Depuis que nous sommes entrés au Mexique et dans tous les pays d’Amérique centrale, bouteilles et sacs en plastique en tous genres abondent. Il y en a partout. Les gens se promènent tous une bouteille ou un sac plastique à la main. Les poubelles en sont remplies, ainsi que les bas-côtés des routes et les lits des ruisseaux et rivières…
A la boulangerie, un plastique entoure presque chaque viennoiserie que nous commandons, et l’ensemble des pâtisseries est bien sûr regroupé dans un sac plastique.
Au supermarché, que l’on achète un paquet de biscuits ou les courses de plusieurs jours, on peut être sûr d’avoir une quantité impressionnante de plastiques. En demandant du fromage ou de la charcuterie à la coupe, il y aura un plastique pour emballer chaque tranche de chaque produit, un autre plastique pour emballer l’ensemble des tranches de chaque produit, et un plastique pour emballer le tout.
A la caisse, absolument tout est emballé dans un sac plastique. Un bidon (en plastique) de 5 litres d’eau portant une anse pour le transport est emballé dans 2 ou 3 sacs plastique, au cas où le premier cède sous le poids. En général, les sacs sont très peu remplis. Ce n’est jamais le client qui remplit les sacs, mais toujours un employé. Au Panama, la règle était de doubler systématiquement les sacs, même pour un seul paquet de biscuits.
Il va sans dire que nous essayons de limiter au maximum le nombre de sacs ou papiers plastiques que l’on veut bien nous « offrir ».
Très souvent, nous refusons tous ces sacs. Toujours, on ne nous comprend pas. Parfois nous essayons d’expliquer. Jamais on ne nous comprend. Le jour de notre arrivée à Panama, dans une supérette, j’ai refusé de prendre le sac plastique qu’on voulait absolument me donner pour un bidon de 2litres de jus de fruits et une boite de thon en conserve. Les 2 caissiers m’ont regardé l’air incrédule et m’ont demandé à 3 reprises si je ne voulais vraiment pas de leur sac en plastique. « Non, je n’en veux pas, c’est inutile ! », et j’ai essayé de leur expliquer que tous ces sacs généraient beaucoup de pollution et étaient très néfastes pour leur environnement… En vain évidemment. Ce jour là, ils ont rencontré un extra-terrestre !
Ce matin, nous savions que nous allions avoir du mal à faire enregistrer nos vélos pour notre vol entre Panama et Quito. Tous les voyageurs à vélo qui nous ont précédés ont eu des soucis avec cette seule et unique compagnie assurant une liaison directe entre ces 2 villes. Pour bien faire les choses, nous avions réussi à trouver des boites en cartons prévues pour le transport des vélos et à emballer nos vélos dedans. Nous avions bien fermé et renforcé ces cartons à l’aide de ruban adhésif (en plastique). A peine entrés dans l’aérogare, les porteurs (incontournables puisqu’il n’y a pas de chariots à libre disposition) nous sont tombés dessus et nous ont quasiment obligés à emballer nos beaux cartons dans… du film plastique ! Et ce, pour la modique somme de 36 USD (27 EUR) par vélo ! « NON ! » Ils nous ont expliqué que nous n’avions pas le choix, que la compagnie aérienne refuserait d’enregistrer nos cartons s’ils n’étaient pas plastifiés. « NON, et NON ! » Notre porteur nous a emmenés loin, très loin des comptoirs d’enregistrement, nous invitant à lui faire confiance et n’arrêtant pas de répéter que là où il nous emmenait, cela nous coûterait moins cher de plastifier nos cartons. « Mais puisqu’on vous dit qu’on ne veut pas plastifier nos cartons ! ».
En chemin, une employée de l’aéroport nous a confirmé qu’il fallait le suivre, sans donner plus d’explication. Nous sommes ressortis de l’aérogare pour arriver dans une petite salle avec un comptoir d’enregistrement, quelques voyageurs regardant des employés en train de plastifier leurs bagages… quels qu’ils soient : valises, sacs de voyage, etc… « Sur quelle planète sommes-nous ? » Nous avions la gorge serrée, dégoûtés par ce spectacle, refusant de croire que nous allions être contraints d’abdiquer, agacés par le porteur aboyant que nous n’avions qu’à demander aux hôtesses du comptoir si nous n’étions pas obligés de plastifier. « NON, NON et NON ! ». Alors que nous attendions notre tour à ce comptoir, 3 ou 4 autres porteurs se sont mis à nous mettre la pression, et la concurrence a joué, ils se sont mis à descendre leurs prix : 30, 20, puis 15 USD par vélo. « NON, NON, et re-NON ! »
Enfin à notre tour, et l’hôtesse nous a expliqué ce que nous faisions ici, à savoir que nous étions au comptoir d’enregistrement des bagages spéciaux. Derrière, notre porteur continuait d’aboyer qu’il fallait qu’on plastifie nos cartons. Nous avons essayé d’expliquer calmement à l’hôtesse que nous refusions, que nous ne voyions pas l’intérêt, et que nous ne voulions pas participer à cette mascarade destructive de l’environnement. L’hôtesse a écouté et entendu nos arguments et nous a répondu qu’elle ne pouvait pas nous obliger à plastifier nos cartons, mais qu’elle devrait nous faire signer une décharge de responsabilité : en cas de dommage, la compagnie n’est pas responsable. Nous avons pris le risque. Notre porteur a compris qu’il ne ferait pas affaire avec nous et nous a réclamé au milieu de la salle d’une voix autoritaire 5 USD (3,75 EUR). Pour le principe, nous étions écœurés et ne voulions rien donner, mais il est vrai qu’il a donné de son temps et de son énergie pour tout transporter. Nous lui avons offert 3USD. D’une voix encore plus forte et autoritaire, il nous a réclamé à nouveau 5 USD que nous avons finalement fini par lui donner. Un métier lucratif que d’être porteur/plastiqueur à l’aéroport de Panama city…
Alors que nous étions écœurés, exténués nerveusement, l‘hôtesse nous a annoncé que nous avions trop de poids et que nous devrions payer pour cela. Bon, ce n’est jamais une bonne nouvelle, mais nous le savions et y étions préparés. La question, c’était combien ? Contre 32kg autorisés, Sara avait 35, et moi 40. « Et… combien cela représente à payer en plus ? » Constatant notre agacement et notre nervosité, l’hôtesse a pris toutes les précautions qu’elle pouvait pour nous annoncer que nous devions payer chacun 75 USD pour le vélo et 50 USD de forfait pour le dépassement de poids (que ce soit 1kg ou 20kg de dépassement, c’est le même prix), soit 125 USD chacun, et la bagatelle de 250 USD (190 EUR) pour nous deux.
Nous lui avons alors expliqué que ce n’était pas la première fois que nous voyagions en avion avec des vélos et que le prix annoncé était au moins deux fois plus élevé qu’à l’habitude et que nous refusions de le payer. Très arrangeante et compréhensive, elle a abaissé le supplément à 75 USD chacun soit 150 USD (115 EUR) pour les deux. Compte tenu de ce que nous avions lu dans les blogs des voyageurs précédents, c’était le minimum que nous pouvions espérer, et nous avons accepté.
Au départ comme à l’arrivée, nous avons pu observer comment nos vélos étaient manipulés sans ménagement… Nous sommes arrivés à bon port, avec tous nos bagages, exténués nerveusement et physiquement, et avons été chaleureusement accueillis par Mauricio qui nous hébergera gracieusement quelques jours. Nous verrons demain en remontant les vélos s’ils n’ont rien de cassé… Qui sait ? Peut-être que nous aurons quelques pièces à réparer avec du ruban adhésif… en plastique !
[ Sebastien | Le 26-04-2009 23:06 | 4 commentaires]
[ Guy |
Le 30-04-2009 23:03]
[ Guy |
Le 30-04-2009 22:57]
[ Gill |
Le 29-04-2009 21:37]
[ Seb |
Le 28-04-2009 12:54]