En restant avec Nancy et Abelardo (Nancy est la sœur de Daniel que nous avions rencontré grâce au reseau warmshowers à San Diego), nous avons pris connaissance d’une nouvelle forme de stress pour toute famille habitant à Mexico …
A tout moment, un coup de téléphone peut vous avertir que votre enfant a été kidnappé … Sous l’effet de la peur, vous donnez le nom de l’enfant … Le ravisseur vous demande alors votre adresse exacte, votre numero de téléphone fixe et portable, ainsi il vous isole et vous ne pouvez plus contacter qui que ce soit à l’extérieur, seulement lui. Il ne manque pas de vous demander aussi qui vit avec vous, quel est la marque de votre véhicule. Puis vient la question pécunière : il veut une rançon pour vous rendre votre enfant. Vous faites tout ce qu’il dit. Vous vous pliez à ses moindres exigences, parce qu’il touche à votre sang, votre chair … Vous êtes paniqué, vous ne savez plus quoi faire … Impossible de contacter qui que ce soit, car tous vos téléphones sont isolés … C’est à ce moment là que votre enfant rentre à la maison, tranquillement, et vous trouve en panique totale, en pleurs …
Oui, vous avez bien compris, il s’agit là d’une forme de pression pour obtenir de l’argent. Si quand le téléphone sonne et que vous n’avez pas le réflexe de parler de votre enfant avec un autre nom que le sien, vous donnez des informations importantes au soit disant "ravisseur" et il peut les utiliser à mauvais escient, sur le moment ou plus tard … Or, si vous donnez un autre nom que celui de votre enfant et que le "ravisseur" le répète : « oui, oui, nous avons X », vous pourrez à ce moment là faire la part des choses et raccrocher aussi sec …
Ce genre de menace arrive fréquemment à Mexico, mais peut aussi parfois aller plus loin… Il y a eu en août dernier un enlèvement qui a beaucoup fait parler de lui et qui a fait froid dans le dos de nombreuses familles : l’enfant d’une bonne famille a été enlevé. Son père venait juste de vendre sa chaine de magasins. Une rançon a été demandée … La rançon a été payée, mais le « livreur » est parti avec l’argent et l’enfant a été assassiné … Son corps a été retrouvé 2 mois plus tard.
Pourquoi vous raconter tout cela alors que nous faisons le voyage d’une vie, que nous découvrons tous les jours et que nous rencontrons des personnes formidables sur notre route ? Eh bien, c’est aussi pour vous montrer que dans le monde, tout le monde ne vit pas aussi sereinement que dans nos pays si privilégiés. Nous ne savons pas toujours apprécier à sa juste valeur le niveau de sécurité dans lequel nous vivons.
[ Sara | Le 19-01-2009 21:29 |
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Depuis notre arrivée à Mexico, nous apprenons à dompter cette mégalopole tentaculaire et nous apprenons aussi à l’apprécier … L’apprécier ?? C’est un mot bien fort pour ces sentiments mitigés que nous avons à propos de la capitale mexicaine.
Nous logeons chez Patrice et Fabienne, un couple de français qui est venu s’installer ici il y a plus de 25 ans maintenant. Ils nous apprennent beaucoup sur le Mexique et leurs conseils sont précieux, en particulier concernant la sécurité dans Mexico. Comme toute grande ville, tout peut arriver … sauf qu’ici on peut se faire braquer dans la rue avec une arme, un chauffeur de taxi peut nous amener dans des petites ruelles et tout nous prendre, les pick-pockets sont partout, etc. Alors nous essayons de suivre les conseils de n’avoir sur nous que le strict minimum : notre camescope et notre bel appareil photo restent à la maison, et nous n’avons que peu d’argent sur nous. En choisissant le taxi, nous vérifions les plaques d’immatriculation (qui doivent commencer par la lettre « A »), qu’il y ait bien un compteur et que le chauffeur nous inspire. Nous avons aussi sur nous les petites bombes anti-agression que nous avons achetées avant de quitter les Etats-Unis et qui n’étaient encore jamais sorties de nos sacoches. Nous rentrons avant la nuit par sécurité…
23 millions de personnes vivent ici, et tous ceux que nous avons rencontrés nous ont expressément mis en garde contre tous les habitants de Mexico...
En nous rendant dans les IMF et en rencontrant leurs clients, nous avons déjà eu l’occasion de bien visiter la ville. Nous nous sommes aussi promenés dans le centre historique et avons visité 2 musées (Muséo Interactivo de Economia et Muséo de Anthropologia). Nous en avons aussi profité pour visiter Teotihuacan, le grand site aztèque, au nord de Mexico. Grandiose !!
Nous avons aussi découvert qu’aux noms des stations de métro sont associés des petits logos, pour que ceux qui ne savent pas lire ne se perdent pas. Il y a des wagons spécialement pour les femmes et les enfants en heure de pointe, avec un policier pour faire respecter l’ordre.
Après tous les jolis villages et belles petites villes coloniales que nous avons traversés récemment, nous avons du mal à trouver Mexico jolie. Sans doute que cette ville nous semble trop grande...
[ Sara et Sébastien | Le 15-01-2009 23:53 |
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Après avoir quitté Atlacomulco, ville qui ne nous a pas fait bonne impression, nous partons en direction de Toluca. A 30 kilomètres de cette ville, nous sommes rejoints par un cycliste, puis 2. Nous faisons connaissance alors avec Ulyces et son père Oscar. Tous deux veulent nous aider absolument et nous donnent rendez-vous chez eux le soir même…
Une fois à Toluca, et après avoir consulté la carte de la ville sur notre ordinateur (nous avons les cartes bien détaillées sur l’ordinateur, mais impossible de les mettre sur notre GPS, qui n’a que le strict minimum des données), nous arrivons chez eux. Une journée facile, mais je suis très fatiguée : j’ai été malade la nuit à Atlacomulco où j’ai eu une relation privilégiée avec les toilettes … Là, l’amie de Ulyces nous traduit en anglais ce que nous ne comprenons pas et nous essayons de répondre en espagnol autant que possible. Oscar propose de nous mettre sa seconde maison à disposition pour la nuit… Nous acceptons avec plaisir et nous voici assis à l’arrière de son 4*4 pour nous y rendre (20 minutes en voiture dans le sens opposé de la route de demain). Là, nous découvrons l’une de leurs trois entreprises de cimenterie, avec un bureau, qui n’est autre qu’une maison toute équipée. Ulyces nous montre les 2-3 trucs à connaître dans la maison (eau chaude, micro-onde, fermer et ouvrir la porte … ce qui peut paraître facile, et pourtant …, etc.). Bref, le grand luxe finalement ! Ils repartent : ils ont une soirée de prévue. Nous nous retrouvons seuls, avec une maison rien qu’à nous. Nous mangeons un morceau et nous couchons dans nos duvets, sur un vrai lit !!
Ce matin, nous sommes invités pour le petit déjeuner avec la famille. Nous emballons nos affaires, prêts à sauter dans un taxi collectif et attendons Ulyces qui doit venir nous chercher. Il fait beaucoup de compétition (vélo, course à pied, kayak) et doit nous rejoindre à vélo pour nous montrer quel taxi prendre, puis rentrer chez lui à vélo … Bon entrainement, surtout que ça monte tout du long ! Mais finalement, il a fait la fête la veille et vient en voiture.
Attablés avec Oscar, sa femme Teresa et leur fille Guicinella qui parle anglais, nous sommes beaucoup questionnés, puis nous sortons la carte et ils nous expliquent les lieux à voir, la meilleure route à prendre, et nous donnent beaucoup de conseils. Puis, à la fin du petit déjeuner, Oscar nous dit qu’il souhaite nous amener en haut du col entre Toluca et Mexico … à 3100 mètres d’altitude (nous sommes à 2600 mètres) à 30 kilomètres de là pour qu’on n’ait qu’à redescendre sur Mexico qui est à 2200 mètres d’altitude. Sébastien voudrait bien le faire à vélo, mais il hésite : je ne suis pas en pleine forme … Après un moment de réflexion et d’hésitation, nous acceptons. Nous partons donc en pick-up avec toutes nos sacoches et nos 2 vélos à l’arrière.
Le compteur file, l’altimètre augmente … Aucun accotement sur la « libre » et la « cuota » est interdite aux vélos … Finalement, nous sommes contents d’avoir ce coup de pouce motorisé, car les voitures vont vite et la route est sinueuse. Nous arrivons à un échangeur où nos hôtes s’arrêtent (ils pourront y faire demi-tour) et nous déchargeons nos vélos. Oscar est très inquiet pour notre sécurité sur la route et nous le redit à plusieurs reprises. Il part se renseigner auprès de la police arrêtée ici. Il revient … et nous invite expressément à remettre les vélos à l’arrière de son pick-up : il nous déposera 5 kilomètres plus loin, là où nous pouvons prendre les petites rues pour nous rendre chez Patrice, notre hôte à Mexico.
Les au-revoirs et « muchas gracias » fusent. Nous recevons de nombreuses recommandations et promettons de garder le contact avec cette famille d’anges … La première famille mexicaine à nous tendre la main, comme ça, au détour d’un chemin !
Nous voici parachutés à l’entrée de cette mégalopole tentaculaire de 22 millions d’habitants, complètement déboussolés, car nous ne l’avons pas senti arriver … Nous sommes assaillis : nous avons perdus nos repères. Nous ferons un arrêt « pipi » dans un grand centre commercial de grandes marques … Je ne me sens pas trop à l’aise : Dior, Vuitton, Hugo Boss, etc. m’entourent et je porte un pantacourt souillé de graisse de vélo (voilà ce qui arrive quand on accepte de prendre un pick-up !) …
Bref, nous reprenons les vélos et décidons d’aller au Parc « Bosque de Chapultepec » pour le déjeuner : nous sommes en avance sur notre planning. Ce parc est au centre de Mexico et est très peuplé le dimanche, avec des vendeurs ambulants partout. Nous trouvons une table de pique-nique et nous soufflons un coup.
Je réalise à ce moment là que nous venons de franchir une nouvelle étape de notre voyage : Mexico, la ville de Mexico ! Nous y sommes ! Le cœur se serre, les larmes montent … et dire qu’il y a peu, Mexico nous semblait si loin et pourtant nous y sommes déjà !
Après quelques heures passées au parc, nous repartons, pour nous rendre chez Patrice. Il n’habite pas loin, nous décidons donc de faire un petit tour par le centre ville, mais je suis plus occupée à surveiller les voitures qu’à regarder les monuments … Nous arrivons à destination et recevons un accueil chaleureux et … français !
Nous pouvons nous relaxer maintenant : nos vélos resteront au chaud et nous nous déplacerons en taxi, bus et métro (pour ne pas nous attirer des ennuis ou nous les faire voler). Nous resterons à Mexico pour la semaine, et avons au programme la rencontre de pas moins de 4 institutions de microfinance, la visite de Teotihuacan (grand site de ruines) et la découverte de la ville de Mexico !
[ Sara | Le 11-01-2009 23:56 |
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Lors de notre journée dans la ville de Morélia, nous avons fait la connaissance de Ulyses (l’ami du beau-frère du membre de warmshowers de San Diego … Et oui, un contact de contact de contact !). Il est un VTTiste chevronné. Pour lui pas besoin de chemin : il part tout droit dans les montagnes ! Il a pu nous donner de bons conseils concernant un itinéraire pour nous rendre à Mexico (où nous devrions être samedi ou dimanche). Nous nous sommes arrêtés à Senguio, selon ses conseils, pour rencontrer les Monarques.
Partis à pied de Senguio à 2300m d’altitude, c’est après une longue montée de 11km et 800 mètres de dénivelée positif, que nous avons découvert ces mystérieux Monarques à plus de 3100 mètres d’altitude …
Les Monarques sont des papillons qui vivent l’été au Canada et qui migrent au Mexique, dans l’état du Michoacan, pour l’hiver (de début novembre à fin février). Ils reviennent en ce lieu précis chaque hiver après des milliers de kilomètres de migration. Ici, ils se reproduisent puis meurent. Les jeunes larves deviendront papillons et migreront vers le Canada pour l’été, accomplissant ainsi un nouveau cycle de la vie. Ces papillons se rassemblent ici par millions, formant des grappes sur les branches des arbres, les faisant même plier sous leur poids ! Ce spectacle est magique et reposant : dans le silence le plus complet, on peut entendre le bruissement des ailes et les branches qui craquent sous le poids de ces petits animaux pourtant si légers et discrets. Ils sont partout, nous sommes ici sur leur territoire : ils sont dans les airs, couvrent les arbres, mais aussi le sol. Nous sommes restés bouche bée pendant presqu’une heure avant de nous décider à redescendre … 11 kilomètres pour rejoindre le petit village de Senguio, si paisible.
[ Sara et Sébastien | Le 06-01-2009 20:44 |
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Depuis Guadalajara, nous avons traversé un plateau à 1500 mètres d’altitude. Nous nous sommes égarés sur des pistes très cassantes au bord du lac de Chapala, mais en avons profité pour traverser des hameaux typiques où les gens nous ont pris pour des extraterrestres !
Nous avons ensuite grimpé, grimpé toujours plus haut jusqu’à un col à 2384 mètres d’altitude ... et j'ai battu notre record de vitesse qui est maintenant de 71,8 km/h (Sara le détenait jusqu'à maintenant: 71,4 km/h).
Nous sommes redescendus vers le lac de Patzcuaro et avons passé le réveillon de la Saint Sylvestre à Patzcuaro, chez Susan et Doug (membres du réseau "couchsurfing"). Cette ville coloniale est très vivante et nous l’avons bien appréciée.
Nous vous souhaitons à tous une merveilleuse année 2009, que nous espérons en bonne santé et riche en rencontres et en découvertes !
[ Sebastien | Le 01-01-2009 23:41 |
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