait moins d’envieux et montre moins que nous avons les moyens, mais nous n’en sommes plus très sûrs maintenant. Et c’est ainsi que nous voyons nos vélos hissés sur le toit d’un chicken bus où ils ont finalement la meilleure vue et que nous volons au dessus de ces 39 kilomètres et ces 700 mètres de dénivelés positifs, sans même être essoufflés !

Souci pneumatique (par Sara)

Une descente, Sara est devant. Tout à coup, Sébastien s’aperçoit qu’il y a une boursouflure sur le pneu arrière de Sara. En regardant de plus près, nous nous apercevons que la structure du pneu est entamée et qu’il risque d’exploser dans la prochaine descente, ce qui pourrait ensuite endommager la jante et donc la roue entière. La décision est prise, et nous changeons le pneu. Depuis San Jose au Costa Rica, nous en avons un de rechange, que la famille de Sara nous a apporté. Nous le mettons à l’arrière pour le moment … mais nous inverserons les 2 pneus lors de notre prochaine journée de repos : en effet, le pneu arrière est souvent plus usé, puisqu’il supporte tout le poids, la traction et le freinage. L’idéal est donc de mettre le pneu usagé de l’avant, à l’arrière, afin de terminer l’usure et de mettre le nouveau pneu à l’avant. Tout un programme !

Tout pour les touristes (par Sara)

L’Equateur a compris que les touristes pouvaient servir et que leur argent est une source de revenu assurée pour le pays.

Ainsi, dans le moindre petit village (d’une taille certaine quand même), il y a au moins un hôtel qui normalement a de l’eau chaude pour la douche … mais malheureusement, ce n’est pas toujours le cas et certaines douches à l’eau froide de montagne sont très très rapides ! Sans oublier que certains hôtels n’ont pas l’eau 24h sur 24 : le dernier en date n’avait l’eau que de 19h le soir à 5h du matin… Euh, comment fait-on pour se brosser les dents ? Et si on va aux toilettes, comment tire-t-on la chasse ?

Il y a aussi généralement un petit restaurant où aussi bien les touristes que les locaux vont manger. On y trouve les formules pour le « desayuno » (petit-déjeuner), le « almuerzo » (repas de midi) et le « merienda » (repas du soir) : c’est un menu du jour très copieux composé d’une soupe, d’un plat et d’une boisson, pour la modique somme de $1 à $2 dollars (0,75 à 1,6€)!

Il ne faut pas oublier les cafés Internet et des cabinas (comme des cafés Internet, mais à la place des ordinateurs, il y a des cabines téléphoniques). Il va sans dire que les connections sont plus ou moins rapides … disons plus ou moins lentes … Mais au moins, nous avons le choix et si l’un ne fonctionne pas, on va chez l’autre !

Un petit tour dans les îles (par Sara)

Si nous nous sommes aussi pressés pour arriver à Cuenca, où toute la famille d’Efren nous attendait (via le réseau hospitalityclub.org), c’est que nous avons un voyage de prévu. Ce voyage, nous le ferons hors du cadre de l’Association Planète Durable et Solidaire. C’est un peu notre voyage de noces et d’anniversaire de mariage pour nos un an.

A être en Equateur, nous ne pouvions pas ne pas aller aux Îles des Galapagos !! Nous avons donc un avion lundi matin pour nous y rendre (Efren garde nos vélos et notre matériel) et nous séjournerons dans ces îles pendant 8 jours !

Notre pire ennemi a 4 pattes… Qui est-ce? (par Sara)

Certains nous ont mis en garde contre la grippe porcine … mais non, ce ne sont pas les cochons (d’ailleurs, aucun cas n’est à déclarer en Equateur et les Equatoriens en sont fiers).

Vous allez peut être penser à la grippe aviaire … mais non, ce ne sont pas les poulets qui gambadent partout dans les bas côté … d’ailleurs, ils n’ont que 2 pattes, eux !

La vache folle peut être … mais non, ce ne sont pas les bovins, ni les ovins, qui broutent sur les côté de la route.

Alors, toujours pas d’idée ?? Allé, un indice : on l’appelle aussi « meilleur ami de l’homme » et le « pire ennemi du cyclo-voyageur » … C’est le chien !

Lors de notre passage, les chiens domestiqués (et oui, ceux qui sont abandonnés se sauvent à notre passage !) deviennent totalement fous. Ils aboient et tirent sur leur corde quand nous avons la chance qu’ils soient attachés, se lancent dans une course effrénée quand ils trouvent un trou dans la clôture. Sara a eu une belle frayeur avec un chien gris de taille moyenne. Celui-ci dormait tranquillement dans la cour de la ferme. Elle a à peine passé le portail, que celui-ci a bondi et l’a prise en chasse. Sara a levé les jambes bien haut et le chien, fou de rage, s’est accroché à la lanière de sa sacoche… Il a finalement compris qu’il valait mieux abandonner, à regret. Sébastien a eu aussi une belle frayeur avec un chien qui lui a bondi dessus. Il en est presque tombé par terre et les jurons ont bien fusé… Et le dernier en date : deux enfants en bas âge dans une cour qui avait l’air fermée s’amusaient avec leur chien de compagnie. A notre passage, il est devenu fou et est passé à travers la clôture. Nous sommes tous les 2 descendus de nos vélos, afin de mettre notre monture entre nous et le danger. Nous nous sommes arrêtés, avons hurlé sur le chien, qui ne s’est pas arrêté pour autant. Impossible de faire un pas en arrière sans qu’il fonce sur nous. A force de crier, un enfant un peu plus âgé est sorti de la ferme et est venu chercher son chien, qui s’est pris une belle raclée de la part des 2 enfants en bas âge.

Ces évènements ne nous plaisent guère, car même si nous avons eu les vaccins anti-rage avant de partir, cela ne nous épargne pas du sérum que nous avons besoin en cas de morsures. Ici, les chiens, même animaux de compagnie, n’ont aucun vaccin et aucune attention. Ils se débrouillent. On est loin de tous les soins que nous apportons à nos animaux de compagnie en France …

Appel à idées (par Sara)

Afin de nous défendre contre ces attaques de chiens, nous avons un « repousse-chiens », un petit appareil qui émet des ultrasons qui dérangent ces animaux à quatre pattes et qui normalement les fait partir. Malheureusement, cet outil n’est pas infaillible, comme vous avez pu lire ci-dessus.

Nous avons lu dans beaucoup de blogs de cyclo-voyageurs que la seule arme est un bâton… Et oui, entre sauver nos mollets et donner un coup aux chiens, notre choix a été vite fait.

Seul souci : nous ne savons pas comment faire tenir nos « armes » sur nos vélos, de façon à ce que cela ne nous gène pas, que cela ne soit pas dangereux en cas de chute, et surtout que nous puissions « dégainer notre arme » rapidement.

Alors, nous faisons appel à vous pour nous aider : toute idée est bonne à prendre du moment qu’elle utilise des matériaux simples qu’on trouve partout…

[Drapeau de Equateur Sara et Sébastien | Le 08-05-2009 23:21 | 8 commentaires]

Commentaires

[Nouvelle Zélande Frerot 2 | Le 12-05-2009 02:52]

Ya un truc tout con pour effrayer les chiens : vous en achetez un, un bien agressif, avec de la bave autour des dents, tu prends 2m de corde pour le tenir en laisse et pour qu'il te traine dans les montees. Le cour du chien dans la region ou vous etes est peut etre moins cher que le cours de la Quinoa...A voir

[France Seb | Le 11-05-2009 13:51]

Alors moi je rigole, Frerot1 qui fait des remarques sur l'entretient du vélo, alors qu'il n'a même pas une chambre à aire sur lui! L'année dernière deux sorties ensemble deux crevaisons et rien pour réparer! Bon courabge à vous deux

[France Mistinguette | Le 10-05-2009 11:16]

Un gros bisou tout particulier à Sara ! Bonnes vacances sur cette île tellement belle et mystérieuse ! @ bientôt donc !

[France Natim | Le 10-05-2009 09:38]

Pas besoin d'un bâton de deux mètres je pense. Il faudrait le clipser sur le cadre comme si c'était une pompe à vélo.

[France Michel39 | Le 09-05-2009 11:46]

pour les chiens une simple bombe lacrymogène ça suffit - bonne route

[France Frérot 1 | Le 09-05-2009 10:17]

Je vois que tes nombreuses crevaisons te permettent de changer un pneu...mais tu ne sais toujours pas changer tes patins tout seul! Lol! Rassurez-moi, vos Gore-tex sont bien étanches? quand je vois le T-shirt trempé... Et croisez-vous déjà des champs de Quinoa??? On attend ça avec impatience pour passer une grosse commande, la demande explose...les prix augmentent...

Réponse de Sara & Sébastien

Pour les patins de freins, le propriétaire du petit magasin a absolument voulu le faire et il ne nous a même pas posé la question. Nous étions totalement gelés en arrivant à la tienda de bicicletas...

Nos Gore-Tex sont tout à fait étanches, mais pas si respirantes que ça. Le t-shirt de Sébastien est donc mouillé de transpiration...

Nous n'avons pas encore vu de champ de Quinoa ou peut être sommes nous passés à côté sans le savoir.

[France Frérot 1 | Le 09-05-2009 10:04]

QUOI????? FOUETER LES TORTUES???? Il faut savoir que bons nombres de tortues sont des espèces protégées...

[France Gill | Le 09-05-2009 09:05]

Bravo - magnifiques photos - superbe paysage ! Vous êtes encore dans la vie relativement confortable - que Sara se soigne - une bonne "rouste" n'a jamais tué personne, surtout les chiens - Essayez le fouet : longue ficelle mais petit manche ! ça peut servir aussi pour les tortues - bises

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