Réactivité, improvisation et organisation

Un changement de plan

Depuis Bariloche, nous voulions prendre une combinaison de bateau et vélo. Lorsque nous nous sommes renseignés, le prix nous a stoppé: c’était bien trop exorbitant pour nous (60EUR pour 3heures de bateau). Nous avons donc décidé de retourner à Villa La Angostura en bus et de pédaler jusqu’au Chili, en retraversant les Andes une nouvelle fois.

La compagnie de bus nous a laissé acheter nos billets tout en sachant que nous avions chacun un vélo. Il n’y avait alors aucun problème. 10 minutes avant que le bus ne parte, un employé est venu nous voir pour nous dire qu’il fallait que l’on paie pour nos vélos. Encore une fois, un prix exorbitant est sorti : quasiment 3 fois le prix de nos billets, par vélo. Nous avons alors bondi et retour au bureau de la compagnie. Il nous a fallu négocier plus de une heure avec le chef pour que nous obtenions le remboursement total de nos billets, face à un employé qui a soutenu nous avoir mis au courant avant que nous achetions nos billets, ce qui n’était pas le cas.

A 15h, nous avons donc enfourché nos vélos pour une étape de 55km! Et nous avons campé dans un camping du parc Nahuel Huapi, au bord du lac. Finalement cela aura été un mal pour un bien! Le lendemain, nous sommes arrivés à Villa La Angostura, ville dont nous connaissons bien l’hôpital, pour une dernière "parilla" (grillade/barbecue) avant de repasser au Chili.

Une nouvelle traversée des Andes

La traversée des Andes a été une grosse journée pour tous: très demandeuse et très vallonnée. Nous étions contents d’arriver au Lago Puyehue et de trouver un endroit où planter notre tente, presque à la lumière de nos frontales, puisque le camping où nous pensions faire étape était encore fermé.

Un 3ème membre de l’équipe

Notre retour au Chili a été arrosé d’averses, comme il se doit. Nous avons pu nous abriter pour certaines et notamment la plus grosse: nous nous sommes réfugiés sous un pont et nous avons observé les pêcheurs. Dans le lac, il y a une pisciculture de saumons. Les pêcheurs se postent tous à l’embouchure de la rivière qui s’écoule du lac et attrapent beaucoup de saumons qui se sont sauvés. Ils nous ont dit que c’était un mauvaise jour: seulement quelques saumons (certains en étaient à plus d’une dizaine). Normalement, ils en sortent beaucoup plus.

Là, nous avons fait connaissance avec Scoubidou (nom que nous lui avons donné): un chien abandonné… Très gentil et docile, il s’est posté derrière notre tente toute la nuit pour dormir. Le lendemain matin, il nous a suivi pendant plus de 20km, sans s’arrêter et sans nous lâcher d’une semelle. Courageux mais pas téméraire, il se servait de nous pour se protéger des autres chiens, des vaches, etc. Pendant longtemps, nous nous sommes demandés ce que nous allions faire de lui. Finalement, quand nous avons rejoint la route goudronnée, il est parti de son côté, puis nous voyant partir, il nous a suivi et est resté coincé derrière les barbelés d’une clôture… Nous avons hésité, mais voyager avec un chien est une logistique bien trop lourde pour nous.

Puerto Varas

Nous avons passé 6 belles journées de vélo et 5 nuits en camping dans de beaux paysages variés composés de superbes lacs et belles rivières dominés par des volcans enneigés.

Nous voici maintenant à Puerto Varas où nous allons rester quelques jours. Suite à un article paru dans un journal du Gard en mai 2008, nous avons reçu une invitation de Nicolas, Français et gérant d’une auberge au Chili.

Après quelques hésitations, Heather a fini par prendre la décision de nous accompagner jusqu'à Ushuaia, ce qui nous réjouit beaucoup! Nous sommes tellement heureux de partager notre aventure!

[Drapeau de Chili Sara | Le 20-12-2009 17:08 | 1 commentaire]

Quand tout bascule…

Partis de San Martin de Los Andes, nous suivons la "Ruta de 7 lagos" (qui se termine à Villa La Angostura, 110km plus loin), une route spectaculaire, bordée de 7 lacs, avec des vues imprenables sur ces plans d’eau, dans une nature très belle. Le moral est bon, même si des orages menacent au loin et tournent autour de nos têtes. Nous attendons qu’ils passent, nous jouons à cache-cache et n’avons droit qu’à quelques gouttes…

Le soir, nous campons au bord du lac Falkner. Le paysage est superbe. Nous avons prévu de la viande et faisons un barbecue au bord du lac. Le camping est "organisado", ce qui signifie qu’il y a douche et toilettes, tables de pique-nique, eau courante et barbecue. Il y a aussi un petit restaurant mais il n’est pas encore ouvert: nous sommes trop tôt dans la saison.

Le lendemain, nous repartons à l’assaut de la piste, une piste caillouteuse qui se dégrade de plus en plus au fur et à mesure que nous avançons. Les orages grondent et nous ne n’y échappons pas cette fois-ci: nous enfilons nos vêtements de pluie. Heureusement le soleil revient vite pour nous sécher.

Dans une descente, Sébastien part devant, assez rapidement. Heather suit… Et c’est là que tout bascule: son vélo, aux roues plus fines que les nôtres "flottent" un peu plus. Elle perd le contrôle et tombe dans un nuage de poussière. Je hurle. Sébastien voit dans son rétroviseur la situation et fait demi-tour. Je jette mon vélo au milieu de la route et j’arrive auprès de Heather et observe. La situation n’a pas l’air très bonne: son épaule a l’air déboitée ou cassée, elle s’est cogné la tête, elle est totalement choquée et veut se lever tout de suite. Je la calme et lui demande de me parler, puis de bouger ses doigts, ses poignets, ses genoux, sa cheville, etc. pour être sûre que rien n’est cassé et qu’elle puisse se relever doucement. Il lui faut un long moment pour s’asseoir. Son genou est en sang, mais le reste a l’air intact. Pendant ce temps, une voiture s’arrête: Beatriz et Catherine sont à bord. Elles sont Argentines, mais parlent un très bon anglais. Tout de suite elles proposent leur aide pour nous amener à l’hôpital de Villa La Angostura. Nous voyons bien que la situation est un peu critique, Heather ne se souvient de rien. Sébastien me dit qu’il faut que j’aille avec Heather. Nous décidons donc, sur les conseils de nos "sauveuses" de cacher le vélo de Heather et le mien dans la forêt, Sébastien va pédaler les 30km qu’il reste alors qu’il est déjà 18h. Nous déchargeons les vélos le plus vite possible, afin de ne pas laisser de sacoches dans les bois pour la nuit et surtout d’avoir tout le nécessaire avec nous. Entre temps de nombreuses voitures et bus de touristes se sont arrêtés et n’hésitent pas à prendre en photo la situation, ce qui me fait bouillonner. Dans la voiture, Heather a du mal à se rappeler ce que nous lui avons dit 5 minutes plus tôt, elle est euphorique, puis frissonne: elle est sous le choc.

A Villa La Angostura, nous trouvons l’hôpital et Beatriz va vite chercher une infirmière des urgences. Manque de chances, c’est le 8 décembre, jour férié et fête religieuse de l’"Immaculée Conception"  et l’équipe est restreinte, mais l’efficacité au rendez-vous. Une infirmière va voir Heather, qui ne parle pas espagnol. Elle va vite chercher sa collègue qui parle anglais ce qui rassure beaucoup notre accidentée. Heather entrera sur fauteuil roulant et minerve au cou. C’est à ce moment-là que je craque: j’ai peur de quelque chose de grave, mais Beatriz me serre dans les bras et me dit que tout ira bien. Heather a droit à un check-up complet avec radiographies. Je donne le casque à l’infirmière en chef qui coupe les sangles: il est maintenant inutilisable et normalement, l’accidentée le casse en 2 et le remet à l’accompagnant. Une sorte de tradition. Heather ne peut pas le faire, souffrant de l’épaule. Elle le fera donc plus tard.

Heather se sort bien de cette situation: le muscle de l’épaule étiré, des égratignures et de beaux bleus partout, une grosse bosse sur la tête… mais rien de cassé. Elle ne paie aussi rien pour ses soins, car c’est un hôpital public.

Beatriz et Catherine, qui ont attendu avec moi, nous déposent dans un bon hôtel, un peu cher, mais c’est au calme et Heather peut se reposer. Sébastien arrive rapidement en ville et nous pouvons souffler un peu.

Le lendemain (mercredi), nous avons décidé de louer une voiture pour aller récupérer les vélos qui ont passé la nuit dans la forêt, y mettre toutes nos sacoches et nous rendre à  Bariloche, 80km plus loin, une ville plus abordable pour les hébergements. Nous sommes retournés sur les lieux de l’accident, avons accroché nos vélos sur le toit de la voiture comme nous pouvions, avons terminé la "Ruta de 7 lagos" et continué ves Bariloche, capitale argentine du chocolat. Nous allons y rester quelques jours afin que Heather se remette petit à petit.

La morale de cette histoire ?

Nous avons réalisé que même après beaucoup de kilomètres en selle, un accident est très vite arrivé. Cela aurait pu être nous à la place de Heather… Que nous ne sommes pas très bien préparés en cas d’accident. Notre trousse à pharmacie est au fond d’une sacoche, un peu délaissée. Les numéros d’urgence sont éparpillés un peu partout… Il va falloir que nous pensions à une autre organisation.

Et pour ceux qui pourrait s’inquiéter pour Heather: elle va bien (et son vélo aussi !). Cela aura été plus de peur  que de mal et surtout beaucoup de chance. Elle se remet petit à petit. Elle a réussi à se lever sans problème le lendemain matin malgré les contusions. Son moral a été un peu atteint, mais il remonte et nous (Sébastien et moi) y veillons: on essaie de la faire sourire autant que possible. On dit bien que le meilleur remède est le sourire et le rire, non??

Un mot de la blessée

Merci à Sara et Sébastien ainsi qu’à Beatriz et Catherine, je vais bien! Comme Sara l’a dit, quelques égratignures et bleus et une bosse sur la tête. Une épaule endolorie aussi, mais avec une telle chute, cela aurait pu être bien pire. Bon, de ce que Sara m’a dit, puisque je ne me souviens de pas grand-chose. Je me rappelle de perdre le contrôle de mon vélo (j’allais trop vite sur la piste en descente) et de me dire que j’allais tomber. Puis je me rappelle d’être dans la voiture, en chemin vers l’hôpital. Sara dit que j’ai demandé bien une cinquantaine de fois ce qu’il s’était passé. Sara et Sébastien ont été formidables, et bien sûr, m’encouragent à rester tranquille, mais ne me laissent pas m’apitoyer sur mon propre sort. Et maintenant, je dois m’acheter un nouveau casque!

[Drapeau de Argentine Sara | Le 11-12-2009 12:41 | 3 commentaires]

Anecdotes

Auteur: Heather Keachie, traduit de l'anglais par Sébastien

Cela fait maintenant presque 2 semaines que je pédale avec Sara et Sébastien.Tout ce que vous avez pu lire dans leur blog est vrai, et c'est même une description assez réaliste de leur voyage. Mais ils omettent parfois de parler de certaines choses. Beaucoup de ce qui fait leur quotidien n'apparait pas dans le blog et j'ai donc pensé que je pouvais profiter de cette occasion pour vous exposer quelques histoires vécues de mon point de vue.

La Pluie

La vie d'un cyclo-voyageur n'est pas aussi palpitante que vous auriez pu l'imaginer au départ. Parfois, il pleut. Depuis que nous sommes partis, nous avons déjà eu quelques jours de pluie. Mardi matin, nous étions avec un jour de retard sur le planning initial. Il fallait que nous partions, et il pleuvait des cordes. Pfff, vous devez penser, qu'est-ce que c'est qu'un peu de pluie? Il pleut ici tous les jours. Mais la pluie pour un cyclo-voyageur, c'est différent. Premièrement, vous devez penser à toutes vos affaires. Est-ce que mes sacoches sont suffisamment étanches? Est-ce que le pain qu'on a acheté pour le casse-croûte tiendra le coup? Ensuite, comment s'habiller. Sara et Seb ont du bon équipement technique, mais moi, j'ai essayé de venir au plus économique: un pantalon de pluie emprunté, et une veste imperméable de “Canadian Tire” (remarque du traducteur: la veste est de meilleure qualité qu'on ne pourrait penser, Canadian Tire n'étant pas au Canada un magasin de référence en qualité). Les manches ne sont pas très imperméables. Ils ont des sur-chaussures imperméables mais pas moi, et les chaussettes mouillées, ce n'est pas marrant du tout, quelle que soit la beauté des paysages.Nous avons pris des photos (J'avais l'air ridicule avec les pieds enveloppés dans des sacs plastiques, mais ce soir là, à l'arrivée, mes pieds étaient quasiment secs).

Sebastien est toujours optimiste: il dit qu'après la pluie, il fait toujours beau. Je l'ai cru au début, mais maintenant, je suis comme Sara, très sceptique. La même après-midi, Sébastien a eu une crevaison (la deuxième depuis que je les ai rejoints). Quasiment aucune crevaison jusqu'à ce que j'arrive, et maintenant, ils ont quelques problèmes techniques. Bon, après plus de 18.000km, les pneus ont fait leur temps et on n'a plus rien à attendre d'eux. La pluie s'étant calmée quelque peu, nous nous étions arrêtés pour une rapide pause biscuits. Juste quand nous allions repartir, la roue avant du vélo de Seb était à plat. La réparation a pris environ une demi-heure, et évidemment, au moment où on a fini, il pleuvait à nouveau.

Et oui, c'est juste une journée normale dans la vie d'un cyclo-voyageur.

Histoires de pêche

Toutes les bonnes histoires ne sont pas à propos de vélos. Il y a 2 nuits, nous avons décidé de camper (deuxième nuit d'affilée de camping sauvage). Nous avons trouvé un bel endroit: au bord d'un des méandres d'une rivière, et toujours avec une vue sur le fameux volcan Lanin, au pied duquel nous avions campé la nuit précédente (voir les photos). C'était un peu près de la route, et nous n'étions pas sûrs d'avoir le droit de camper ici, mais il n'y avait aucune pancarte l'interdisant. C'est mieux de demander pardon plutôt qu'une permission, non? Un pressentiment, comme vous allez voir.

Nous nous sommes arrêtés assez tôt, et nous avons monté la tente vers 19.00. Sébastien a trouvé que c'était le bon moment pour sortir la canne à pêche rétractable qu'ils trainent dans leurs sacoches depuis l'île de Vancouver. Aucun poisson attrappé jusqu'à présent. Seth et Kirsten (nos hôtes à Santiago) nous ont dit que pêcher sans permis ne pose généralement aucun problème au Chili, mais qu'il fallait que nous fassions attention en Argentine, les contrôles pouvant être beaucoup plus stricts. D'abord, la préparation: il fallait assembler la ligne et accrocher l'hameçon. Heureusement pour Sébastien, la patience de Sara pour ce genre de détails est bien meilleure que la sienne. Il a complètement reconnu que tout le processus n'aurait pas été possible sans son “assistante”. Ensuite, l'essai. Le moulinet est cassé, et ne fonctionne pas très bien, ce qui signifie que c'est difficile de lancer la ligne et de ramener l'hameçon.Après pas mal de discussions et un peu d'étude des instructions, nous nous sommes mis d'accord sur un hameçon et la façon de se servir du moulinet. Premier lancé, et l'hameçon est resté coincé dans les herbes du bord de la rivière. Ensuite, le flotteur s'est détaché et a commencé de descendre la rivière en flottant. Sans hésiter, Sébastien m'a laissé la canne dans les mains et s'est mis à courir le long de la rivière, attrappant au passsage un long bâton. Le flotteur a été rattrappé juste à temps, et personne n'est tombé dans la rivière! On pouvait voir les truites sauter en dehors de l'eau à peine plus bas dans la rivière, à nous narguer.

Au final, aucune truite attrappée, et la partie s'est terminée subitement lorsque l'hameçon s'est accroché dans un arbre. Aucune des tentatives pour le décrocher n'a aboutit. Et nous avons donc abandonné nos rêves de poisson frais pour le dîner, et avons cuisiné nos pâtes sur le réchaud. Peut-être une autre fois?

Le lendemain matin, alors que nous étions en train de ranger nos affaires, une voiture qui ressemblait à celle d'un garde officiel s'est arrêtée sur la route, deux hommes en sont sortis et ont commencé à marcher dans notre direction.

- Avez-vous passé la nuit ici? ont-ils demandé.

- Bien sûr que oui!

- Il est interdit de camper sur le bord de n'importe quelle rivière d'Argentine, nous ont-ils dit.

Nous nous sommes excusés, prétextant que nous ne le savions pas et que nous n'avions vu aucune pancarte l'interdisant. Alors que nous parlions avec l'un des deux hommes, l'autre faisait le tour de notre campement, observant avec attention la berge de la rivière. Ne trouvant rien, il est revenu vers nous. “Bon, c'est bon” nous a-t-il dit. “Ne vous inquiétez pas. Vous n'êtes pas ici pour pêcher, n'est-ce pas?” Sara a répondu “Ah non, mais alors pas du tout!”

La nourriture

Camping, avez-vous dit? Voyager à vélo avez-vous-dit? Vous devez manger beaucoup de pâtes et riz (2 choses qui ne pèsent pas bien lourd dans les sacoches, remplissent bien l'estomac, et se cuisinent relativement rapidement sur un réchaud). Bon, vous avez raison, mais seulement en partie. Quand nous sommes sur la route, nous faisons souvent des pâtes pour le dîner. Mais quand nous ne campons pas, c'est appréciable de pouvoir cuisiner quelque chose de différent. Sébastien est un assez bon cuisinier, et a envie de faire de son mieux avec les ingrédients disponibles. Et bien sûr, comme vous le savez déjà, ce sont des régions de production de vin.

Sur l'île de Pâques, nous avions accès à la cuisine (à peine en réalité, mais c'est une autre histoire...) et nous avons cuisiné tous les soirs. A Santiago, nous avons cuisiné une ratatouille pour Seth et Kirsten. J'ai préparé une tarte aux fraises, avec une pâte sablée faite maison. A Villarica, nous avons eu 2 soirs avec une cuisine, et nous avons grillé des steaks et fait des pancakes (des menus différents, évidemment!). Nous avons aussi préparé une quiche. Pas notre meilleur coup, puisque le four ne fonctionnait pas très bien. La quiche a mis une éternité à cuire et ensuite, la (ma) pâte a brûlé. Et nous sommes tombés en panne de gaz pour le four et l'eau chaude.

Nous sommes maintenant à San Martin de Los Andes. Avant hier soir, nous sommes sortis pour une “parilla” (une sorte de barbecue qui est servi sur la table avec différents morceaux de viande). C'est la seule chose qui nous a motivés hier toute la journée, pendant 70km face au vent (enfin, ça, et une bonne douche chaude!). Hier après-midi, nous avons rencontré deux français "backpackers" (voyageurs avec un sac à dos) au supermarché et les avons invités pour le dîner. Nous avons préparé un gratin dauphinois avec des poivrons rouges grillés et une salade verte. Ils ont apporté le dessert. Et du vin.

A suivre

Nous partirons demain matin (avec des courbatures et sûrement fatigués par la soirée) pour faire la route des sept lacs. Apparemment vraiment beau. Et les premiers jours où nous devrions être dans la forêt, “à l'abri du vent” dit Sébastien. Vamos a ver!

[Drapeau de Argentine Sebastien | Le 06-12-2009 23:42 | 3 commentaires]

Recette d’un bon camping sauvage

Prenez 3 cyclo-voyageurs, un peu fatigués, qui ne peuvent pas rallier la prochaine ville pour un logement en dur. Mais de toute façon, ils ont décidé qu’ils allaient camper ce jour là.

Remplissez leurs sacoches de nourriture sèche comme des pâtes ou du riz, avec une sauce toute prête mais bonne.

Faites les pédaler pendant toute la journée.

Quand la forme baisse un peu, mais pas trop quand même, mettez les à la recherche d’un "spot " camping sauvage. Le spot idéal? un petit bout de terrain plat à l’abri des regards et loin de la route, un cour d’eau à proximité qui sert à les laver un peu, à cuisiner et à boire, et une belle vue de préférence sur un volcan, une belle vallée, etc. La météo idéale? un beau ciel bleu et le soleil de sortie.

Et là, le top départ est donné: montage de la tente, rangement des sacoches à l’intérieur, filtrage de l’eau pour boire et cuisiner, douche dans la rivière avant que le soleil ne se cache et que la température baisse,  cuisine sur le réchaud, dégustation du dîner et dodo. Le programme est chargé: il faut donc garder en tête que plus les cyclo-voyageurs s’arrêtent tôt dans l’après midi, plus ils ont des chance de remplir toutes leurs missions, sans énervement, empressement et sans avoir froid.

A cette recette, rajouter une pincée de joie de vivre, de bonne humeur, d’optimisme, d’échanges, de rires en dosant chacun de ces ingrédients de façon subtile!

Cette recette nous l'avons expérimentée vendredi entre Victoria et Villarica. Nous nous préparons maintenant à traverser les Andes et à entrer au pays de la viande, l'Argentine!

[Drapeau de Chili Sara | Le 29-11-2009 21:35 | 4 commentaires]

Partage et échanges

Voilà maintenant 5 jours que nous sommes de retour dans l’aventure à vélo.

Dimanche, Seth nous a montré les améliorations qu’il avait faites sur nos sacoches (Merci Seth!) et nous avons aidé Heather à s’organiser et à trier les affaires à absolument prendre et celles qui sont un peu plus optionnelles. Elle n’avait qu’une seule sacoche à l’avant et nous avons donc trouvé un système pour fixer un sac sur l’autre côté du porte bagage pour équilibre la charge. Puis fixation du rétroviseur, des lumières. Nous lui avons aussi offert un compteur, un peu comme un cadeau de bienvenue dans l’équipe des "Pladusol"!

Lundi, nous avons pris un bus pour avancer de 500km. De nombreux voyageurs à vélo nous ont conseillé de ne pas pédaler ce tronçon, mais de plutôt prendre du temps sur le reste du parcours. De plus ce "saut" permettra à Heather de rallier Puerto Montt d’où elle pourra rentrer vers Santiago, puis à Toronto, sans problème. Le soir, nous sommes arrivés tard, sous la pluie. Il nous a fallu un peu de temps pour trouver à nous loger, dans la nuit.

Mardi, petit journée de remise en route, avec averses. Heather nous sème! Nous prenons le temps afin de ne pas avoir trop mal aux jambes. Mais dans l’après midi, les "anciens" reprennent le dessus et nous nous arrêtons pour un gros goûter.

Mercredi, beau temps, une averse. Trouver un logement s’avère à nouveau difficile et cher… Mais nous trouvons tout de même! Nous sommes surpris par le froid qu’il fait ici. La nuit, le thermomètre approche le zéro degrés, et nous n’avons donc pas vraiment cherché à camper.

Jeudi, c’est la grosse journée: presque 70km et vent de face. Mais l’équipe garde le moral!

Pédaler avec une 3ème personne, et surtout avec Heather, nous redonne de l’énergie et une nouvelle vision du voyage. Elle voit des choses que nous ne voyons plus et nous les pointe. Elle garde son optimisme quand nous nous énervons après 1h30 de recherche de logement. Elle propose de nouvelles "recettes" pour les repas du midi et du soir, pour varier un peu.

Partager et échanger sur notre vie depuis 18 mois nous fait du bien aussi et nous fait réaliser tout ce que nous avons accompli, découvert, vu ou refusé de voir, etc. Nous réalisons aussi la "chance" que nous avons d’être là, même si nous n’aimons pas trop ce mot, car cette "chance", nous sommes allés la chercher. Nous réalisons aussi combien nous avons changé en nous et changé notre vision du monde, plus ouverts…

[Drapeau de Chili Sara | Le 26-11-2009 10:57 | 4 commentaires]

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