Lipez

Arrivés à Tupiza, nous nous sommes renseignés pour faire le tour en 4*4 du Lipez, réputé très beau, mais aussi très dur à vélo.

Agence: Tupiza Tours

Nous avons préféré prendre un agence que de nombreux voyageurs nous ont recommandée. Les agences qui offrent des tours dans le Lipez depuis Uyuni et Tupiza sont très nombreuses, ainsi que les mauvaises surprises...

Groupe

Chaque agence regroupe ses clients afin de remplir une jeep. Normalement, il y a 5 personnes par jeep. Tupiza avait 6 personnes sur sa liste, et nous avons donc fait une jeep de 6 personnes après qu'ils aient demandé à tout le monde leur autorisation.
Nous avons donc fait le voyage avec Sanne et Bonnie (Hollande), Els et Jan (Belgique). Tous backpackers, ils pouvaient parler flamand entre eux, mais ont tous parler en anglais afin que nous puissions échanger avec eux.

Personnel

un chauffeur-guide-mécanicien: Fernando, très prudent et qui connait beaucoup de choses

une cuisinière: Eli. Exceptionnellement, la cuisinière n'était pas dans notre voiture, puisque nous étions 6 personnes dans le groupe.

Voiture: Landcruiser de Toyota

Comme pour toute voiture qui fait ce tour très demandeur, nous avons eu quelques “pequeños problemas” comme un pneu éclaté, des fusibles qui ont brûlé, le filtre à essence bouché (en Bolivie, l'essence n'est raffinée qu'une seule fois, donc elle n'est pas très propre), etc.

Nourriture

Tout était inclus: petit déjeuner (pains ou pancakes ou gateau, confiture de lait, confiture, beurre, thé, café, chocolat), repas de midi (genre pique-nique avec légumes, viande, féculent, fruits, boissons gazeuse, eux), repas du soir (soupe, viande, légumes, féculents, eux), goûter (thé, café, chocolat, biscuits, confiture, confiture de lait, beurre), snacks (gélatines, bonbons, biscuits). Nous avons eu autant d'eau que nous le souhaitions.

Itinéraire

Jour 1: Tupiza, Quebrada de Palala, le Sillar, zones minérales de Nazarenito, Chilcobija, Cerrillos, polulos, Rio San Pablo, San Antonio de Lipez

Jour 2: San Antonio de Lipez, le Torreón, Laguna Morejón, Quetena, bain dans les eaux thermales chaude de Chalviri, Lagunga Polques, Laguna Verde, Volcan Licancabur (5960 m d'altitude), le désert de Dali, la zone géologique active de Sol de Mañana, Laguna Colorada.

Jour 3: Laguna Colorada, désert de Siloli avec l'Arbre de Pierre; le “chemin de joyaux” avec les lagunes Ramaditas, Honda, Chiarkota, Hedionda, Cañapa; le volcán Ollague (toujours actif), le volcan Tomasamil (5900 m alt), le salar de Chiguana, Atullcha (hotel de sal).

Jour 4: Atullcha, salar de Uyuni (3650 m alt.) avec l'Isla Incahuasi, el viejo hotel de sal, Colchani, le centre d'extraction et d'exploitation du sel, Uyuni. Retour à Tupiza pour ceux qui le souhaitent.

Regret

Nous aurions aimé monter sur le volcan Licancabur et donc ajouter une 5ème journée à ce tour. Malheureusement, nous n'avons pas pu trouver 2 autres personnes intéressées par ce parcours. En discutant avec le personnel de Tupiza Tour, nous avons appris que beaucoup des personnes parties en juillet et août ont rajouter une journée pour monter un volcan: le Licancabur (5914 mètres) ou le Uturuncu (6008 mètres) ou le Tunupa (5432 mètres).

Commentaires

Grâce à Fernando, nous avons élucidé le mystère des voitures au volant à droite. Ce sont des voitures d'occasion récupérées de l'autre côté du Pacifique (Japon, Australie, Nouvelle-Zélande), qui arrivent au Chili. Les Boliviens qui travaillent dans la contrebande de voitures vont chercher ces véhicules au Chili (qui y sont très bon marché), les ramènent en Bolivie où elles prennent de la valeur (3 fois plus). Là, ils les modifient de façon à remettre le volant à gauche et les revendent. Il est donc possible de trouver dans tout le pays ces voitures modifiées, mais qui ont toujours le pot d'échappement du mauvais côté, la boite de vitesse plus proche du siège du passager à l'avant que de celui du conducteur tout comme le frein à main, les manettes des clignotants et des essuie-glaces inversés, etc. Fernando nous a appris à les reconnaître facilement en observant comment sont montés les essuies-glaces. On s'est vite aperçu que la quasi-totalité des voitures boliviennes sont des voitures “transformées”.

Nous avons vu les pistes du Lipez et cela aurait été bien difficile à vélo. Nous sommes certains que si nous nous étions lancé sur ce terrain avec nos montures, nous serions rentrés en avance en France, dégoûtés du vélo. Nous n'avons pas vu de cycliste pendant ces 4 jours, mais les cyclistes que nous avions rencontrés auparavant et qui l'ont fait en ont bien bavé avec peu de possibilité de ravitaillement en eau et nourriture...

En effet, cette région sauvage aux paysages à couper le souffle n'est habitée que par 7.000 habitants pour une superficie équivalente à une dizaine de départements français. L'environnement, très sec, froid et venté est très hostile. L'altitude minimum est de 3600m. Nous sommes montés jusqu'à plus de 4900m. Les rares villages vivent de l'exploitation minière: étain, plomb, argent, zinc, borax, antimoine figurent parmi les minéraux extraits.

Tout le long du parcours de 1.000km, nous avons pu observer quantités de vigognes cherchant sous le sable de quoi se nourrir, des autruches américaines, un condor, des perdrix, des viscachas (sorte de lapin à grande queue), beaucoup d'oiseaux pour ces altitudes et de nombreux flamands roses presque rouges dans les lagunes aux couleurs improbables, dont le rouge rosé de la Laguna Colorada. Celle que nous avons préférée restera la laguna verde (4400m), au pied du volcan Licancabur (5960m). Sa belle couleur vert émeraude est due à une très haute concentration en plomb, soufre, arsenic et carbonate de calcium.

Pour nous remettre de ces 4 jours, nous nous sommes offert une randonnée à cheval de 5 heures dans les environs de Tupiza, constitués de “quebradas” (lits de rivières asséchés, ressemblant à des canyons, entourés de formations rocheuses aux formes variées). Le paysage est superbe, notre guide nous a donné beaucoup d'explications sur les différentes formations comme la “Porte du Diable”, le “Vallée de Machos” (qui s'appellent ainsi à cause des formations rocheuses à la forme des attributs masculins), le “Canyon del Inca”, etc. Le cheval de Sébastien n'a pas aimé l'eau et a décidé de sauter, à la grande surprise de Sébastien, il a aussi décidé de rentrer plus vite à la maison et est parti au galop avec Sébastien, qui est resté dessus... A croire qu'enfourcher un vélo sur 15.000km aide pour le cheval! Une bonne journée d'excursion pour seulement 2,50€ de l'heure!! (pour information, une heure de cheval en France coûte autour de 10-15€ de l'heure!).

Cette excursion que nous avons faite est en dehors du cadre de l'Association Planète Durable et Solidaire. Nous nous permettons néanmoins de donner des nouvelles via son site afin de partager notre aventure.

[Drapeau de Bolivie Sara | Le 16-09-2009 14:20 | 2 commentaires]

On a pédalé et bivouaqué sur le salar d’Uyuni…

Mais que d’efforts pour en arriver là ! Accéder au salar n’est pas si facile que ça!

Partis d’Oruro, la première journée était plate sur le goudron, au milieu des paysages grandioses de l’altiplano. Facile donc avec un vent plutôt favorable. Après 80km, un petit arrêt à des bains thermaux pour la douche, et nous avons planté la tente peu après.

Le lendemain, 40km identiques à la veille pour arriver au dernier bourg significatif avant le salar, où nous en avons profité pour faire le plein de nourriture pour 5 jours. Challapata, une agglomération surprenante qui semble vivre d’un trafic de voitures que nous n’avons pas compris : partout circulent des véhicules de seconde main sans plaques d’immatriculation mais avec beaucoup d’inscriptions sur le pare-brise. Autre détail surprenant : le volant de tous ces véhicules se trouve à droite. Bizarre au milieu d’un continent où « normalement », on roule à droite ! Un des mystères de la globalisation… Nous avons eu la chance de pouvoir pédaler les 40km suivants sans trafic sur une route en construction, parfois sur le goudron, parfois sur de la piste, et toujours avec des monticules de gravier à franchir presque tous les km… Au milieu de l’altiplano stérile, nous n’avons trouvé qu’une petite ruine pour nous abriter du vent fort et glacial. La pleine lune a veillé sur nous toute la nuit, celle-ci se levant à l’est aussitôt après le coucher du soleil à l’ouest!

Tous ces jours, nous avons vécu plus que jamais au rythme du soleil: montage de la tente juste avant son coucher (18h25), préparation du repas ensuite avec les dernières lueurs du jour, repas sous la tente pendant la tombée du froid, et extinction des feux vers 20h30/21h00. Le matin, nous nous levons en même temps que le lever du soleil, vers 6h30, alors que le froid est le plus vif. Heureusement, la température monte vite et devient tout à fait confortable vers 9h00.
C’est cette nuit au milieu de l’altiplano que nous avons passé notre nuit la plus froide. Notre témoin, c’est l’eau qui reste dans nos bidons toute la nuit : cette fois-ci, cette eau était entièrement gelée et l’intérieur de nos bidons n’était que de gros glaçons.

La troisième journée, c’est sur de la piste que nous avons dû faire face à un vent de plus en plus fort. Pour compliquer le tout, nous avons fait l’erreur de prendre un « raccourci » pour éviter une zone de travaux. Nous nous sommes retrouvés à pousser nos vélos sur un chemin ensablé et avons perdu près d’une heure et beaucoup d’énergie. Nous avons calculé qu’à ce rythme là, il nous faudrait un jour de plus pour rallier Uyuni, et donc plus de nourriture et plus d’essence pour le réchaud… Au village suivant, nous nous sommes renseignés auprès des habitants pour savoir s’il y avait des transports en commun pour nous avancer d’une journée. Ils nous ont répondu qu’il n’y avait rien ce jour là, mais qu’il y en aurait le lendemain. Effectivement, nous avions remarqué que nous ne nous étions pas encore fait dépassés par le moindre véhicule, mais que nous avions croisé quelques cars et camions, ces derniers servant de transport public en Bolivie ! Nous avons donc continué face au vent, se disant qu’on verrait bien ce qui se passerait… Nous avons dû traverser un gué pieds nus, ce qui nous a encore fait perdre du temps. Nous avons passé notre déjeuner à regarder passer les tornades autour de nous en espérant qu’aucune d’entre elles nous ramène en arrière ! Quelques kilomètres après cette pause, la silhouette d’un camion est apparue dans le rétroviseur. Nous n’avions parcouru que 37km au lieu des 60 prévus, le vent nous épuisant et nous décourageant. Il ne nous a pas fallu longtemps pour nous dire que nous pouvions tenter notre chance, et nous avons arrêté le camion, le seul à nous dépasser de la journée, alors qu’il était déjà 15h00… Le chauffeur a lui aussi tenté sa chance et nous a demandé 20 dollars pour aller jusqu’au village suivant, à 70km de là. Nous avons trouvé un accord à 20 bolivianos (7 fois moins, soit 2 EUR). En quelques minutes, nous nous sommes retrouvés dans la benne d’un camion avec nos vélos et toutes nos sacoches, à nous faire balloter au gré des bosses de la piste, et à respirer à travers nos écharpes et foulards pour éviter de respirer trop de poussière. 4h plus tard, le chauffeur nous a délivrés, à la nuit tombante à la station service de Salinas de Garci Mendoza. Nous avons fait le plein d’essence et avons disparu dans la nuit devant l’air perplexe et plein d’incompréhension des locaux. 2km après la sortie du village, nous avons trouvé dans l’obscurité un très beau coin pour bivouaquer.

Nous savions que le 4ème jour serait dur sur une piste rassemblant tout ce qui peut être difficile: rochers et cailloux cassant et rebondissant, sable, poussière, tôle ondulée, nous avons tout eu! Mais cela valait la peine, car nous avons contourné le volcan Tunupa dans des paysages magnifiques, à traverser des hameaux incroyables, et pour finir en débouchant au dessus du salar d’Uyuni! Quelle émotion en le découvrant au dessus d’une bosse ! Nous sommes arrivés dimanche après-midi après 35km à Tahua au beau milieu d’une réunion publique de la mairie sur la place du village. Evidement, nous ne sommes pas passés inaperçus! Le message de notre recherche d’un toit est vite passé, et une jeune femme nous a ouvert la porte de la modeste auberge qu’elle tient, et où elle accueille beaucoup de cyclistes voyageurs de passage, français pour la plupart! Nous avons pu profiter d’une douche (électrique) à peu près chaude, et nous n’en demandions pas tant! Nous n’étions peut-être pas les premiers à dormir dans les draps du lit, mais tant pis!

Le lendemain, notre hôte nous a indiqué laquelle de toutes les "îles" visibles était l’île Incahuasi, notre objectif, mais arrivés au niveau du salar après une petite descente sur de la piste sablonneuse, nous l’avions perdue de vue : éloignée de 40km, l’arrondi de la surface terrestre nous empêchait de la voir. Nous connaissions les coordonnées GPS de lîle, et notre GPS nous a donc indiqué la bonne direction au milieu de cet infini blanc. Quelles sensations lorsque nos pneus ont commencé à crisser sur le sel! Nous avions l’impression de rouler sur un lac gelé, mais où l’adhérence est parfaite. La platitude est incroyable, et nous avons mis le cap plein sud pour une ligne droite de 40km, le vent sur le côté. Nous avons pédalé les yeux fermés pendant 10, 20, puis 30 secondes, et même 1 minute! Des sensations indescriptibles, et les yeux fermés, impossible de tenir le bon cap (voir vidéo lorsqu’elles sera en ligne), notre cerveau nous joue des tours! Au bout de quelques kilomètres sur cette mer de sel, nous avions le vertige. Déboussolant! D’ailleurs, il parait que les boussoles n’indiquent pas le nord sur le salar… Des traces de voitures partent dans tous les sens, et il est très facile de se perdre dans ce désert blanc!

En arrivant à l’île, les touristes des 4*4 des tours organisés nous ont rapidement repérés et nous ont photographiés à bonne distance, comme des animaux de zoo. Voyant cela, nous nous sommes à peine arrêtés, nous disant que nous serions plus tranquille sur l’autre côté de l’île pour notre déjeuner. Mais alors que nous partions d’un bon coup de pédale, l’un des touristes, plus hardi que les autres, s’est approché pour échanger quelques mots, et nous nous sommes arrêtés. Il faisait partie d’un groupe de Français qui nous ont offert à manger en contrepartie du récit de nos aventures: super sympa! Nous sommes ensuite grimpés sur cette île couverte de cactus pour quelques photos et mesurer la force grandissante du vent d’ouest. Cela tombait bien, puisque nous devions nous diriger vers l’est. Nous avons donné un coup de pédale pour démarrer, et n’en avons plus donné un pendant 40km! Le vent nous poussait littéralement, et nous croisions à une vitesse oscillant entre 20 et 25km/h, sans pédaler! Cela ne nous était jamais arrivé en plus de 15.000km (au passage, cela fait aussi plus de 1000 heures que nous passons en selle depuis Anchorage!). Nous avions prévu de bivouaquer en plein milieu du salar, un vieux rêve, mais nous n’avons pas essayé: le vent trop violent nous aurait empêché de monter la tente, d’autant que sur cette surface très dure, il est strictement impossible de planter une sardine. Il était déjà 16h00, l’heure à laquelle nous avions prévu de nous arrêter. Nous avons préféré nous mettre à pédaler pour rallier au plus vite un abri: nous avions les coordonnées GPS d’un vieil hôtel de sel situé sur le salar (dont l’exploitation est désormais interdite), à 7km de la berge, et nous l’avons atteint après 104km sur le salar dans la journée. Nous avons pu arrimer la tente à l’aide de blocs de sel, à l’abri du vent derrière l’édifice salé ; pas au milieu du salar comme dans notre rêve, mais au moins sur le salar. Nous avons eu l’impression de camper sur la banquise, et avons pu admirer le coucher et le lever du soleil. A notre grande surprise, il n’a pas fait si froid que cela, malgré le vent glacial: l’eau de nos bidons a à peine givré.

Le lendemain matin, le vent glacial nous a figé, et après une bonne séance photo, nous avons commencé à pédaler, toujours le vent dans le dos, que vers 11h00. A la sortie du salar, après avoir longé les pyramides de sel des exploitations et avoir rebondi sur de la piste en tôle ondulée, nous avons rencontré 3 cyclo-voyageurs français à Colchani. Nous avons discuté pendant presque 3h de nos expériences respectives. Le vent a continué à nous pousser sur la piste poussiéreuse jusqu’à Uyuni. Cette ville nous a tellement plu que nous avons cherché à la fuir au plus vite. Pour éviter 200km de piste en tôle ondulée sableuse, nous avons mis les vélos dans un car hier matin à 6h00 pour venir jusqu’à Tupiza où le climat est bien meilleur pour un jour de repos, car situé 700m plus bas que l’altiplano. Ayant pu voir hier depuis le bus l’état de la piste, nous ne regrettons pas du tout notre choix!

Nous partirons demain pour un tour en 4*4 (bien sûr en dehors du cadre de l’association!) de 4 ou 5 jours dans le massif du Lipez.

NB: Le salar d’Uyuni est la plus grande étendue de sel au monde (12.106 km², soit l’équivalent de 2 départements français. Il résulte de l’assèchement par évaporation d’un immense lac qui recouvrait tout le sud ouest de la Bolivie il y a 25.000 ans. Ce lac ne disposant pas de « sortie » sous forme de rivière par exemple, les minéraux des montagnes alentours s’accumulent depuis des millénaires.

NB2 : Pour ceux qui ne connaissent pas ce qu’est une piste en tôle ondulée, retenez que c’est l’horreur du cyclo-voyageur! En fait, sous l’effet du vent et des amortisseurs des véhicules qui l’empruntent, une piste plane se transforme en une succession de vaguelettes qui ressemblent parfaitement à de la tôle ondulée.

[Drapeau de Bolivie Sebastien | Le 10-09-2009 17:05 | 7 commentaires]

Départ retardé!

Nous sommes toujours à Oruro. La nuit dernière, il a beaucoup plu. Lorsque le réveil a sonné, il pleuvait toujours, ce qui est absolument anormal pour la saison, sur l'altiplano. La pluie a cessé dans la matinée, et nous espérons revoir un ciel plus clément demain pour reprendre la route.

Sara a aussi été malade cette nuit. Les pâtes dégustées la veille n'ont pas daigné suivre le chemin normal de la digestion... Elle a toujours un peu mal à l'estomac, mais va beaucoup mieux. Elle souffre apparemment de troubles de digestion à cause de l'altitude: elle ne rencontre ces problèmes que lorsque nous sommes à plus de 3.600m d'alt.

Ce n'est pas la première fois dans notre voyage que nous subissons des caprices de la météo complètement anormaux pour la saison et la région traversée: pluie en Alaska, froid au Canada, neige au Yellowstone, déluge en Basse Californie, pluie en Equateur, neige au Pérou... A chaque fois, les locaux nous assurent que c'est une situation exceptionnelle qu'ils ne comprennent pas et l'attribuent aux effets du réchauffement planétaire...

[Drapeau de Bolivie Sebastien | Le 02-09-2009 14:23 | 3 commentaires]

Tour en bus et trufis

Jour 1: de Oruro à Potosi

Nous quittons notre hôtel, à côté du terminal de bus de Oruro. Nous y laissons nos montures et notre équipement. Nous partons remplis de doutes: tout sera-t-il là quand nous reviendrons? Que va-t-il manquer?

Trouver un bus pour Potosi n'est pas aussi simple que ce que nous pensions. Nous ne sommes pas experts en bus et ce terminal bolivien n'arrange rien: les compagnies affichent des destinations et des horaires qu'elles ne font plus. Nous sommes baladés de compagnie en compagnie et finissons par trouver un bus qui part très bientôt. Nous décrochons 2 places à l'avant et partons pour 5 heures de bus pour la modique somme de 3€ chacun!! En chemin, nous faisons une pause dans un restaurant sur le bord de la route. Des «Mamitas» nous tombent dessus avec des assiettes froides qui contiennent «on sait pas quoi»! Rien de bon pour nos intestins. Elles reviennent à plusieurs reprises, puis essaient d'avoir un morceau de notre sandwich... 3 gamins très sales nous tournent autour aussi, vendant des boissons faites maison et nous demandant de l'argent a tort et à travers. Nous bouillonnons et nous pestons: mais que font les parents et quel besoin ont-ils d'envoyer leurs enfants aux touristes pour avoir de l'argent... Encore une situation que nous ne pouvons et pourrons jamais comprendre...

Nous arrivons enfin à Potosi et, tout contents de trouver un minibus qui va au «10 de noviembre», le nom de la place où il devrait y avoir de quoi se loger... Mais encore une fois, le bus n'ira pas là où il devrait et nous finissons à pied...

Nous tombons en plein dans la "Fiesta de San Bartolomé" ou "Chunchillos": défilé de fanfares, de danses, etc. Les compagnies viennent de toute la Bolivie et d'autres pays voisins.

Jour 2: Minas de Potosi et Sucre

Malheureusement, c'est un dimanche aujourd'hui, et un jour de fête qui plus est... Pourtant, mon guide m'assure que la fête n'intéresse pas les mineurs et que pour ces derniers, le travail est plus important que tout. J'en doute, mais bon, on verra! J'ai droit à un guide privé et en profite pour poser de nombreuses questions! Il m'emmène dans une petite échoppe pour me présenter le kit du mineur: de l'explosif et un produit chimique (peu cher mais toxique) permettant d'amplifier l'effet de la dynamite et donc d'en utiliser moins, car celle-ci est chère. Le kit contient également des feuilles de coca, pour les offrandes, mais aussi et surtout pour la chiquer, des cigarettes pour les pauses, et... de l'alcool à 96° pour se réchauffer! Chaque matin avant de partir à la mine, ils en boivent pur!! Dans la journée, ils le diluent éventuellement dans du soda. Après avoir récupéré notre équipement de protection et nos lampes, nous arrivons à la mine... qui est déserte. Nous ne verrons donc aucun mineur aujourd'hui. Tant pis! Et tant mieux aussi, car on évitera de respirer des mauvaises poussières, et un éventuel accident (si fréquents ici). Quelques dizaines de mètres après l'entrée, nous nous arrêtons devant le «Tio» pour quelques explications et offrandes. Le Tio, représenté par une statue, protège les mineurs dans le monde sous-terrain. Nous nous sommes ensuite dirigés plus profondément dans la mine, jusqu'à environ 1,5km de l'entrée. Peu à peu, nous avons bien senti le climat changer du froid sec de l'extérieur (l'entrée de la mine est située à 4200m d'alt.) au chaud et humide du cœur du Cerro Rico, la montagne riche en minéraux. On extrait de cette montagne de l'argent, du plomb, du zinc, de l'étain et du cuivre. A la grande époque, au 16ème siècle, on y trouvait des «veines» de minerai d'argent de plus de 40cm de large. Aujourd'hui, au mieux, elles ne font que quelques petits centimètres. C'est cette abondance d'argent qui a fait la fortune de Potosi... et de l'Espagne. Au 17ème siècle, avec plus de 200.000 habitants, Potosi était l'une des villes les plus grandes du monde, seulement moins de 200 ans après sa fondation. Les conditions de vie à l'intérieur de la mine sont extrêmement pénibles: manque d'oxygène, poussières toxiques. On estime à plus de 8 millions le nombre d'esclaves africains ou indigènes qui ont périt dans ces mines. Aujourd'hui, l'espérance de vie d'un mineur n'excède pas 40 ans, la faute à des maladies respiratoires. Les plus jeunes mineurs ont 14 ans lorsqu'ils commencent de travailler... On disait à l'époque en Espagne que le Cerro Rico contenait suffisamment d'argent pour construire un pont en argent entre l'Espagne et le "nouveau monde". Au même moment, on disait en Bolivie qu'il y avait eu suffisamment de morts dans le Cerro Rico pour construire ce pont avec les ossements de ces derniers...

Dans l'après midi, nous repartons en direction du terminal de bus, et encore une fois, nous faisons plein de guichets pour trouver un bus pour Sucre, mais aucun ne dessert la capitale. Quand nous en trouvons enfin un, la réceptionniste nous envoie vers les bus en dessous, car la personne qui vend les billets s'y trouve et elle n'a rien... Décidément, on ne comprendra jamais rien!

Nous descendons donc et nous dirigeons vers une jeune fille qui crie: "suuuuuucccccrrrrrreeee". Nous prenons nos billets: 3 heures de bus et 2€ par personne... Puis nous attendons, le bus ne part que dans 1 heure. Nous trouvons le bus de la compagnie et nous asseyons juste devant... Mais ce ne sera pas ce bus qui partira, mais le bus d'une autre compagnie: apparemment ils ont regroupé 2 compagnies par manque de passagers et ont oublié d'avertir ces derniers! Sébastien aperçoit ce bus partir et nous partons en courant derrière!

Normalement, nous devions en avoir pour 3 heures, mais une crevaison (dès qu'on est dans un bus, il crève!) et nous arriverons 5 heures plus tard, un peu fatigués quand même. Nous jetons nos affaires dans un petit hôtel sans prétention et allons manger un morceau près de la place centrale, très bien illuminée et superbe!

Jour 3: Sucre

Nous passons la journée à nous promener dans les rues de la capitale bolivienne: les bâtiments sont superbes, les cours intérieures aussi. Nous apprécions aussi le climat agréable: Sucre est à seulement 2800 mètres d'altitude, il fait bon et chaud, nos vestes restent à l'hôtel!

Nous finissons par un repas au restaurant de l'Alliance Française... Un bon restaurant, au prix convenable pour la Bolivie, à savoir un plat bien fourni, excellent et aux saveurs du pays pour seulement 4€!!

Jour 4: Retour sur Oruro

Dans notre guide, il est écrit qu'il y a des bus directs pour Oruro qui partent le matin et le soir. Mais une fois au terminal de Sucre à 7 heures du matin, nous nous apercevons qu'il n'y a que des départs directs pour Oruro le soir, ce qui nous ferait arriver à 4h du matin à Oruro... Nous prenons donc l'option de repasser par Potosi (3 heures), puis une correspondance pour Oruro (5 heures). Nous n'avons pas envie de perdre du temps cette fois-ci et optons pour les «taxis collectivos»: nous ferons Sucre-Potosi (2h30) avec 2 autres personnes dans une voiture normale pour la modique somme de 3€ par personne, puis Potosi-Oruro (3h30) en minivan avec 5 autres personnes pour 5€ chacun. Nous avions prévu d'arriver à Oruro tard et finalement, nous y sommes arrivés à 14h30!

Nous retrouvons nos vélos et notre équipement intact. Nous remplissons aussi nos sacoches de nourriture: demain, nous partons en direction du Salar d'Uyuni. Nous devrions atteindre Uyuni dans une semaine… une semaine pendant laquelle nous ne sommes pas sûrs de pouvoir donner des nouvelles... et trouver à manger!

La morale?

Nous tirons notre chapeau aux routards qui ne se déplacent qu'en bus! Parce que nous avons vraiment eu l'impression de perdre du temps à courir dans plusieurs terminaux pour connaître les horaires et destinations de chacune des compagnies. De plus, se faire balloter plusieurs heures dans un bus, c'est pas de tout repos! Pas évident non plus de voir le paysage depuis un bus, l'avant étant barricadé par des rideaux nous empêchant de voir la route. Sur les côtés idem, car personne ne semble vouloir admirer le paysage et chacun tire donc son rideau... Nous préférons définitivement la liberté de nos montures!

Cette excursion que nous avons faite est en dehors du cadre de l'Association Planète Durable et Solidaire. Nous nous permettons néanmoins de donner des nouvelles via son site afin de partager notre aventure

[Drapeau de Bolivie Sara et Sébastien | Le 01-09-2009 19:51 | 1 commentaire]

15.000 km!

Nous avons rencontré la petite institution de microfinance (IMF) que Nicolas, notre hôte à La Paz, a créée il y a quelques années, ainsi que 2 de ses clients: un menuisier et un fabricant de chaussures. Encore un exemple de réussite d’une IMF qui se préoccupe vraiment de ses clients, mais qui a besoin d’argent pour offrir ses services à encore plus de personnes.

Samedi dernier, nous avons enfourché des VTT avec suspensions pour dévaler la "route la plus dangereuse du monde"… Ca donne des frissons, non? Départ à 4600m, arrivée à 1300m d’altitude. D’abord une vingtaine de kilomètres sur le goudron, avec le trafic, puis une quarantaine sur un chemin de type "chemin blanc", sans voir un seul véhicule: quasiment tout le trafic utilise désormais la nouvelle route goudronnée qui descend dans la vallée d’à côté, et qui n’a été ouverte qu’il y a 18 mois. L’ancienne route est magnifique, il est vrai, mais à vélo, elle n’est pas du tout dangereuse! En tout cas bien moins dangereuse que d’autres routes que nous avons empruntées, comme la piste entre Huancayo et Ayacucho au Pérou par exemple. Par contre, il est vrai qu’on a quand même du mal à imaginer 2 camions se croiser. Au fil de la descente, la végétation apparait, puis se densifie rapidement. En bas, à Coroico, nous sommes arrivés au "paradis" selon Nicolas: un joli petit village, un climat agréable qui permet à beaucoup de choses de pousser: bananes, café, coca, oranges, citron, etc… Nous avons séjourné dans une cabaña luxueuse que Nicolas nous a laissée à disposition. Merci Nicolas!

De retour à La Paz, nous avons rencontré une très grande IMF qui pratique des taux étonnamment bas en comparaison avec les autres IMF que nous avons rencontrées jusqu’à présent.

Nicolas nous a aimablement "remontés" à El Alto (4100m) au dessus de La Paz d’où nous sommes repartis à vélo en direction de Oruro que nous avons atteint en 3 jours au lieu des 2 anticipés. L’altiplano est à peu de chose près plat : les faux plats montant et descendant s’enchainent. 96km le premier jour, le tout entre 3750 et 4100m d’altitude. Pas mal!

Mais hier, nous avons dû affronter un léger vent de face qui a forci dans la journée, et nous avons fait du camping sauvage pour la deuxième nuit de suite, après tout de même 82km, toujours aux mêmes altitudes. La nuit, nous n’avons pas eu froid comme nous l’avions imaginé. Il a quand même fait des températures négatives, puisqu’il y avait un peu de givre sur la tente et dans les bidons d’eau. Le matin, dès que le soleil apparait, il réchauffe immédiatement et agréablement l’atmosphère.

Nous avons franchi la barre symbolique des 15.000km depuis Anchorage et allons le fêter avec le foie gras que mes parents nous ont apporté. Ce matin, nous avons vu des vigognes (membre sauvage de la même famille que les lamas, alpagas et guanacos). Hier, le vent nous a empêché de progresser mais nous a offert un beau spectacle: toute l’après-midi, des petites et grandes tornades nous ont accompagnés.

Demain, nous allons laisser les vélos et partir pour 4 jours de voyage en bus vers les villes de Potosi et Sucre.

PS: Il est un peu plus difficile de trouver une (bonne) connexion Internet en Bolivie... Les photos arriveront plus tard... Patience...

[Drapeau de Bolivie Sebastien | Le 28-08-2009 18:12 | 3 commentaires]

Pages

1 2 3 ... 6 7 8 9 10 11 12 ... 30 31 32 33