En quittant Port Mc Neil (lundi), nous avons retrouve Nataly et Josh, les 2 cyclotouristes que nous avions rencontres sur le ferry. Nous avons bavarde un peu, puis ils sont partis devant. Ils habitent a Courtenay et esperaient y arriver le soir meme ... 250 kms! Mais nous les avons retrouves a Woss le soir meme, en train de boire une biere! Ils ont tout de meme tenus a continuer un peu, alors que nous avons prefere nous arreter a Woss pour la nuit. Nous les avons retrouves sur la route le lendemain matin, sous une legere pluie qui nous a accompagnes toute la journee.
Depuis mercredi, nous sommes assomes par la chaleur: il fait une trentaine de degres et se sont pour nous les premiers jours d'ete. En effet, jusqu'a present, le thermometre a tres rarement depasse les 20 degres... Le traffic s'est intensifie a l'approche de Campbell River. Nous nous sommes fait depasser par de plus en plus de grumiers, ces camions qui transportent les grumes (gros troncs d'arbres). La foret est exploitee intensement dans la region. Nous avons eu nos premieres frayeurs a cause de la circulation. L'arrivee a la civilisation est plutot rude, meme si nous l'attendions pour ses cotes pratiques (nombreux supermarches, par exemple, qui nous evitent de nous charger de trop de nourriture)). Les conducteurs ne font absolument pas attention aux cyclistes ...
En arrivant a Campbell River, nous nous sommes fait interpeller par Ed, un cycliste venant en sens inverse. Nous l'avions contacte via le reseau de warmshowers.org : un reseau d'entraide entre cyclo-voyageurs au long cours. Ed etait donc venu a notre rencontre, au hasard, ce jour la. Mais nous avions prevu de nous arreter a Campbell River apres 60kms. En l'entendant dire qu'un vrai lit et un bon diner nous attendaient chez lui, nous avons eu des scrupules a refuser ... et nous voila repartis pour 55kms supplementaires! Quelle journee: 115kms au compteur, un bon repas, une bonne douche et un vrai lit!! Quel bonheur !! Ces quelques elements de confort nous ont fait tellement de bien!!
Nous ressentons une atmosphere de vacances en longeant la cote est de l'Ile de Vancouver. Nous avons longe la plage pendant pres de 200 kms. Nous nous sommes arretes de temps a autre pour cueillir et manger les mures le long de la route ... Tellement il y en a, nous regrettons presque de ne pas pouvoir en faire des confitures, comme a notre habitude! Nous avons enfin mange nos premiers fruits d'ete, il y a seulement 3 jours (12 aout!!): peches et nectarines sont enfin dans nos sacoches, sans oublier les tomates, les fraises et les myrtilles! Quel regal, surtout pour des adeptes des produits frais! C'est comme une delivramce: les etals de fruits et legumes bordent la route!
Apres une etape a Qualicum Bay, et un arret au festival de la plage a Parksville (sculpture sur sable), nous voici maintenant a Nanaimo, chez Cathy et Lee, membres eux-aussi du reseau warmshowers.
Apres 410 kms de velo en 6 jours, nous allons nous (nos velos et nous-meme) accorder 2 jours de repos. Nous allons nous rendre sur les grandes plages de la cote ouest de l'Ile. On nous a fortement deconseille de nous y rendre a velo, la route etant difficile et dangereuse. Nous nous y rendrons donc en voiture.
[ Sara | Le 15-08-2008 22:22 |
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De Terrace à Prince Rupert, nous avons descendu la Skeena River. Les saumons ont commencé à la remonter. Nous avons vu beaucoup de pêcheurs le long des berges de gravier. Nous avons eu de la chance d’avoir du beau temps à Prince Rupert, puisque ce doit être l’une des localités du Canada les plus arrosées : au milieu d’une forêt pluvieuse et sur la côte, il pleut plus de 300 jours par an. Ce port vit de la pêche et du tourisme. Le soir, le brouillard arrive de l’océan et l’humidité tombe d’un seul coup.
Nous étions dans un camping à 1km de l’embarcadère. Il se vide et se remplit non pas avec les marées, mais avec les départs et arrivées des ferrys. Aussi, nous avons été réveillés en pleine nuit par des campeurs venus s’installer sur… euh, non… à côté de nous ! Ils disposaient de toute la place nécessaire, mais sont venus planter la tente à moins d’un mètre de la nôtre… En nous levant à 5.30 le matin, nous avons bien failli nous prendre les pieds dans leur tente !
La traversée en ferry a été longue : 16h coincés sur le ferry. Nos jambes n’ont plus l’habitude de rester si longtemps sans exercice ! Heureusement, les paysages sont magnifiques : nous avons évolué dans des couloirs maritimes, entre des îles et le continent, au bord de la forêt pluvieuse. Nous avons vu de nombreuses baleines qui trouvent beaucoup de plancton dans ces eaux.
Nous sommes arrivés de nuit sur l’île de Vancouver et avons dû parcourir 3km à vélo. Nos lumières nous ont servi pour la 2nde fois !
Le climat et la végétation sont fort différents de ce que nous avons vu jusqu’à présent : il fait beaucoup plus humide, la végétation abonde. La forêt est exploitée ici. De nombreux chemins partent dans la forêt depuis la route. Nous sentons que nous arrivons en zone civilisée… Nous allons profiter des 2 derniers jours de tranquillité qu’il nous restent…
[ Sebastien | Le 11-08-2008 11:04 |
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La deuxième partie de la Cassiar Highway a été encore plus belle que la première. Bien que nous n’ayons pas eu du beau temps tous les jours, nous avons pu bien profiter des merveilleux paysages.
Nous avons rencontré de nombreux ours, surtout des noirs qui avaient peur de nous dès que nous arrivions avec nos vélos, alors qu’ils ne prêtent plus aucune attention aux voitures, bus, camions ou motos !
Nous avons dû affronter un vent de face toujours plus soutenu. Même si notre peur des ours en journée s’est estompée au fur et à mesure des rencontres, elle est restée la même la nuit, d’autant plus que les nuits sont de plus en plus sombres, puisque nous descendons plein sud. Il fait désormais nuit noire pendant quelques heures.
A mi-distance, à Bell 2, nous avons fait une pause réparatrice après une étape de 120km dans un complexe de bon standing spécialisé l’hiver dans le héli-skiing (dépose de skieurs en hélicoptère au sommet des montagnes alentours)… Activité pas très développement durable… Nous avons pu profiter du sauna, des bains bouillonnants et du grand écran du salon pour regarder un film !
On nous a par ailleurs fortement conseillé d’aller à Stewart (BC) et Hyder (Alaska). Nous avons longuement hésité, puisqu’il nous fallait faire un aller-retour de 150km, puis faire ensuite cette longue étape de 156km que nous redoutions tant… Nous avons changé nos plans en apprenant qu’il y avait une navette qui reliait Stewart à Terrace.
Nous avons donc pédalé les 70km séparant Meziadin de Stewart, et avons vu beaucoup, beaucoup d’ours, notamment dans les environs de Stewart et Hyder… Nous avons rencontré nos premiers grizzlys (nous n’avions vu jusqu’à maintenant que des ours noirs et seulement un bébé grizzly)…
Hier nous avons pris la navette pour nous rendre à Terrace, un saut de 350km. Nous avons été parachutés dans la ville, 13.000 habitants. Nous avons eu du mal à nous faire au bruit et au trafic de la ville ! Nous en avons profité pour faire quelques courses et avons été épatés par le choix dans les rayons du supermarché … Nous ne savions presque plus quoi choisir dans ces rayons si remplis !
Aujourd’hui et demain nous pédalons en direction de Prince Rupert pour prendre le ferry pour l’Île de Vancouver : 145km en 2 jours.
[ Sara et Sébastien | Le 06-08-2008 10:19 |
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Les populations indiennes le long de notre route (Alaska, Territoire du Yukon et nord de la Colombie Britannique) ...
D’après ce que nous avons pu lire jusqu’à présent le long de la route, l’histoire des différents peuples indiens est très semblable.
Jusqu’à la fin du 19ème siècle, ils vivaient paisiblement en harmonie avec la nature : chasse, pêche, trappe et cueillette. Ils échangeaient les fourrures avec les Européens et les Russes contre des armes (pour la chasse) et autres matériels leur facilitant le quotidien. La ruée vers l’or (fin du 19ème – début 20ème siècle), la construction de l’Alaska Highway et la baisse du prix des fourrures ont complètement bouleversé leur mode de vie. Tous n’étaient pas préparés à vivre à l’occidentale, de manière sédentaire : presque du jour au lendemain, ils ont dû abandonner le troc pour utiliser une monnaie d’échange qu’ils ne connaissaient pas. Les produits de la société de consommation se sont immiscés dans leur vie et leur sont devenus indispensables. Mais pour pouvoir les acquérir, il leur fallait de l’argent. Comment trouver un travail rémunéré au milieu de nulle part ? Ils se sont donc rapprochés de la civilisation occidentale (le long de l’Alaska Highway) en proposant leurs services : certains travaillent dans les mines et d’autres dans l’entretien des routes.
Tout en leur accordant tardivement le droit de vote, le gouvernement leur a aussi imposés de scolariser leurs enfants tout au long de l’année. Par conséquent, ils ont dû s’adapter à un nouveau mode de vie au dépend de leur culture. Petit à petit, ils ont été totalement assimilés et peu d’entre eux vivent encore selon les traditions ancestrales.
Aujourd’hui, la nation se sent un peu coupable de la disparition de ces peuples, d’avoir « volé » leurs terres en prétendant qu’elles appartenaient à la Couronne (Canada) ou à l’Etat (USA, dont Alaska). Elle met donc en place des « programmes » pour aider ces populations, par subventions et aides financières de toutes sortes. Les Indiens se trouvent donc complètement assistés, ce qui ne les encourage pas du tout à entreprendre quoi que ce soit. Souvent, cette population est très touchée par l’alcoolisme et les drogues. Aux abords des villages, il n'est pas rare de lire des panneaux, tels que « la vraie vie est sans alcool ni drogue », « pas d’alcool sur un rayon de 5 km autour du village » en sont des signes.
Attention, nous ne généralisons pas, mais nous nous permettons de décrire ce que nous avons vu, lu, et entendu le long de notre route. Au sein de ces populations, quelques personnes réussissent à construire quelque chose mais se rapprochent très souvent de lieux où vivent des occidentaux en abandonnant leur village natal.
Enfin, nous n'avons pas visité de villages à l'écart des routes, loin des tentations de la vie occidentale. Ce que l'on nous a rapporté, c'est qu'ils continuent à vivre en chassant, en trappant et en pêchant. Le rythme scolaire dans ces communautés est d'ailleurs adapté: l'école commence mi août et finit tôt au printemps dès que la pêche reprend. Malheureusement, nous avons aussi entendu que l'alcool et d'autres drogues sont également présents dans ces agglomérations reculées, uniquement accessibles par avion...
[ Sebastien | Le 06-08-2008 10:17 |
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Lorsqu’on voyage à vélo, on a horreur de 2 choses : le vent de face et l’humidité (pluie, neige, etc.)
Lorsqu’on voyage à vélo, on est en constant besoin de 2 choses : de l’eau pour boire et cuisiner, et de la nourriture ! Beaucoup de nourriture !
Nous sommes au milieu de la Cassiar Highway, à Iskut (300 habitants), qui est la dernière agglomération avant 400km en partant vers le Sud. Nous avons donc besoin d’une semaine de nourriture pour être tranquille.
Et hier, grosse déception dans le magasin de Iskut... Il était quasiment vide! Pas de pain, le fromage cheddar sous cellophane est vendu par paquet de 1kg... Des produits frais qui ne le sont plus vraiment, et énormément de produits périmés!!! Le fromage que nous avions choisi était périmé depuis 15 jours, les barres de céréales depuis 1 an... Nous avons choisi les 2 dernières pommes qui n’avaient pas encore commencé à pourrir… Les carottes enfermées dans leur cellophane étaient périmées depuis 5 jours… En remplacement du pain, nous avons trouvé des tortillas surgelées… périmées depuis presque 2 ans…
Nous avons donc acheté ce qui nous rebutait le moins… Pour ce qui est de l’eau, pas de problème, nous avons de quoi la filtrer et la traiter et ce ne sont pas les cours d’eau qui manquent dans la région.
En parlant d’eau, la météo n’est pas optimiste pour les jours à venir… Il devrait pleuvoir ! Et pour couronner le tout, le vent souffle face à nous !
En ce qui concerne nos sacoches détériorées, nous avons pu les réparer avec notre inséparable scotch gris (Chaterton)!
Pour éviter de camper dans le bush avec les ours, il nous reste 4 étapes de vélo : 37km, 115, 90 et... 153!!!!
Nous ferons certainement une nouvelle pause d'une journée après les 115km.
*** NOUVEAU: Les statistiques sont disponibles en page d'accueil du site ***
[ Sebastien | Le 29-07-2008 11:59 |
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