Les populations indiennes le long de notre route (Alaska, Territoire du Yukon et nord de la Colombie Britannique) ...
D’après ce que nous avons pu lire jusqu’à présent le long de la route, l’histoire des différents peuples indiens est très semblable.
Jusqu’à la fin du 19ème siècle, ils vivaient paisiblement en harmonie avec la nature : chasse, pêche, trappe et cueillette. Ils échangeaient les fourrures avec les Européens et les Russes contre des armes (pour la chasse) et autres matériels leur facilitant le quotidien. La ruée vers l’or (fin du 19ème – début 20ème siècle), la construction de l’Alaska Highway et la baisse du prix des fourrures ont complètement bouleversé leur mode de vie. Tous n’étaient pas préparés à vivre à l’occidentale, de manière sédentaire : presque du jour au lendemain, ils ont dû abandonner le troc pour utiliser une monnaie d’échange qu’ils ne connaissaient pas. Les produits de la société de consommation se sont immiscés dans leur vie et leur sont devenus indispensables. Mais pour pouvoir les acquérir, il leur fallait de l’argent. Comment trouver un travail rémunéré au milieu de nulle part ? Ils se sont donc rapprochés de la civilisation occidentale (le long de l’Alaska Highway) en proposant leurs services : certains travaillent dans les mines et d’autres dans l’entretien des routes.
Tout en leur accordant tardivement le droit de vote, le gouvernement leur a aussi imposés de scolariser leurs enfants tout au long de l’année. Par conséquent, ils ont dû s’adapter à un nouveau mode de vie au dépend de leur culture. Petit à petit, ils ont été totalement assimilés et peu d’entre eux vivent encore selon les traditions ancestrales.
Aujourd’hui, la nation se sent un peu coupable de la disparition de ces peuples, d’avoir « volé » leurs terres en prétendant qu’elles appartenaient à la Couronne (Canada) ou à l’Etat (USA, dont Alaska). Elle met donc en place des « programmes » pour aider ces populations, par subventions et aides financières de toutes sortes. Les Indiens se trouvent donc complètement assistés, ce qui ne les encourage pas du tout à entreprendre quoi que ce soit. Souvent, cette population est très touchée par l’alcoolisme et les drogues. Aux abords des villages, il n'est pas rare de lire des panneaux, tels que « la vraie vie est sans alcool ni drogue », « pas d’alcool sur un rayon de 5 km autour du village » en sont des signes.
Attention, nous ne généralisons pas, mais nous nous permettons de décrire ce que nous avons vu, lu, et entendu le long de notre route. Au sein de ces populations, quelques personnes réussissent à construire quelque chose mais se rapprochent très souvent de lieux où vivent des occidentaux en abandonnant leur village natal.
Enfin, nous n'avons pas visité de villages à l'écart des routes, loin des tentations de la vie occidentale. Ce que l'on nous a rapporté, c'est qu'ils continuent à vivre en chassant, en trappant et en pêchant. Le rythme scolaire dans ces communautés est d'ailleurs adapté: l'école commence mi août et finit tôt au printemps dès que la pêche reprend. Malheureusement, nous avons aussi entendu que l'alcool et d'autres drogues sont également présents dans ces agglomérations reculées, uniquement accessibles par avion...
[ Sebastien | Le 06-08-2008 10:17 | 1 commentaire]
[ Gilou |
Le 07-08-2008 18:42]