Attaqués !

La Cassiar tient bien ses promesses pour cette première moitié …

Une première journée plutôt monotone avec la traversée du plateau du Yukon. Heureusement, les montagnes sont apparues à l’horizon pour agrémenter le paysage. Nous avons dû passer une zone de travaux. Au lieu de suivre la voiture "pilote" comme tout autre véhicule, on nous a obligés à monter nos vélos à l’arrière d’un pick-up … Nous pensions qu’il y en avait pour plusieurs kilomètres, mais au final, ce n’était que pour 700 mètres ! Nous voulions aller jusqu’à Jade City, mais le vent de face a ralenti notre allure et nous avons tapé à une porte à Good Hope Lake pour demander à planter la tente aux abords de la maison. Sean, qui nous avait dépassés en voiture dans la journée en nous encourageant, nous a accompagnés au bord du lac sur une petite plage qu’il avait repérée. Proche d’habitations, ce qui nous a rassurés, ce fut l’un des meilleurs spots de campement depuis notre départ !

Heureusement que nous ne sommes pas allés jusqu’à Jade City la veille, car la montée a été difficile ! L’agglomération de Jade City est composée de 2 commerces, dont un à l’abandon ! Un magasin bon pour les touristes que nous ne sommes pas ! Le massif montagneux de la Cassiar est l’un des plus grands gisements de jade au monde. Nous évoluons entre les montagnes. Les paysages fantastiques changent à chaque virage. En passant d’une vallée à une autre, la végétation a changé d’un coup et est devenue plus abondante.

Samedi, nous avons retrouvé la piste qui ne nous manquait pas tant que ça : 20km de pentes raides au dessus de Dease Lake. Nous n’en voyions pas le bout d’autant que le vent était, encore et toujours, de face !

Après une journée de repos à Dease Lake, nous avons parcouru 90 km pour arriver à Iskut. Nous avons passé 2 cols : le premier à 1241m d’altitude, pour redescendre passer un pont à 685m, et un deuxième col à 1086 m d’altitude ! Nous séjournons maintenant sur les rives du lac Eddontenajon (où nous cohabitons avec des lamas !) pour une nouvelle journée de repos, avant les grandes étapes qui nous attendent (supérieures à 100 km).

Oui oui, les animaux sauvages sont aussi là sur la Cassiar et nous en avons fait les frais … Nous avons d’abord rencontré un renard roux, des mouches, des moustiques, des chevaux en liberté sur la route, et 2 ours … Au loin sur le bas côté de la route, Sébastien a d’abord pris le premier ours pour un corbeau ! Ce jeune ours noir ne nous avait pas entendu arriver (et pour cause, le vent était de face !). Nous avons pourtant essayé de nous faire entendre en parlant un peu plus fort, la peur au ventre. Lorsqu’il a pris connaissance de notre présence, nous étions déjà à sa hauteur et il a détalé aussi vite qu’un lapin. OUF !

Le second, d’abord pris pour un renard roux par Sara, s’est avéré être un bébé grizzly ! Dès que nous avons réalisé que c’était un petit, nous avons cherché la mère … Terrorisés, nous cherchions tous azimuts. Nous ne l’avons pas trouvée. Le petit grizzly semblait avoir aussi peur que nous et ce n’est qu’après l’avoir dépassé qu’il a précipitamment traversé la route, certainement pour retrouver sa maman. Comme pour les moose (en canadien orignals ou orignaux, car apparemment les deux existent), c’est la pire des situations que de se retrouver entre le petit et sa mère, qui n’hésite pas à attaquer si elle s’en aperçoit, afin de protéger sa progéniture. OUF !

C’est finalement par des écureuils que nous nous faisons attaquer ! Ils sentent la nourriture que nous transportons, surtout le pain, et veulent à tout prix y accéder. Pour cela, pendant la nuit, ils vont même jusqu’à grignoter les parois de nos sacoches. Nous nous retrouvons donc avec 2 énormes trous dans nos sacoches (normalement étanches) !

[Drapeau de Canada Sara et Sébastien | Le 29-07-2008 03:43 | 4 commentaires]

Cassiar Highway + Ferry

C’est l’itinéraire que nous avons finalement choisi après moultes hésitations.

Nous prendrons donc la Cassiar Highway jusqu’à Kitwanga, où nous avons prévu des étapes parfois un peu longues afin de rallier un camping pour le soir et d’éviter le camping sauvage sur cette partie.

Puis direction Prince Rupert où nous prendrons le ferry qui nous amènera sur l’Île de Vancouver.

Les ours n’ont qu’à bien se tenir !

[Drapeau de Canada Sara | Le 22-07-2008 17:51 | 3 commentaires]

Avis aux Moose-Ki-Tos!

Quoique vous en pensiez, nous ne sommes pas des restaurants ambulants … il n’est donc pas nécessaire d’inviter vos centaines d’amis avec vous à chaque fois que vous nous croisez !

Notre tente est une tente 3 places : une pour Sébastien, une pour moi et une pour nos sacoches ! Tout autre individu n’est pas le bienvenu … et surtout pas vous les moustiques : encore une fois, pas la peine d’inviter vos centaines d’amis dedans !

Si l’un de vous est tué dans une bataille de sang avec l’un de nous, ne pourriez-vous pas partir à son enterrement au lieu de nous attaquer et de causer un génocide dans votre espèce ?

Arrêtez d’être intrusif : notre cou et le dessous de nos pantalons sont propriété privée : no trespassing, keep out !

PS à l’attention des humains : Tout ça pour dire que nous en croisons énormément et qu’ils nous attaquent sans arrêt … Nous ne comptons plus les piqures de moustiques, ça nous donne le vertige ! Nos jambes portent les cicatrices de ces attaques incessantes !

[Drapeau de Canada Sara | Le 21-07-2008 12:16 | 6 commentaires]

Alaska Highway

Lundi après midi, Didier nous a déposés peu après Whitehorse, pour compenser le retour en arrière de vendredi. Sortis de la ville, nous avons continué en direction de l’Est sur l’Alaska Highway. Nous n’avons fait que 25 kilomètres et nous sommes arrêtés au premier camping du gouvernement du Yukon à Marsh Lake.

La journée de mardi nous a amenés à Jonsons Crossing au terme de 85 km, avec un léger vent dans le dos, mais sous quelques averses.

Mercredi fut une journée remplie de rencontres cyclotouristiques et très culturelle. Nous avons croisé 3 cyclotouristes qui vont à Prudhoe Bay : un anglais (Cazy), un suisse (Florent) et un Californien (Jack). Florent et Jack se sont rencontrés (ils ne se connaissaient pas avant)vers Vancouver et ont décidé de pédaler ensemble jusqu’à leur destination finale. Nous avons beaucoup discuté et échangé sur nos expériences et sur les bons plans ! En arrivant à Teslin, nous avons visité un musée, relatant l’histoire et la culture des Tlingit, le peuple indien de la région (article à venir sur la vie des Indiens d’hier et d’aujourd’hui). Après cette pause très culturelle, nous avons finalement planté la tente 10 km après Teslin.

La journée de jeudi fut une très longue journée : 115 km en 7h15 de selle. Au début, nous avions prévu « seulement » un peu moins de 100 km, mais à Swift River, le motel et le restaurant étaient fermés pour des raisons sanitaires … Nous avons donc dû continuer 18 km à 7h le soir pour rallier la prochaine habitation. Nous sommes finalement arrivés à Continental Divide à 20h, épuisés ! Nous n’avons pas planté la tente ce soir là et avons opté pour une chambre au motel : pour quelques dollars nous avons pu profiter d’un lit avec des vrais draps, d’une salle de bain « comme à la maison », d’une télévision … sans bataille avec les moustiques et sans avoir à mettre la nourriture loin de nous à cause des ours ! Nous avons dormi comme des bébés !

Vendredi, nous avons payé les frais de notre grosse journée de la veille : nos jambes ne voulaient plus avancer, nos genoux étaient très douloureux … Nous avons donc décidé de rallier le prochain Lodge : 18 km au compteur ! Notre emplacement de camping se situait au bord de la rivière Rancheria, un bon spot ! Nous avons même entendu un orignal traverser la rivière lorsque nous essayions de trouver le sommeil. Nous n’avons pas osé sortir de la tente mais aurions dû : le lendemain matin, les traces dans le sable étaient énormes !


Samedi a encore été une grosse journée, 98 km, pour rallier la jonction avec la Cassiar highway où nous passons actuellement une journée de repos (dimanche). Un gros dilemme se pose à nous :

  • Prendre la Cassiar Highway, très belle à ce qu’il parait, mais aussi très fréquentée par les ours. Le manque de services sur les 400 derniers kilomètres nous fait hésiter. Aucun camping ou habitation …
  • Continuer sur l’Alaska Highway avec plus de traffic, plus de services, plus de kilomètres et … des ours !

[Drapeau de Canada Sara et Sébastien | Le 20-07-2008 16:43 | 4 commentaires]

Chez Didier

Notre retour en arrière a été profitable. En effet, nous avons pu nous reposer et nous changer les idées chez Didier. Didier est un français qui s’est installé au Canada depuis 8 ans et au Yukon depuis 6 ans. Il est menuisier-charpentier, mais surtout « musher », raison pour laquelle il est venu s’installer au Yukon. Un musher est le « conducteur » des traineaux à chiens. Les grands espaces et le climat du Yukon en font un des endroits les plus prisés au monde pour les mushers. Didier a donc construit lui-même sa cabine au fond des bois et possède une meute de 40 chiens de traineaux. Sa vie s’organise autour de ses chiens : il dispose néanmoins de l’aide d’un « handler » (soigneur), en la personne de Marine pour la saison 2008-2009. Les chiens se reposent l’été, à cause des températures trop élevées, pendant que Didier travaille. L’entrainement reprendra en septembre pour préparer les courses de l’hiver, la plus importante de toute étant la « Yukon Quest ». Didier est en effet l’un des rares mushers qui s’alignent au départ de cette course de chiens de traineaux la plus renommée au monde : plus de 1.000 miles (1.600 km) de course sans assistance (sauf 36 heures de repos obligatoire à Dawson City où le soigneur a le droit d’intervenir) dans les étendues désertiques et glaciales de l’Alaska et du Yukon. Les températures peuvent descendre à -60°C, sans compter l’effet vent !

Au cours de longues conversations avec Didier, nous avons beaucoup appris sur le « Yukon Way of Life » (le style de vie au Yukon), les chiens de traineaux, etc. Quand nous montrons chaque jour, sur nos vélos, que nous avons finalement besoin de peu de choses pour vivre, Didier prouve au quotidien qu’il est possible de vivre, d’être heureux et épanoui, sous le 60ème parallèle sans eau courante et sans électricité, dans une cabine, au fond de la forêt, au 21ème siècle !

Nous avons passé d’excellents moments en la compagnie de Didier et Marine. Nous n’avons pas eu la chance de rencontrer Martine, la femme de Didier, cuisinière (l’été) dans les camps de chercheurs d’or du Territoire du Nord Ouest, loin de toute civilisation.

Avec Marine, nous avons profité de notre passage pour faire du canoë sur Fox Lake (sans oublier la pause douche dans le lac !) et du cheval chez les voisins. Ces deux jours ont eu le mérite de bien nous changer les idées !

Ps: Merci Didier pour ces 2 jours, ta patience et ton hospitalité! Bonne chance pour la Yukon Quest!

[Drapeau de Canada Sebastien | Le 14-07-2008 23:08 | 6 commentaires]

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