Nous le savons, cet article est très long, mais voulions partager tout cela avec vous.
Flagrant délit de corruption (par Sébastien)
En Basse Californie, nous avions déjà eu de nombreux barrages militaires. Depuis Oaxaca, nous les avons retrouvés. Tous les 30km en moyenne, nous passons un barrage de la police fédérale ou un barrage militaire. A vélo, nous passons sans aucun problème, nous ne nous arrêtons même pas, et personne ne nous a jamais rien demandé. Ce n'est pas si évident pour les voitures particulières, surtout celles conduites par des personnes ne semblant pas mexicaines.
Il y a quelques jours, nous avons déjeuné dans une taqueria juste à côté de l'un de ces barrages, et avons eu le temps d'observer comment cela se passe. Parfois, les militaires fouillent toute la voiture. Et par deux fois, lorsque la procédure a duré un peu, nous avons vu le voyageur donner un peu de ce qu'il transportait: la première deux gros sacs de cacahuètes, et la seconde deux belles chemises toutes neuves portant les étiquettes de prix que les militaires ont bien pris le temps de choisir à leur goût... Ce n'est pas grand chose, mais nous n'avons vu que ce qui est le plus visible...
La corruption au Mexique est un vrai fléau. Tous les domaines sont touchés. De l'avis de tout le monde ici, c'est toujours plus facile d'arriver à ses fins en glissant un petit billet... Officiellement, le Président prétend qu'il n'y a pas de corruption, mais nous avons quand même vu à la télévision des campagnes de prévention pour lutter contre celle-ci!
Note: ces barrages policiers et militaires sont destinés à lutter contre le trafic d'armes et de drogues. Ce qui est surprenant, c'est qu'ils sont très souvent seulement dans un sens... le sens Sud/Nord, la drogue remontant de Colombie ou du Vénézuela et passant par l'Amérique Centrale à destination des Etats-Unis...
L'Amérique Centrale (par Sébastien)
Bien que toujours au Mexique, nous sommes déjà en Amérique Centrale depuis quelques jours! En effet, géographiquement, c'est l'isthme de Tehuantepec qui sépare l'Amérique du Nord de l'Amérique Centrale. Dans cet isthme, nous avons eu le plaisir de traverser des plantations de manguiers, sur lesquels poussent les mangues!
Nous le savons, et beaucoup de personnes nous l'ont rappelé, les pays d'Amérique Centrale sont plus pauvres que le Mexique, et leur stabilité politique est souvent plus précaire et peut basculer à tout moment.
C'est d'ailleurs le cas du Guatemala que nous allons traverser très bientôt. Depuis quelques mois, l'insécurité est plus grande et la violence a refait son apparition. Personne n'en parle, et pourtant, plusieurs zones du pays sont classées dangereuses par les Ministères des affaires étrangères de nombreux pays. A Mexico, Patrice nous avait déjà mis en garde. Réal, un Québecois que nous avons rencontré il y a peu, nous l'a confirmé par expérience. Par ailleurs, en lisant le blog de deux jeunes femmes suisses voyageant à vélo en Amérique Centrale, nous avons eu la désagréable surprise de lire qu'elles ont été braquées au bord du lac Atitlan au Guatemala. On leur a tout pris, sauf leurs vélos.
Nous l'avions dit avant notre départ: notre itinéraire est variable selon la situation politique des pays.
Notre décision est maintenant prise, nous irons en bus de San Cristobal de las Casas (Mexique) à Quezaltenango (Guatemala), ce qui est un peu moins risqué et beaucoup plus rapide que le vélo pour traverser la zone dangereuse de la frontière du Guatemala (avec le Mexique). Cette région est risquée du fait des narcos-trafiquants et des migrants fuyant l'Amérique Centrale vers le Mexique et/ou les Etats-Unis. En synthèse, ces derniers veulent passer la frontière coûte que coûte, et sont souvent obligés de payer des passeurs pour cela. N'ayant pas d'argent, ils en trouvent en braquant les gens de passage...
Ce n'est ni la première, ni la dernière frontière qui nous fera trembler! En traversant Tijuana il y a 3 mois, nous savions que nous prenions des risques. Le lendemain de notre passage, des fusillades ont entrainé la mort d'une vingtaine de policiers. Suite à cela, c'est l'armée qui a repris le contrôle de la ville. L'armée est beaucoup plus présente au Mexique qu'au Guatemala, ce qui peut expliquer que le pays soit plus sûr.
Une fois à Quezaltenango, nous reprendrons nos vélos et traverserons le Guatemala par le sud qui semble relativement plus sûr, et éviterons ainsi la capitale et la région du lac Atitlan.
Note: pour en savoir plus, rendez-vous sur le site du Ministère des Affaires Etrangères
Des chiffres à donner le tournis (par Sara et Sébastien)
3 pays, 8 mois de vélo, seulement une crevaison et … 10.000 km!! Ca y est, nous les avons dépassés avec beaucoup d'émotion !!!
Vous connaissez Monsieur Chkoumoune*? (par Sara)
Monsieur Chkoumoune a commencé sa journée par faire tomber le t-shirt de Sara sur la chaine de vélo bien huilée.
Lors d'une pause dans sa journée, il va acheter de l'eau, parce que dans le pays où il est, l'eau du robinet n'est pas potable. Il se dit qu'une bouteille de 2 litres est une bonne alternative aux besoins présents et en plus, la bouteille a l'air propre par rapport aux autres sur l'étalage … En l'ouvrant, voilà un bruit inattendu: Pchchchchhchittt! C'est de l'eau gazeuse... Super pour pédaler!
Un joli paysage, une personne qui travaille dans les champs, Monsieur Chkoumoune veut prendre une photo et en ouvrant sa sacoche de guidon, il se casse un ongle!
Le soir, bien au calme, il se cogne les pieds sur le lit alors qu'il porte des sandales … Ouille ça fait mal sur les orteils … Et se tape la tête sur les étagères en se relevant!
Le lendemain, il se lève, de bonne humeur et reposé, en se disant que peut être, il sera Monsieur Chance. Il décide de bouger le vélo de Sara, qui se prend dans le bord du lit. Il s'énerve et … stiiinnngggg ! Un rayon de cassé … et un autre de tordu …
La morale de l'histoire? Monsieur Chkoumoune c'est bien Sébastien, comme vous l'avez peut être deviné. Et puis, on l'aime quand même Monsieur Chkoumoune, mais faudrait pas qu'il soit trop présent dans notre voyage!
* Chkoumoune: malchance, poisse, quand tout va de travers
Le Chiapas: le pays du cœur sur la main. (par Sara)
Depuis notre entrée dans le Chiapas, les rencontres s'enchainent...
Tout a commencé par une pause pour acheter des boissons fraîches. Deux hommes sont sur la terrasse, ils ont chacun une dizaine de canettes de bière devant eux. Je les aborde pensant qu'ils sont les gérants de ce petit « restaurant ». Ils appellent alors le gérant: les stocks sont bas et il ne lui reste que 2 bouteilles de soda. Je les prend et au moment de payer, un des 2 hommes aux bières m'explique qu'il souhaite nous les offrir. Je m'éloigne et rejoins Sébastien: l'homme me suit pour nous proposer de nous offrir à manger! Nous avons faim et la journée est longue et épuisante: il nous reste encore 30km et beaucoup de dénivelé. Nous acceptons cependant l'invitation: ça a tellement l'air de lui faire plaisir. Nous aurons droit au seul plat que le « restaurant » a à offrir: soupe avec morceau de poulet et tortillas. Miam!
Nous continuons notre route et passons un poste d'inspection sanitaire. Celui qui paraît être le chef de l'équipe nous héle alors que personne n'était à son poste et que nous allions passer tout droit. Nous pensions vraiment qu'il allait nous faire ouvrir nos sacoches et vérifier ce que nous avions dedans, comme 2 tomates, un avocat, du fromage, une orange et des mangues … Mais pas du tout, il veux juste discuter avec nous et a fait signe à son équipe de nous rejoindre. Les questions fusent et nous comprenons et savons nous faire comprendre sans trop de mal.
La même journée, nous faisons une pause à la station essence pour acheter de l'eau. A côté de nous, il y a une famille dans une toute petite voiture: un mère qui allaite son bébé, une petite fille de 3-4 ans, la grand-mère à l'avant et le mari qui conduit. Le mari me demande où nous allons … nous n'étions plus qu'à 5km de notre arrivée. Je lui dis et il est heureux pour nous et ça nous fait du bien. Il va acheter lui aussi des boissons et revient avec 2 sucettes qu'il nous offre en nous souhaitant la bienvenue au Mexique et un bon voyage, comme pour fêter l'une de nos plus grosses étapes depuis notre départ de Anchorage!
Et lors de notre dernière étape au Mexique, nous nous arrêtons à nouveau dans une station service (ici, les stations service ont un petit magasin d'alimentation à côté). Nous discutons avec le gérant qui est curieux: il ne sait pas si nos montures sont des vélos ou des motos. Sébastien va nous choisir une grande bouteille de jus de citron/eau fraiche. Le gérant refuse que nous payions: c'est sa contribution à notre voyage!
Nous arrivons enfin à Tuxtla Guttierez, capitale du Chiapas. Nous devons téléphoner à Gabriel, notre hôte pour les 3 nuits. Nous ne savons pas combien de numéros nous devons faire: ici, il y a un code pour les régions qu'il ne faut pas faire si on est déjà dans cette région, mais si c'est un numéro de téléphone portable, il faut rajouter 045 devant + le code de la région (mais le numéro ne change pas par rapport à un fixe!). Un peu confus, non? Bref, nous sommes devant la cabine téléphonique. Nous n'y arrivons pas. Je demande donc à un homme juste à côté. Il essaie de nous aider, mais doute: il va demander confirmation à son collègue sur le nombre de chiffres à faire. Il revient, compose le numéro sur son téléphone portable, nous introduit à Gabriel en tant qu'Américains (parce qu'ici, si on n'est pas Mexicain et qu'on voyage, on est obligatoirement Américain!) et nous tend le combiné !
Depuis notre entrée dans le Chiapas, nous avons l'impression d'être dans un autre pays: les gens sont accueillants, ouverts, viennent encore plus vers nous pour discuter et sont près à nous aider. Ils n'hésitent pas à nous offrir des boissons ou de la nourriture, ce qui nous met parfois mal à l'aise: mais nous n'osons pas toujours refuser tellement ça vient du cœur.
Transjurassienne 2009 (par Sébastien)
Je n'ai pas eu le plaisir de m'aligner sur la ligne de départ cette année... Mais nous avons fait nous aussi notre « transju »! Dimanche, en terme de difficultés, ce fut l'une, sinon la journée la plus difficile depuis notre départ d'Anchorage: plus de 80km, 6h40 en selle, beaucoup de vent de face avec de violentes rafales, plus de 25°C, et un total de plus de 1600m de dénivelé positif.
Le lendemain, ce n'était pas repos pour nous! Nous étions encore au travail! De nouveau plus de 80km, de la chaleur et toujours des bosses.
Je peux l'attester, chargés comme nous sommes, une étape comme celle de dimanche vaut bien une transjurassienne ou une marmotte!
Notre programme pour la suite (par Sara)
Nous voici donc à Tuxtla Gutierrez, capitale du Chiapas, dernière étape mexicaine de notre voyage.
Nous commencerons par une visite de la ville et nous devons trouver un magasin de vélo pour réparer la roue de Sara qui a quand même fait 160km avec un rayon cassé et un rayon tordu, sur des routes garnies de nids de poules.
Nous espérons aussi rencontrer au moins une des Institutions de Microfinance, au nombre de 7 dans la ville.
Ensuite, nous prendrons quelques jours de vacances en dehors du cadre de l'Association Planète Durable et Solidaire. Heather, amie de Sara (et traductrice du blog en anglais au passage!) arrive vendredi pour une dizaine de jours. Nos vélos resteront donc au chaud pendant que nous découvrirons la péninsule du Yucatan en voiture de location.
Après avoir fait les "touristes", nous prendrons un bus depuis San Cristobal de Las Casas pour nous rendre à Quezaltenango, la 2ème plus grande ville du Guatemala, afin d'éviter la zone classée "dangereuse" par le Ministère des Affaires Etrangères.
[ Sebastien | Le 10-02-2009 13:32 |
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Depuis Oaxaca, nous avons fait une halte à Mitla, où nous avons non seulement pu visiter les ruines de la cité Zapotèque, mais aussi assister à la fête du village. Des délégations des villages environnants étaient venues présenter chacune leur spectacle de danse en vêtements traditionnels. Malgré le vent glacial, nous avons passé une excellente soirée !
Le lendemain, nous avons repris la Panaméricaine en direction du sud. Le peu de trafic sur cette route mythique nous a surpris. Le sud de l’état d’Oaxaca est très peu peuplé, et très pauvre. Cela n’enlève rien à la gentillesse des habitants et à la beauté des paysages. Les agriculteurs cultivent leurs champs à l’aide d’ânes, de bœufs ou de chevaux, rien n’est mécanisé. Sur notre route, nous avons vu énormément de fabriques artisanales de Mezcal. Cette activité semble prédominante dans cette région. Le contraste est saisissant avec le Nord du pays. Mais nous avons trouvé un point commun avec la Basse Californie : l’agressivité et la méchanceté des chiens ! A notre passage, ils deviennent fous, aboient énormément et tentent de venir nous mordre au milieu de la route, même si nous sommes lancés à 40km/h dans une descente. Les écarts qu’ils nous obligent à faire deviennent de plus en plus dangereux.
Lundi, nous avons campé au bord d’une rivière qui semblait propre. Nous le précisons, car l’état des bords de route ne fait malheureusement qu’empirer… Les ordures en tout genre jalonnent de plus en plus notre route. Les nombreux panneaux indicateurs militant pour plus de propreté n’y font rien : « une route propre est une route plus sûre », « Faites preuve de bonne éducation, ne jetez rien sur les routes »…
En 3 jours, nous sommes passés d’une altitude de 1700m à 200m. Les descentes ont été belles, mais nous avons eu aussi de nombreuses et longues montées sous la chaleur harassante du soleil. Le climat a beaucoup changé. Il est beaucoup plus humide, les arbres refont leur apparition, ainsi que les oiseaux de diverses espèces. Nous entendons des bruits surprenants sur les bas-côtés, et avons vu un iguane traverser la route devant nous.
Les rencontres du jour ont été riches et surprenantes : c’est d’abord cet adolescent d’une douzaine d’années qui s’est timidement rapproché de nous et qui s’est assis à côté de nous sur les marches de la taqueria où nous venions d’acheter une boisson fraîche au sommet d’un col. Il était très intéressé par les vélos, et voulait savoir où nous allions. Nous ne sommes pas certains qu’il est compris notre réponse. A notre question « vas-tu à l’école ? », il a répondu « non. ». Plus tard, lorsque nous partions, il a tenté sa chance : « Auriez-vous un dollar ? » ; « Non, désolé ! ».
Après la descente, nous pensions trouver notre « ville-étape » sur le chemin… Mais c’est au carrefour y menant que nous nous sommes arrêtés. Les chauffeurs de taxi nous ont spontanément proposé leur aide et nous ont indiqué où trouver le seul hôtel du village.
Nous avons fait étape mardi soir à Tequisistlan qui est un village 2km à l’écart de la Panaméricaine. Nous avons fait sensation en arrivant dans l'après-midi avec nos vélos chargés. Tous les habitants nous ont dévisagé des pieds à la tête. Les rares qui ont osé nous aborder nous ont demandé pourquoi nous étions venus nous échouer ici en nous précisant qu’ils ne voient que très rarement des touristes dans leur village. Un gérant de supérette nous a beaucoup questionné sur notre voyage et nous a, lui aussi, proposé son aide pour quoi que ce soit.
Nous avons eu hier une journée très éprouvante : nous sommes partis tôt (à 7.30, le soleil se levant à 7.00) pour éviter la chaleur et le vent fort qui souffle depuis 2 jours. Nous avons pu faire 50km sans problème dans la matinée, le vent soufflant dans notre dos et sur le côté gauche.
Après notre pause à Tehuantepec pour une pâtisserie et une « agua de frutas » (jus de fruits frais mélangé à de l'eau) au melon et à la noix de coco, nous pensions n'en avoir que pour une bonne heure pour rallier Juchitan. Nous en avons mis plus de 3... La ligne droite de 26km séparant Tehuantepec de Juchitan a été un vrai supplice. Dans cette plaine, le vent soufflait beaucoup plus fort, accompagné de rafales. Ces dernières nous projetaient violemment sur le bas-côté. Aussi, pour éviter de sortir de la route, nous essayions de rouler plus à gauche en luttant contre le vent. Avec la circulation assez chargée, cet exercice est vite devenu périlleux. Nous avons tenu une dizaine de kilomètres sur notre vélo, et avons évité plusieurs fois de chuter. N'en pouvant plus, Sara est descendue de son vélo pour le pousser, ce qui n'était pas vraiment plus facile... Le vent nous saoulait, et nous nous enfermions chacun dans notre bulle. Le vent empirait. OK. Il arrive un moment où il faut s'avouer vaincu. Sara le souhaitait depuis un moment, et cette fois, j'ai accepté: nous avons fait du stop pour les 12km restants. Après 5 minutes d'attente et un bras d'honneur, une estafette s'est arrêtée. C’est un couple qui nous a ouvert l’arrière du véhicule, nous y avons monté les vélos et nous y sommes installés aussi : pas de place devant. Ils nous ont déposé à la station essence en ville, sans un mot. Nous avons fait le tour de la ville à la recherche d'un lieu pour dormir. Incompréhensible: dans une des régions les plus pauvres du Mexique, et sans vraiment d'attrait touristique, il nous est impossible de trouver une chambre décente pour le prix que nous payons habituellement (200 pesos, soit environ 11EUR). Ici, pour ce prix là, la chambre n'est pas très propre, il n'y a qu'un seul oreiller, et pas d'eau chaude. Nous nous en accommoderons! Jusqu'à présent, pour le même prix nous avions droit à un confort équivalent à un 2 étoiles français, ce qui nous suffit amplement!
Le marché regorge de fruits, de légumes, de poissons, de viande exposés en plein soleil et dans la poussière du vent. Dans les endroits à l'abri du vent, c'est un nuage de mouches qui les recouvrent. Il y a aussi des iguanes en vente! Nous n'en avons pas encore goûté.
A notre grand étonnement et pour notre plus grand plaisir, nous nous sommes fait accoster par un couple de Zapotèques alors que nous n'étions même pas à vélo. Nous avons discuté pendant un quart d'heure (en Espagnol!), eux nous questionnant sur notre voyage, et nous les questionnant sur leur vie de tous les jours.
PS: Merci pour vos nombreux messages d'encouragement qui nous font du bien;
[ Sebastien | Le 05-02-2009 18:13 |
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Quelques jours de repos nous ont fait du bien, nous en avions vraiment besoin. Mais depuis aujourd'hui, Sara a de nouveau le nez qui coule et mal à la gorge... Nous ne nous en sortirons donc jamais!
Notre première impression concernant Oaxaca n'était pas bonne. Et bien heureusement que nous avons pris le temps de découvrir cette ville, car cela en vallait vraiment la peine! Nous avons arpenté ses rues, ses nombreux marchés, et goûté de nombreuses spécialités culinaires, notamment grâce aux précieux conseils de Jessica et Joël, nos hôtes de ces derniers jours.
Aujourd'hui, nous avons visité les ruines de Monte Alban qui dominent Oaxaca et les vallées alentours. Superbe.
C'est donc demain que nous repartirons avec un meilleur moral et des jambes courbaturées par la longue marche d'aujourd'hui. Nous prendrons la direction de Tuxtla Gutierrez, la capitale du Chiapas, que nous devrions rallier en une dizaine de jours. Au fur et à mesure que nous redescendrons des montagnes et que nous nous rapprocherons du Pacifique, nous devrions avoir de plus en plus chaud et connaître un climat plus humide...
[ Sebastien | Le 30-01-2009 23:11 |
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C’est non sans mal que nous avons finalement atteint Oaxaca, la capitale de l’Etat de Oaxaca. Non sans mal, vous vous demandez pourquoi ?
Nous sommes partis de Tehucan avec l’idée de rallier Oaxaca en trois jours. Trois jours qui normalement auraient dû se passer tranquillement, sans embûche, si ce n’est quelques petites montagnes en vue… et au moins une nuit en camping sauvage.
Nous partons de Tehucan, de chez les couchsurfers samedi matin. Sébastien est malade : beaucoup de fièvre, gros rhume. Je ne suis pas plus en forme : je tousse et mon nez est totalement bouché. Nous décidons cependant de nous lancer à l’affront de ce désert au centre du Mexique. A la sortie de la ville, on nous annonce 189 km jusqu’à Oaxaca…
La première journée, 45 km de descente pour commencer, puis on remonte, on remonte, on remonte… Nous devions passer un village que nous n’avons jamais vu : heureusement que nous avons fait le plein d’eau à la barrière de péage ! C’est après 4h10 de selle, 778 mètres de dénivelés et 55 km que nous jetons l’éponge et nous plantons la tente sur le bord de la route, de l’autre côté de la barrière, après avoir demandé l’autorisation au berger. C’est le plus mauvais "spot" camping de notre voyage : en plein virage, dans une montée … Les camions font du bruit, que ce soit en montant ou en descendant, on ne dort pas bien. Heureusement, pour nous redonner le sourire, le berger nous dit que nous pouvons revenir camper quand on le souhaite!
La 2ème journée nous amènera à Nochixtlan, petite ville que nous prenons comme notre sauveur : nous trouvons un petit hôtel familial très peu cher avec un bon lit et surtout une bonne douche chaude. Nous y trouvons aussi une pharmacie... Nous n’allons pas très bien les deux : le moral est dans les chaussettes. Nous avons dû appuyer fort sur les pédales pour arriver là où nous sommes : 82 km, 1313 mètres de dénivelé et 6h de selle…
Et la 3ème journée, aujourd’hui. Nous pensions que la journée serait plus facile, après avoir vérifié sur Google map. Et bien non ! Nous avons enchainé les montées et les descentes… 85 km, 763 mètres de dénivelé, 5h20 en selle.
C’est exténués que nous avons atteint Oaxaca, ville dont tout le monde nous dit du bien, ville pas chère… Nous avons tourné dans la ville et demandé à tous les hôtels que nous avons pu voir. Un constat s'impose: les prix sont très élevés ici, les plus élevés de ce que nous avons pu voir au Mexique jusqu'à présent… Nous sommes donc retournés au premier que nous avions vu, celui où nous devons partager la salle de bain et wc avec d’autres personnes (pour 50% plus cher que ce que nous payons en moyenne). Pour le moment, Oaxaca ne nous a pas fait très bonne impression…
Nous savons que nous faisons un superbe voyage, le voyage d’une vie comme beaucoup nous l’ont dit. Nous savons que nous vivons quelque chose d’exceptionnel, mais il faut aussi savoir que ce n’est pas rose tous les jours … Que parfois, on a envie de jeter son vélo et de rentrer voir nos proches, retrouver les lieux que nous connaissons… Cela a été le cas ces 3 derniers jours où même malades, il nous faut avancer et regarder devant soi…
[ Sara | Le 26-01-2009 23:43 |
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A Mexico, en nous rendant de chez Fabienne et Patrice à chez Nancy et Abelardo, je suis tombé pour la première fois depuis Anchorage. Une chute stupide, comme elles le sont la plupart du temps. Nous naviguions dans les rues de Mexico à l’aide du GPS. Nous avions trouvé la bonne rue, mais elle était à sens unique. Pour s’économiser quelques kilomètres, nous avons choisi de la remonter sur le trottoir. En passant un bateau très haut, je n’ai pas pris assez d’élan, et ai entrepris de pédaler alors que la roue avant était déjà 30cm plus haute que la roue arrière. La pédale a touché le sol, le vélo a stoppé net, et je suis tombé lourdement sur la chaussée… juste devant un taxi qui s’est arrêté à 2 mètres de moi. Je suis donc tombé sur le flan gauche avec le poids du vélo chargé sur moi. J’ai eu du mal à me relever, ma jambe gauche ne me supportant plus vraiment. Au final, plus de peur que de mal, j’ai encore un peu mal au genou, mais tout rentre dans l’ordre. Heureusement que le taxi n’allait pas vite…
Depuis 3 semaines maintenant, nous évoluons à plus de 2000m d’altitude. Entre Mexico et Puebla, nous avons même passé un col à 3215m d’altitude, ce qui est notre altitude maximum depuis Anchorage. Cela constitue une bonne préparation pour affronter les Andes ! Ce que nous avons constaté, c’est que nos corps réagissent différemment à l’altitude : Sara est plus rapidement essoufflée et a plus rapidement mal à la tête que moi. Nous avons été surpris de monter le col à 3215m sans problème alors que quelques jours auparavant, nous avions dû nous arrêter plusieurs fois dans un col à 2845m à cause de vertiges et d’essoufflements. Et pourtant, la pente du col à 2845m était plus faible que celle de celui à 3215m…
Après avoir franchi ce col, les volcans aux sommets enneigés séparant Puebla de Mexico se sont dressés sur notre droite. Le Popocateptl est le plus connu. Ce volcan culmine à 5465m d’altitude et est toujours en activité : des fumées s’échappent de son cratère en permanence. Son nom signifie d’ailleurs montagne fumante en langue Nahuatl. Plus tard, c’est le cône parfait du volcan Orizaba (5747m) que nous avons aperçu au loin. Ces paysages magnifiques sont malheureusement gâchés par la pollution qui borde les routes… Nous ne vous en avons jamais parlé, mais depuis Anchorage, des détritus en tout genre jalonnent notre route parce que les voyageurs vident leurs poubelles par la fenêtre de leur voiture. Oui, en Alaska et dans le Yukon aussi ! Ici au Mexique, il y en a sensiblement plus, et depuis quelques jours, c’est encore pire. Le déchet le plus représenté est la bouteille de soda individuelle en plastique. Il y en a une tous les 50cm d’accotement en moyenne…
[ Sebastien | Le 22-01-2009 10:44 |
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