En nous documentant avant de nous y rendre, nous avons trouvé des agences de voyage qui proposent la randonnée de 4 jours à un prix s’étalant entre 350 USD et 850 USD par personne (matériel inclus)! Nous nous sommes également aperçus qu’il est possible d’y aller par soi-même, et nous pouvons maintenant confirmer que cela revient nettement moins cher (250 soles par personne tout compris, soit 60 EUR ou 85 USD). Surtout, la prestation est identique, puisque tout le monde est logé à la même enseigne sur le parcours : poussière, dénivelés, camping, douches froides et levers matinaux.
C’est chargés comme des mules que nous sommes allés à pied dans Abancay au point de départ des taxis pour Cachora (8 soles par personne). A Cachora, nous avons laissé nos affaires dans un petit hôtel (20 soles la nuit), et sommes partis en quête d’un « arriero » (muletier) et de mules. Sans difficulté, nous avons négocié avec Raul un départ le lendemain à 8h avec Andres, notre arriero, une mule et un cheval (le tout pour 60soles/jour). Nous avons également payé à Raul 20 soles pour que son frère, guide, nous fasse une visite guidée du site sur place, mais malheureusement, nous ne l'avons jamais vu... Dans les petits commerces de Cachora, nous avons terminé nos achats de nourriture pour les 4 jours et pour 3 personnes (120 soles au total).
Andres s’est avéré parfait sous tous rapports tout le long de la randonnée et ce fut un plaisir de marcher avec lui. Malgré sa timidité, nous avons pu apprendre beaucoup sur sa vie dans ces montagnes.
Après avoir chargé la mule de nos sacs, nous avons commencé par sortir de la vallée de Cachora (2950m) par l’un de ses flancs, face à des glaciers suspendus en haut de montagnes de plus de 5000m d’altitude, et en longeant champs et pâtures, ce que les Péruviens appellent de la pampa en décrivant un parcours. Pour eux, cela signifie un parcours plat. En réalité, ce fut vallonné… Presque 3 heures plus tard, nous étions à un superbe point de vue sur tout le massif de la Cordillera Vilcabambe, le canyon de l’Apurimac et, au loin, Choquequirau. Le reste de la journée a consisté à descendre 1500 mètres de dénivelée jusqu’au rio Apurimac (1530m). Dur pour nos jambes de cyclistes, car ce ne sont pas les mêmes muscles qui travaillent! Après 21km, bivouac au fond de cette vallée très sèche en compagnie de nos chères ennemies les mouches des sables. Le lendemain, 1500 mètres à remonter sur l’autre versant. La végétation est plus abondante et plus variée. Au détour d’un virage, des terrasses apparaissent en contrebas sur le versant d’un vallon. Superbe! Quelques virages plus loin, c’est tout le site que nous voyons en face. Encore une heure de marche, noyés au milieu d’une végétation luxuriante, et nous arrivons vers midi au campement de Choquequirau à 3000m (32km de Cachora). Un repas rapide avec Andres et nous nous sommes élancés dans l’exploration de ces ruines improbables, perchées à 3100 mètres au confluant de 3 vallées.
Ces ruines ont été redécouvertes récemment, dans les années 1980, et le gouvernement péruvien a décidé d’en faire un haut lieu touristique pour délester le site du Machu Picchu, complètement saturé par le tourisme de masse. Parallèlement, un pays occidental a choisi d’aider de façon originale les recherches archéologiques. A ce jour, seuls 30% de la surface du site ont été mis à jour, le reste étant toujours enfoui sous cette végétation abondante. Ce pays, c’est la France qui a convenu avec le Pérou d’annuler la dette péruvienne envers la France, en contrepartie de quoi le Pérou s’engage à employer des fonds pour la recherche archéologique sur le site, recherches pilotées par des archéologues français. En quelques mots, ce site aurait été construit par le fils du créateur du Machu Picchu, et est beaucoup plus grand que ce dernier. Les derniers incas s'y seraient réfugiés pendant 40 ans, fuyant les massacres des conquistadors. On ne sait pas encore pourquoi et comment le site a été abandonné.
Depuis la place centrale, nous avons visité ce qui ressemble à des résidences de luxe avec des bains, puis avons continué jusqu'à la forêt où nous avons distingué beaucoup de ruines encore enfouies. Nous avons ensuite grimpé vers la partie haute, en longeant le système de canalisation des eaux. En redescendant, nous avons bénéficié de vues vertigineuses sur le canyon de l'Apurimac, et dominions le secteur « Llamas », des terrasses suspendues à la montagne, et sur les murs desquelles sont dessinés des lamas. Après être montés sur la colline surplombant tout le site, nous sommes redescendus en traversant d'autres petits secteurs, dont un actuellement en restauration et avons pu échanger quelques mots avec les personnes y travaillant. Nous nous sommes régalés à arpenter ces ruines seuls. Au cours de notre après-midi de visite, nous n'avons aperçu en tout et pour tout que 3 autres visiteurs (des jeunes Français)!
Ce que nous avons lu et entendu à propos de l'avenir de ces fabuleuses ruines nous fait peur... Des projets de route, de téléphérique, d'héliport sont en cours. Or, ce qui contribue à la magie et au charme de ces ruines, c'est aussi et surtout leur isolement, la difficulté et les efforts à fournir pour les atteindre. Peut-être sommes nous trop conservateurs... Nous vous ferons part de nos impressions lorsque nous aurons visité les ruines du Machu Picchu par le chemin du tourisme de masse...
PS:
Ca y est, nous sommes Tonton et Tata pour la première fois.
Céline et Nicolas (frère de Sébastien) viennent d'accueillir Paulin... futur champion de cyclisme et de ski de fond... Mais pour le moment, il se donne à la chanson, au grand regret de ses parents...
Paulin
[ Sebastien | Le 12-07-2009 11:47 | 4 commentaires]
[ Dominique |
Le 19-07-2009 18:19]
[ Raymond et marie france |
Le 17-07-2009 13:27]
[ JP |
Le 15-07-2009 09:15]
[ Gill |
Le 12-07-2009 21:48]
eh bien... bonne reprise du pédalage ! Et bienvenue à Paulin, on lui souhaite de belles aventures, à lui aussi !