Tour en bus et trufis

Jour 1: de Oruro à Potosi

Nous quittons notre hôtel, à côté du terminal de bus de Oruro. Nous y laissons nos montures et notre équipement. Nous partons remplis de doutes: tout sera-t-il là quand nous reviendrons? Que va-t-il manquer?

Trouver un bus pour Potosi n'est pas aussi simple que ce que nous pensions. Nous ne sommes pas experts en bus et ce terminal bolivien n'arrange rien: les compagnies affichent des destinations et des horaires qu'elles ne font plus. Nous sommes baladés de compagnie en compagnie et finissons par trouver un bus qui part très bientôt. Nous décrochons 2 places à l'avant et partons pour 5 heures de bus pour la modique somme de 3€ chacun!! En chemin, nous faisons une pause dans un restaurant sur le bord de la route. Des «Mamitas» nous tombent dessus avec des assiettes froides qui contiennent «on sait pas quoi»! Rien de bon pour nos intestins. Elles reviennent à plusieurs reprises, puis essaient d'avoir un morceau de notre sandwich... 3 gamins très sales nous tournent autour aussi, vendant des boissons faites maison et nous demandant de l'argent a tort et à travers. Nous bouillonnons et nous pestons: mais que font les parents et quel besoin ont-ils d'envoyer leurs enfants aux touristes pour avoir de l'argent... Encore une situation que nous ne pouvons et pourrons jamais comprendre...

Nous arrivons enfin à Potosi et, tout contents de trouver un minibus qui va au «10 de noviembre», le nom de la place où il devrait y avoir de quoi se loger... Mais encore une fois, le bus n'ira pas là où il devrait et nous finissons à pied...

Nous tombons en plein dans la "Fiesta de San Bartolomé" ou "Chunchillos": défilé de fanfares, de danses, etc. Les compagnies viennent de toute la Bolivie et d'autres pays voisins.

Jour 2: Minas de Potosi et Sucre

Malheureusement, c'est un dimanche aujourd'hui, et un jour de fête qui plus est... Pourtant, mon guide m'assure que la fête n'intéresse pas les mineurs et que pour ces derniers, le travail est plus important que tout. J'en doute, mais bon, on verra! J'ai droit à un guide privé et en profite pour poser de nombreuses questions! Il m'emmène dans une petite échoppe pour me présenter le kit du mineur: de l'explosif et un produit chimique (peu cher mais toxique) permettant d'amplifier l'effet de la dynamite et donc d'en utiliser moins, car celle-ci est chère. Le kit contient également des feuilles de coca, pour les offrandes, mais aussi et surtout pour la chiquer, des cigarettes pour les pauses, et... de l'alcool à 96° pour se réchauffer! Chaque matin avant de partir à la mine, ils en boivent pur!! Dans la journée, ils le diluent éventuellement dans du soda. Après avoir récupéré notre équipement de protection et nos lampes, nous arrivons à la mine... qui est déserte. Nous ne verrons donc aucun mineur aujourd'hui. Tant pis! Et tant mieux aussi, car on évitera de respirer des mauvaises poussières, et un éventuel accident (si fréquents ici). Quelques dizaines de mètres après l'entrée, nous nous arrêtons devant le «Tio» pour quelques explications et offrandes. Le Tio, représenté par une statue, protège les mineurs dans le monde sous-terrain. Nous nous sommes ensuite dirigés plus profondément dans la mine, jusqu'à environ 1,5km de l'entrée. Peu à peu, nous avons bien senti le climat changer du froid sec de l'extérieur (l'entrée de la mine est située à 4200m d'alt.) au chaud et humide du cœur du Cerro Rico, la montagne riche en minéraux. On extrait de cette montagne de l'argent, du plomb, du zinc, de l'étain et du cuivre. A la grande époque, au 16ème siècle, on y trouvait des «veines» de minerai d'argent de plus de 40cm de large. Aujourd'hui, au mieux, elles ne font que quelques petits centimètres. C'est cette abondance d'argent qui a fait la fortune de Potosi... et de l'Espagne. Au 17ème siècle, avec plus de 200.000 habitants, Potosi était l'une des villes les plus grandes du monde, seulement moins de 200 ans après sa fondation. Les conditions de vie à l'intérieur de la mine sont extrêmement pénibles: manque d'oxygène, poussières toxiques. On estime à plus de 8 millions le nombre d'esclaves africains ou indigènes qui ont périt dans ces mines. Aujourd'hui, l'espérance de vie d'un mineur n'excède pas 40 ans, la faute à des maladies respiratoires. Les plus jeunes mineurs ont 14 ans lorsqu'ils commencent de travailler... On disait à l'époque en Espagne que le Cerro Rico contenait suffisamment d'argent pour construire un pont en argent entre l'Espagne et le "nouveau monde". Au même moment, on disait en Bolivie qu'il y avait eu suffisamment de morts dans le Cerro Rico pour construire ce pont avec les ossements de ces derniers...

Dans l'après midi, nous repartons en direction du terminal de bus, et encore une fois, nous faisons plein de guichets pour trouver un bus pour Sucre, mais aucun ne dessert la capitale. Quand nous en trouvons enfin un, la réceptionniste nous envoie vers les bus en dessous, car la personne qui vend les billets s'y trouve et elle n'a rien... Décidément, on ne comprendra jamais rien!

Nous descendons donc et nous dirigeons vers une jeune fille qui crie: "suuuuuucccccrrrrrreeee". Nous prenons nos billets: 3 heures de bus et 2€ par personne... Puis nous attendons, le bus ne part que dans 1 heure. Nous trouvons le bus de la compagnie et nous asseyons juste devant... Mais ce ne sera pas ce bus qui partira, mais le bus d'une autre compagnie: apparemment ils ont regroupé 2 compagnies par manque de passagers et ont oublié d'avertir ces derniers! Sébastien aperçoit ce bus partir et nous partons en courant derrière!

Normalement, nous devions en avoir pour 3 heures, mais une crevaison (dès qu'on est dans un bus, il crève!) et nous arriverons 5 heures plus tard, un peu fatigués quand même. Nous jetons nos affaires dans un petit hôtel sans prétention et allons manger un morceau près de la place centrale, très bien illuminée et superbe!

Jour 3: Sucre

Nous passons la journée à nous promener dans les rues de la capitale bolivienne: les bâtiments sont superbes, les cours intérieures aussi. Nous apprécions aussi le climat agréable: Sucre est à seulement 2800 mètres d'altitude, il fait bon et chaud, nos vestes restent à l'hôtel!

Nous finissons par un repas au restaurant de l'Alliance Française... Un bon restaurant, au prix convenable pour la Bolivie, à savoir un plat bien fourni, excellent et aux saveurs du pays pour seulement 4€!!

Jour 4: Retour sur Oruro

Dans notre guide, il est écrit qu'il y a des bus directs pour Oruro qui partent le matin et le soir. Mais une fois au terminal de Sucre à 7 heures du matin, nous nous apercevons qu'il n'y a que des départs directs pour Oruro le soir, ce qui nous ferait arriver à 4h du matin à Oruro... Nous prenons donc l'option de repasser par Potosi (3 heures), puis une correspondance pour Oruro (5 heures). Nous n'avons pas envie de perdre du temps cette fois-ci et optons pour les «taxis collectivos»: nous ferons Sucre-Potosi (2h30) avec 2 autres personnes dans une voiture normale pour la modique somme de 3€ par personne, puis Potosi-Oruro (3h30) en minivan avec 5 autres personnes pour 5€ chacun. Nous avions prévu d'arriver à Oruro tard et finalement, nous y sommes arrivés à 14h30!

Nous retrouvons nos vélos et notre équipement intact. Nous remplissons aussi nos sacoches de nourriture: demain, nous partons en direction du Salar d'Uyuni. Nous devrions atteindre Uyuni dans une semaine… une semaine pendant laquelle nous ne sommes pas sûrs de pouvoir donner des nouvelles... et trouver à manger!

La morale?

Nous tirons notre chapeau aux routards qui ne se déplacent qu'en bus! Parce que nous avons vraiment eu l'impression de perdre du temps à courir dans plusieurs terminaux pour connaître les horaires et destinations de chacune des compagnies. De plus, se faire balloter plusieurs heures dans un bus, c'est pas de tout repos! Pas évident non plus de voir le paysage depuis un bus, l'avant étant barricadé par des rideaux nous empêchant de voir la route. Sur les côtés idem, car personne ne semble vouloir admirer le paysage et chacun tire donc son rideau... Nous préférons définitivement la liberté de nos montures!

Cette excursion que nous avons faite est en dehors du cadre de l'Association Planète Durable et Solidaire. Nous nous permettons néanmoins de donner des nouvelles via son site afin de partager notre aventure

[Drapeau de Bolivie Sara et Sébastien | Le 01-09-2009 19:51 | 1 commentaire]

Commentaires

[France Gill | Le 03-09-2009 00:41]

Toute expérience a sa richesse. Mais vous êtes bien hâtifs dans votre jugement des parents des enfants... bises de Roanne

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