L’Argentine, ça change!

Voici maintenant 2 jours que nous sommes à Salta, chez Ramon et sa casa de ciclistas: repos bien mérité après 7 jours consécutifs de vélo et plus de 500km parcourus (dont 100km de piste). Nous n’avons pas chômé et profitons de cette grande ville pour laver nos duvets, imprimer des cartes de visite et des autocollants, faire faire la révision de nos vélos par Jose (Sara: problème de rayon sur la roue arrière, guidoline, huilage ; Sébastien: guidoline, nettoyage de la potence), envoyer un paquet en France (5kg tout de même!), renouveler une partie de notre équipement (chaussures notamment), etc. Malheureusement pour nos recherches en microfinance, la seule institution de Salta n’a pas souhaité nous recevoir…

L’Argentine est un pays très différent de tous les autres pays que nous venons de traverser. Nous avions eu cet effet de dépaysement total en passant des Etats-Unis au Mexique. Pour les autres changements de pays, cela s’est fait naturellement, sans trop de souci. Mais passer de l’Equateur / Pérou / Bolivie en Argentine, nous nous sentons bien perdus et avons plus de mal à trouver nos marques.

Paysages

Nous avons quitté l’altiplano froid et stérile, à l’herbe sèche et jaune, pour la belle Quebrada* de Humahuaca (trop touristique à notre goût) avec toutes ses couleurs sur les montagnes avoisinantes. Au fur et à mesure, nous avons perdu de l’altitude: partis de plus de 3500 mètres, nous finissons notre descente à 1200 mètres d’altitude. Malheureusement pour nous, le vent de face nous a gâché notre plaisir. Nous avons dû pédaler fort dans cette grande descente que nous attendions tant et n’avons que rarement dépassé les 25km/h. Rageant, non? Dans la quebrada, nous avons passé le tropique du Capricorne.

La route entre San Salvador de Jujuy et Salta est une vraie beauté: une petite route touristique, digne d’une belle départementale française, nous a fait slalomer entre les lacs, sur un terrain boisé, à l’herbe bien verte et aux petites fleurs! Nous apprécions beaucoup ce changement et nous nous sentons en vacances: enfin nous avons nous aussi droit à un petit bout d’été!

Hébergements

L’Argentine est plus développée et se loger revient plus cher, surtout dans la Quebrada touristique de Humahuaca. Nous avons désespéré un peu en voyant les prix. Heureusement, en cherchant bien, on trouve chaussure à son pied… Il est aussi très courant de trouver une aire de camping municipal ou privé, avec tout le confort si cher au cycliste (une douche et un endroit pour planter sa tente). Plus nous descendrons vers le sud et plus ces installations seront nombreuses.

Horaires

Les horaires et rythme de vie des Argentins sont actuellement ce qui nous posent le plus de problèmes. Les commerces ouvrent à 8-9h. Mais ils ferment de 12h30-13h à 16h30-17h pour la fameuse «siesta»! Ce qui veut dire que nous ne pouvons pas compter sur une quelconque épicerie ouverte pendant ce temps sacré, ni tout autre commerce. Par contre, une fois ouverts dans la fin d’après midi, les commerces restent ouverts jusqu’à 20h30-21h et même 22h! Il ne faut pas oublier les restaurants qui n’ouvrent qu’à 20h30-21h le soir… Le repas du soir en famille n’est pas avant 21h30 ou 22h et il est courant d’aller se coucher après minuit.

Quand nous vivions à Paris, beaucoup de personnes de notre entourage nous disaient que nous étions toujours décalés dans nos horaires (que nous vivions "tard"). Mais en voyant les horaires argentins, finalement nous n’étions pas si décalés que ça!

Circulation

Les Argentins sont assez agressifs au volant. Dès le passage de la frontière, nous l’avions remarqué. Dans les carrefours sans indications, c’est celui qui ose le plus qui passe!

Par contre, les sens interdits et sens de circulation sont respectés scrupuleusement, ce que nous n’avions pas vu depuis notre entrée au Mexique (mi-novembre)!

D’une manière générale, nous avons retrouvé beaucoup de réglementations et d’interdictions que nous avions presque oubliées depuis presque un an!

Oh voleuse!

Le lendemain de notre nuit à Humahuaca, nous partons en direction de Purmamarca, petit village réputé pour sa colline aux 7 couleurs. Au bout de 15km, je me décide enfin à prendre une photo, mais notre petit appareil photo a disparu. Il n’est plus dans ma sacoche de guidon. Sa housse non plus n’est plus là, ce qui est encore plus bizarre: nous ne sortons en effet jamais la housse de cet appareil, elle reste toujours dans la sacoche. Je retourne la sacoche par terre, mais aucun signe de l’appareil. Sébastien l’a pourtant mis dedans ce matin… Nous vérifions nos poches de vestes, nos sacoches de nourriture au cas où. Toujours rien.

Sébastien décide donc de retourner à l’auberge où nous avons passé la nuit. Il me laisse sur le bord de la route avec toutes ses sacoches et remonte tout ce que nous avons descendu. A Humahuarca, le propriétaire est surpris de le voir revenir. Sébastien explique le problème et insiste bien sur le fait que nous avions cette appareil photo avant le petit déjeuner (inclus, donc pris dans la salle à manger). Le gérant appelle la femme de chambre qui change de tête lorsqu’il lui demande s’il n’a pas trouvé d’appareil photos dans la chambre n°11. Immédiatement, elle fouille dans son seau de ménage et en ressort, caché bien au fond, notre cher appareil photos. La femme de chambre essaie de s’expliquer, le patron essaie de la couvrir. Il n’empêche que notre appareil photo a disparu (et ce n’était pas un oubli!): il a disparu pendant le petit déjeuner, alors que nous parlions avec le patron… Nous ne saurons jamais si le patron et l’employée étaient complices, mais nous aurons déjoué un complot. Heureusement que nous n’avions pas fait 50km! On ne peut pas bluffer des cyclo-voyageurs sur les routes depuis plus de 15 mois et qui savent exactement et précisément ce que contiennent, ou ne contiennent pas, chacune de leurs sacoches!

* lit de rivière asséchée

[Drapeau de Argentine Sara | Le 25-09-2009 17:21 | 2 commentaires]

Commentaires

[France Gill | Le 27-09-2009 08:21]

photos : Magnifique montagne aux 7 couleurs ! Par ailleurs on sent la richesse effectivement. Bises

[France Gill | Le 26-09-2009 09:20]

elle avait peut-être besoin d'un appareil photo par cher ! Bonne reprise... et bonne adaptation ! Quelle souplesse mentale il faut avoir !

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