Pas d'article sur ce blog depuis un bon moment... La raison est simple: il est impossible d'accéder à Internet en Argentine dans une ville de moins de 20.000 habitants... Dans tous les pays traversés depuis le Mexique, il y a internet dans tous les villages... et il était parfois difficile d'accéder à un ordinateur tellement de personnes utilisent le réseau. Ici, dans une petite ville de 5.000 habitants, quand on demande où on peut accéder à internet, on nous regarde comme des extra-terrestres, et on nous répond qu'il n'y a pas internet en ville... Il y a 4 jours à Villa San Agustin de Valle Fertil (7.000 habitants), nous avons trouvé une dizaine d'ordinateurs connectés à la toile, et personne qui les utilisaient. La connexion n'a pas fonctionné une seule fois pendant les 2 jours que nous avons passé là-bas. Nous avions préparé un article que voici ci-après (nous venons de le compléter).
A Catamarca, nous nous sommes régalés à cet "asado" auquel nous a convié Daniel avec ses amis. Pour nous, ils ont fait un effort: ils ont commencé à préparer le "barbecue" (équivalent français de l’asado) un peu avant 22h00, ce qui est plus tôt qu’à leur habitude. Nous avons donc commencé à déguster les savoureuses grillades de bœuf vers minuit…
Nous avons aussi goûté au cocktail apéritif favori des Argentins: du Fernet Branca (proche du Martini, à 45°) coupé avec du Coca Cola. Nous avons préféré le vin rouge… sans glaçons, sans eau, et sans soda bien sûr!
Nous avons passé une excellente soirée, joyeuse et conviviale et les remercions tous!
Après s’être couchés à plus de 3h00 du matin le ventre bien rempli, vous ne serez pas surpris si nous vous disons que nous avons eu un petit peu de mal à nous lever et démarrer à vélo le lendemain matin. C’est seulement vers 11.00 que nous avons quitté Daniel avec un peu d’émotion. Le vent nous a poussés fort ce jour là, et nous avons pulvérisé notre précédent record de moyenne en déplacement (23,3km/h sur 77km contre 20,8km/h précédemment). Merci au vent!
La région bénéficie d’un climat méditerranéen, et nous avons traversé d’immenses exploitations d’oliviers de plusieurs centaines d’hectares chacune. Passés ces champs d’oliviers, le paysage est devenu monotone : des étendues planes d’arbres, arbustes et arbrisseaux aux épines toutes plus grosses les unes que les autres. Pour nous distraire au milieu de lignes droites de 10, 20, parfois plus de 30km, seuls quelques animaux surprenants traversent la route et s’enfuient dans les broussailles. Nous ne connaissons pas leur nom en français, n’avons pas retenu le nom espagnol, mais ils ressemblent à des rats munis d’une carapace sur le dos et se déplacent très rapidement.
Nous avons oublié de le mentionner, mais depuis 3 semaines, nous voyons très régulièrement des vols de perroquets, par paires ou en groupes de presque une centaine d’individus. Ils sont très bruyants lorsqu’ils font halte dans les arbres, mais sont très peureux, ce qui nous empêche de les approcher et les prendre en photo. Nous avons aussi à nouveau vu des condors et des renards.
Mercredi, nous avons laissé les vélos pour partir en excursion dans la "Valle de la luna", vallée de la lune, un circuit en voiture de 3h. Une voiture et l’accompagnement d’un guide sont obligatoires pour accéder à ce parc provincial répertorié au patrimoine mondial de l’humanité pour les fossiles de dinosaures découverts dans cet environnement désertique semi aride. Nous avons pu admirer des colonnes de rochers aux formes surprenantes, des pierres en forme de sphères, et des couches géologiques aux nombreuses couleurs vives. Nous devons reconnaitre que nous sommes un peu restés sur notre faim.
Après un jour de repos, nous avons enchainé sur 2 longues étapes de plus de 110km dans le désert avec le vent dans le dos. La seule distraction fut le sanctuaire de la "Difunta Correa", qui, selon la légende, mourut de soif dans le désert, et qui fut découverte son fils encore vivant en train de téter son sein. Des pèlerins de tout le pays viennent déposer des bouteilles d'eau en plastique pour que la "Difunta Correa" épanche sa soif.
Nous avons ensuite traversé quelques vignobles et des zones cultivées dans la région de San Juan avant de retraverser un désert, cette fois-ci face à un vent de face soutenu. Une quatrième étape le vent dans le dos, et nous voici maintenant à Mendoza, 4ème plus grande agglomération du pays, avec enfin un accès internet! Nous allons y rester quelques jours le temps de visiter la ville et ses environs, une institution de microfinance (si elle veut bien nous recevoir...), ses bodegas (caves) et de réparer la roue arrière du vélo de Sara.
[ Sebastien | Le 19-10-2009 18:58 |
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Après une pause très agréable à Cafayate, c'est encore un col à plus de 3000m qui nous attendait. La route très mauvaise et le vent de face nous ont rendu la tâche plus difficile. Partis d'un climat chaud et sec dans la vallée de Cafayate, nous sommes arrivés transis de froid à Tafi del Valle après une descente de 1000m de dénivelé en partie sur de la piste.
Pour la première fois depuis 16 mois, nous avons utilisé le chauffage à notre disposition dans la chambre de l'auberge.
Le lendemain, nous avons encore descendu quasiment 2000m dans une magnifique descente au milieu de la végétation du printemps et nous sommes retrouvés dans un climat totalement différent, dans une chaleur écrasante à laquelle nous ne sommes plus habitués. Nous avons aussi retrouvé en très peu de temps une densité de l'air bien plus importante, un air plus « lourd ».
En arrivant à Concecion, Luis s’est approché de nous et nous a proposé son aide : il nous a offert une excellente limonade (une vraie: du jus de citron, de la glace pilée et du sucre), et nous a aidé à trouver un hôtel dans la ville. Un peu à contre-cœur, nous avons refusé son invitation pour le lendemain dans son coin de paradis, une vallée un peu trop écartée de notre route. Nous avons passé un bon moment en sa compagnie et il nous beaucoup appris sur sa région, grande productrice de citrons et canne à sucre.
Malgré le profil plat de l'étape suivante, la chaleur nous a fait énormément transpirer et nous avons absorbé 5 litres de liquide chacun pour compenser. Plusieurs personnes nous avait indiqué que nous trouverions un camping à La Vina, y compris l'automobiliste qui s'est arrêté nous prendre en photo et échanger un peu avec nous au carrefour menant au village. Mais c'est un village à l'abandon le long de l'ancienne route que nous avons découvert. Un couple nous a quand même autorisé à camper sur ce qui ressemblait à l'ancienne aire de pique nique le long de la route, et nous a même offert un grand seau d'eau potable.
Le lendemain, changement de climat à nouveau très rapide: nous avions chaud le matin en partant, et le froid nous a saisi dans la montée d'un col à plus de 1100m dont nous n'avions pas connaissance, puis nous a glacés dans la descente.
Dans la banlieue de Catamarca, c'est Daniel qui nous héberge 3 nuits, un journaliste rencontré grâce au réseau www.hospitalityclub.org. Il nous a fait visiter la ville ce matin, et organisera ce soir un « asado » (barbecue) en notre honneur. Il nous a prévenus: ses amis n'arriveront pas avant 22.30, et le barbecue ne commencera pas avant 23.30!!!
Décidément, ce ne sont pas des horaires pour les cyclo-voyageurs, et nous avons le pressentiment que la journée de demain va être difficile sur le vélo!
Allez, on vous laisse, on part à la siesta!
Réponse à la question "Comment les Argentins boivent leur vin?":
Les Argentins boivent le vin avec de l'eau (plate et gazeuse), du soda (coca-cola, sprite, etc.), des glaÇons...
[ Sebastien | Le 09-10-2009 18:17 |
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Nous avons été chaleureusement accueillis par Ramon et sa famille à Salta pendant 3 jours. Nous les remercions énormément pour leur hospitalité. Nous ne sommes pas les premiers à passer chez eux: depuis 2004, ils ont reçu des dizaines de cyclistes du monde entier.
Sur mon vélo, j’ai un nouveau jeu de direction, et le problème du vélo de Sara n’est toujours pas résolu… Sa roue arrière fait un bruit de rayon régulier à chaque tour de roue. Le réparateur a tout démonté et lavé et n’a rien trouvé d’anormal. Nous continuons donc ainsi…
Depuis que nous sommes en Argentine, nous voyons beaucoup de voitures françaises: il y en a même plus qu’en France! Plus de la moitié des véhicules sont français, représentés surtout par des Renault de tous âges: beaucoup de R12, mais aussi des R9 et R11. Les plus récentes sont là aussi avec les derniers 4*4. Côté Peugeot, ce sont surtout des 504 que nous voyons, et des 307.
Sur la route, nous recevons beaucoup d’encouragements de la part des conducteurs et de leurs passagers, ce qui est très agréable et toujours motivant.
Comme nous l’évoquions dans les précédents billets, nous avons retrouvé des «interdits» en Argentine: beaucoup de restrictions par rapport aux pays précédents. Nous avons aussi retrouvé les propriétés clôturées de fils barbelés tout le long de la route et la notion de propriété privée. Moins facile de faire du camping sauvage!
Nous avons néanmoins pu en faire il y a 2 jours dans la magnifique Quebrada de Cafayate. Une vague de froid a envahi l’Argentine ces derniers jours, et nous avons donc eu très froid. Au réveil, les montagnes alentours étaient enneigées! Un vent très froid nous a poussés dans la lente ascension de la Quebrada. Le temps grisâtre nous a empêché d’apprécier à leur juste valeur les paysages, nous privant de la lumière du soleil éclairant les surprenantes formations rocheuses de (presque) toutes les couleurs. Au détour d’un virage, nous sommes sortis des nuages et nous sommes retrouvés au soleil qui nous a réchauffés un peu et a beaucoup plus mis en valeur ce paysage.
Hier, en arrivant à Cafayate, nous avons rencontré par hasard Caroline et Stéphane, deux français à vélo aussi mais qui se dirigent vers le nord. Nous avons passé une belle soirée en leur compagnie à échanger des informations.
Cafayate est la deuxième zone de production de vin de qualité en Argentine derrière la région de Mendoza. Nous allons donc profiter de l’après-midi pour aller visiter des caves et déguster les Syrah ou Malbec excellents dans la région, pour les "vinos tintos" et le Torrontes pour le vin blanc…
Question:
Savez-vous comment les Argentins boivent leur vin?
A vos claviers!
[ Sebastien | Le 30-09-2009 16:51 |
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Voici maintenant 2 jours que nous sommes à Salta, chez Ramon et sa casa de ciclistas: repos bien mérité après 7 jours consécutifs de vélo et plus de 500km parcourus (dont 100km de piste). Nous n’avons pas chômé et profitons de cette grande ville pour laver nos duvets, imprimer des cartes de visite et des autocollants, faire faire la révision de nos vélos par Jose (Sara: problème de rayon sur la roue arrière, guidoline, huilage ; Sébastien: guidoline, nettoyage de la potence), envoyer un paquet en France (5kg tout de même!), renouveler une partie de notre équipement (chaussures notamment), etc. Malheureusement pour nos recherches en microfinance, la seule institution de Salta n’a pas souhaité nous recevoir…
L’Argentine est un pays très différent de tous les autres pays que nous venons de traverser. Nous avions eu cet effet de dépaysement total en passant des Etats-Unis au Mexique. Pour les autres changements de pays, cela s’est fait naturellement, sans trop de souci. Mais passer de l’Equateur / Pérou / Bolivie en Argentine, nous nous sentons bien perdus et avons plus de mal à trouver nos marques.
Paysages
Nous avons quitté l’altiplano froid et stérile, à l’herbe sèche et jaune, pour la belle Quebrada* de Humahuaca (trop touristique à notre goût) avec toutes ses couleurs sur les montagnes avoisinantes. Au fur et à mesure, nous avons perdu de l’altitude: partis de plus de 3500 mètres, nous finissons notre descente à 1200 mètres d’altitude. Malheureusement pour nous, le vent de face nous a gâché notre plaisir. Nous avons dû pédaler fort dans cette grande descente que nous attendions tant et n’avons que rarement dépassé les 25km/h. Rageant, non? Dans la quebrada, nous avons passé le tropique du Capricorne.
La route entre San Salvador de Jujuy et Salta est une vraie beauté: une petite route touristique, digne d’une belle départementale française, nous a fait slalomer entre les lacs, sur un terrain boisé, à l’herbe bien verte et aux petites fleurs! Nous apprécions beaucoup ce changement et nous nous sentons en vacances: enfin nous avons nous aussi droit à un petit bout d’été!
Hébergements
L’Argentine est plus développée et se loger revient plus cher, surtout dans la Quebrada touristique de Humahuaca. Nous avons désespéré un peu en voyant les prix. Heureusement, en cherchant bien, on trouve chaussure à son pied… Il est aussi très courant de trouver une aire de camping municipal ou privé, avec tout le confort si cher au cycliste (une douche et un endroit pour planter sa tente). Plus nous descendrons vers le sud et plus ces installations seront nombreuses.
Horaires
Les horaires et rythme de vie des Argentins sont actuellement ce qui nous posent le plus de problèmes. Les commerces ouvrent à 8-9h. Mais ils ferment de 12h30-13h à 16h30-17h pour la fameuse «siesta»! Ce qui veut dire que nous ne pouvons pas compter sur une quelconque épicerie ouverte pendant ce temps sacré, ni tout autre commerce. Par contre, une fois ouverts dans la fin d’après midi, les commerces restent ouverts jusqu’à 20h30-21h et même 22h! Il ne faut pas oublier les restaurants qui n’ouvrent qu’à 20h30-21h le soir… Le repas du soir en famille n’est pas avant 21h30 ou 22h et il est courant d’aller se coucher après minuit.
Quand nous vivions à Paris, beaucoup de personnes de notre entourage nous disaient que nous étions toujours décalés dans nos horaires (que nous vivions "tard"). Mais en voyant les horaires argentins, finalement nous n’étions pas si décalés que ça!
Circulation
Les Argentins sont assez agressifs au volant. Dès le passage de la frontière, nous l’avions remarqué. Dans les carrefours sans indications, c’est celui qui ose le plus qui passe!
Par contre, les sens interdits et sens de circulation sont respectés scrupuleusement, ce que nous n’avions pas vu depuis notre entrée au Mexique (mi-novembre)!
D’une manière générale, nous avons retrouvé beaucoup de réglementations et d’interdictions que nous avions presque oubliées depuis presque un an!
Oh voleuse!
Le lendemain de notre nuit à Humahuaca, nous partons en direction de Purmamarca, petit village réputé pour sa colline aux 7 couleurs. Au bout de 15km, je me décide enfin à prendre une photo, mais notre petit appareil photo a disparu. Il n’est plus dans ma sacoche de guidon. Sa housse non plus n’est plus là, ce qui est encore plus bizarre: nous ne sortons en effet jamais la housse de cet appareil, elle reste toujours dans la sacoche. Je retourne la sacoche par terre, mais aucun signe de l’appareil. Sébastien l’a pourtant mis dedans ce matin… Nous vérifions nos poches de vestes, nos sacoches de nourriture au cas où. Toujours rien.
Sébastien décide donc de retourner à l’auberge où nous avons passé la nuit. Il me laisse sur le bord de la route avec toutes ses sacoches et remonte tout ce que nous avons descendu. A Humahuarca, le propriétaire est surpris de le voir revenir. Sébastien explique le problème et insiste bien sur le fait que nous avions cette appareil photo avant le petit déjeuner (inclus, donc pris dans la salle à manger). Le gérant appelle la femme de chambre qui change de tête lorsqu’il lui demande s’il n’a pas trouvé d’appareil photos dans la chambre n°11. Immédiatement, elle fouille dans son seau de ménage et en ressort, caché bien au fond, notre cher appareil photos. La femme de chambre essaie de s’expliquer, le patron essaie de la couvrir. Il n’empêche que notre appareil photo a disparu (et ce n’était pas un oubli!): il a disparu pendant le petit déjeuner, alors que nous parlions avec le patron… Nous ne saurons jamais si le patron et l’employée étaient complices, mais nous aurons déjoué un complot. Heureusement que nous n’avions pas fait 50km! On ne peut pas bluffer des cyclo-voyageurs sur les routes depuis plus de 15 mois et qui savent exactement et précisément ce que contiennent, ou ne contiennent pas, chacune de leurs sacoches!
* lit de rivière asséchée
[ Sara | Le 25-09-2009 17:21 |
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Nous quittons Tupiza pas aussi tôt que nous le souhaitions. Il nous reste 90 km environ en Bolivie. Nous avons décidé de les parcourir en 2 jours, une façon de prolonger notre expérience bolivienne.
Ce pays était notre bête noire, lors de la préparation de ce voyage et jusqu’à sa frontière nord. Mais finalement, nous apprécions sa culture et sa population plus qu’au Pérou, et ses routes ne nous ont pas fait autant souffrir que nous le pensions. Nous y serons entrés avec plus d’un mois de retard sur notre planning prévisionnel, mais nous en sortirons qu’avec 3 jours de retard…
C’est donc avec un pincement au cœur que nous prenons cette route non goudronnée, qui nous fait souffrir quand même. La route est en travaux: ils préparent le terrain pour la goudronner… Les machines se succèdent et les déviations aussi. Mais à vélo, nous pouvons contourner les tas de sable et les panneaux pour profiter de cette terre battue qui attend patiemment d’être habillée de ce matériau noir appelé "goudron". Depuis notre départ de Tupiza, les encouragements s’enchainent: toute l’équipe du chantier est au courant que 2 cyclistes galèrent. Nous faisons une pause et entendons une grande détonation… Nous dirons que dans leur étonnement, les ouvriers ont oublié de nous prévenir qu’ils attaquaient la montagne… Un bâton de dynamite et voici qu’un morceau de cette montagne tombe à un endroit de la route où nous étions pas plus d’une minute avant. Nos cœurs s’emballent et nous appuyons pour sortir de cette zone à risque en remerciant notre bonne étoile que ce déclenchement n’ait pas eu lieu 30 secondes plus tôt…
Au bout de 40km, nous décidons de planter la tente. La reprise, après 1 semaine de repos, est plus difficile que nous le pensions. Cela fait encore bien rire les ouvriers qui nous demandent si nous allons vraiment passer la nuit ici. Oui oui!! Et en plus, on va même cuisiner… nos pâtes à la sauce tomate!!
Le lendemain, 50km nous attendent. Nous sommes émus: aujourd’hui nous entrons en Argentine, ce pays où apparemment, d’après les dires des autres voyageurs rencontrés, on trouve de tout, de grands supermarchés, du bon vin et des bons steaks ! Mais la route est encore longue et nous n’atteignons la fameuse frontière qu’à 16h.
La sortie du territoire bolivien se fait assez rapidement. Nous étonnons encore une fois les douaniers boliviens, qui en feuilletant nos passeports et ne pouvant pas trouver le tampon d’entrée en Bolivie, nous demandent pourquoi nous avons autant de tampons aussi récents dans notre petits livrets!
Côté argentin, nous avons à peine passé cette ligne imaginaire, qu’un douanier nous fait signe de poser nos vélos contre la rambarde et de faire la queue pour l’immigration. Nous nous exécutons et nous mettons en ligne… Une bonne cinquantaine de personnes attendent et au bout de 15 minutes, nous n’avons toujours pas fait un seul pas en avant! C’est à ce moment là qu’un autre douanier s’approche et nous demande ce que nous attendons… Ben, heu, l’immigration!! Là, il nous dit que nous sommes dans la mauvaise file, prend nos passeports, et suivi de Sébastien, les donne à son collègue dans un autre bureau. Les questions habituelles tombent et les 2 douaniers restent bouche bée d’apprendre notre histoire, alors que nous savons que de nombreux cyclo-voyageurs passent chaque année par cette frontière. Ils nous tamponnent nos passeports et nous pouvons y aller, évitant ainsi les heures d’attente de la fameuse mauvaise ligne!
Il nous reste encore à passer l’inspection sanitaire. Enfin, plutôt, nos montures doivent la passer pour nous permettre d’entrer dans ce pays où nous pourrons souffler un peu, en ayant terminé avec les pays plus difficiles comme l’Equateur, le Pérou et la Bolivie. La douanière nous invite à patienter… Nous réalisons que nous avons avec nous des cacahuètes et des pommes, interdites d’entrée en Argentine. Puis un homme s’approche de nous, fait signe à sa collègue que tout est bon, et nous passons!
La pancarte nous annonçant le kilométrage jusqu’à Ushuaia nous tend les bras: 5121km! Et ce serait en y allant directement… sans passer par le Chili, direct avec la Route 40! Il nous reste encore quelques heures de selle!
Nous fêtons notre entrée par bien entendu, un bon steak et du "vino de la casa" à La Quiaca, ville frontière, côté argentin. La viande est bonne et le vin tape vite, surtout à plus de 3400 mètres d’altitude et avec la fatigue de 2 jours de piste sous un soleil de plomb!
Aujourd’hui, la journée est facile: 75km, mais du plat. Le vent est favorable. Nous découvrons l’Argentine, ses lignes droites, son vent et ses conducteurs nous encouragent avec de grands signes et appels de phare: eux, au moins, ont compris que cela ne servait à rien de klaxonner à en assourdir les cyclistes (pas comme leurs homologues péruviens…). Nous finissons la journée à Abra Pampa, un petit village pas très joli de l’altiplano. Nous trouvons un "residencial" (logement bas de gamme). En Bolivie, nous les évitions autant que possible, car les draps n’étaient jamais lavés, pas de douche, et les toilettes au fond du jardin sans eau non plus. C’est Juan qui ouvre la porte et la cour intérieure n’inspire rien. Mais je vais tout de même visiter la chambre, qui est très propre, toute neuve, avec de l’eau chaude pour la douche, le lavabo et le bidet! Il y a même le wifi (qui marche quand il veut…)!!
D’ici 2 jours, nous descendrons de l’altiplano: une perte de 1000 mètres d’altitude par jour, pour finir à Jujuy qui n’est situé qu’à 1200 mètres d’altitude. L’altiplano sera fini, ses températures froides et son vent glacial aussi, il n’y aura plus les lamas qui nous regardent de loin, ni la culture indigène si mystérieuse pour nos yeux d’Européens.
[ Sara | Le 19-09-2009 22:14 |
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