Depuis notre arrivée dans la capitale péruvienne, nous avons redécouvert ce qu'était la vie citadine: nous avons arpenté d'énormes supermarchés avec beaucoup de choix et des prix beaucoup plus élevés que dans les supérettes. Nous avons essayé de trouver du bon matériel de vélo mais sans grand succès. Nous nous sommes aussi aventurés dans les différents quartiers de Lima avec les « combis », ces minibus aménagés pour contenir jusqu'à une vingtaine de personnes. Mais ici, pas de plan pour savoir où vont chaque véhicule, pas de numéro de ligne: c'est donc une aventure à chaque fois!
Après 2 entretiens avec des institutions de microfinance, nous partons en direction de Cusco et du Machu Picchu. Un petit détail d'altitude: entre Lima et La Oroya, notre première « grande » ville étape, il y a environ 180 kilomètres et un col à plus de 4800 mètre d'altitude (Lima est au niveau de la mer)!
[ Sara | Le 11-06-2009 07:18 |
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Après une petite escapade à cheval dans les montagnes environnant la vallée de Vilcabamba, la vallée de la longévité, où les personnes les plus âgées atteindraient 120 ans, nous avons repris les vélos pour quelques derniers cols en Equateur, moins hauts que les précédents, mais tout aussi difficiles. Nous avons adoré l’Equateur, et comme pour y rester encore un peu plus longtemps, nous sommes restés une journée de repos à Catacocha. Encore quelques cols sous la chaleur, et un camping sauvage sur le bord d’une rivière au milieu de la forêt tropicale sèche, et nous sommes arrivés à la ville frontière de Macara.
Au revoir Equateur…
Pays où :
En quittant l’Equateur, nous avons dû nous soumettre à un contrôle médical et un rappel des consignes de prévention concernant la grippe dite « porcine ». Nous sommes restés presque une heure et avons pu observer les locaux (équatoriens surtout) aller et venir d’un pays à l’autre en transportant des marchandises à vélo ou en voiture sans devoir présenter aucun papier ni passer le contrôle médical…
Bonjour Pérou !
Au Pérou, pas de contrôle, et un douanier pas très chaleureux. 50 mètres après la frontière, les « gringo, gringa ! » ont (re)commencé… Aïe ! Si c’est comme ça tout le long, le Pérou ne va pas nous plaire… Sara se fait siffler à nouveau : elle pédale donc le nez dans le guidon et ne réagit pas, c’est sa seule défense.
5km après la frontière, contrôle de police… dans une descente ! Nous ne sommes pas rassurés : nous sommes au milieu de nulle part, et une des premières questions des 3 policiers consiste à nous demander si nous avons un appareil photo… Nous pensons la même chose : on va se faire racketter ! Nous ne savons pas si c’est du lard ou du cochon (d’ailleurs, ici, les cochons sont en liberté et se promènent dans les bas côtés des routes : il n’est pas rare d’y voir une truie suivie de sa portée, une dizaine de modèles réduits !). On nous a tellement mis en garde contre les vols au Pérou que nous ne sommes pas très rassurés. Après avoir fait mine de ne pas comprendre, nous avons répondu à d’autres questions concernant notre nationalité et notre voyage, et les policiers nous ont expliqué qu’ils se font prendre en photo avec tous les voyageurs à vélo qu’ils voient passer ! Nous avons donc pris plusieurs photos, avec l’aide d’un automobiliste qu’ils ont arrêté et prié de descendre de son véhicule pour nous tirer le portrait ! Ces policiers étaient au final très sympathiques, nous ont mis en garde contre leurs compatriotes voleurs, nous ont offert un sac de brioches et nous ont très fortement déconseillés de faire étape à Sullana (où nous pensions passer la nuit suivante…). Ce conseil a été confirmé par de nombreuses personnes par la suite, notamment le propriétaire de l’hôtel dans lequel nous sommes restés le soir même, avec qui nous avons eu une longue discussion sur le Pérou. Lorsqu’il a su que nous étions de France, il a tout de suite parlé de la photo de nue de Carla Bruni mis en vente il y a peu et de l’avion d’Air France tombé dans le Pacifique… Au passage, à chaque fois que nous disons que nous venons de France, et ce depuis l’Alaska, les gens nous parlent tout de suite de Carla Bruni ou de Zinédine Zidane…
Le lendemain, notre entraînement dans les Andes et notre sang surchargé en globules rouges nous ont permis de parcourir sans problèmes 114km sur un parcours plat à travers le désert pollué de la côte Nord du pays et d’éviter ainsi de faire étape à Sullana ! Nous avons fait une moyenne en déplacement de presque 19km/h, ce qui ne nous était pas arrivé depuis l’Amérique Centrale : dans les Andes, notre moyenne ne dépassait pas les 10km/h !
Lima
Nous sommes maintenant à Lima … Rapide, n’est-ce pas ? Et oui, certains diront que nous avons triché, d’autres que nous avons bien fait. Après beaucoup d’hésitations et sachant que nous sommes un peu en retard sur notre planning, nous nous sommes décidés à éviter les 1000km qui séparent Piura de Lima, 1000km de désert plat, pas très propre, monotone. Nous avions déjà passé 2 jours dans ce décor et cela nous a suffit.
Nous avons donc choisi de prendre un bus. Départ : 18 heures. Arrivée le lendemain à 9 heures, soit 15 heures de voyage. Nous avons été impressionnés par la sécurité déployée tout au long su voyage. En plus d’un contrôle d’identité (carte d’identité ou passeport à l’appui) et d’une signature à l’empreinte digitale sur la feuille d’embarquement, les passagers sont filmés à leur montée dans le bus ainsi qu’assis à leur place, leurs sacs sont fouillés avec attention et scannés au détecteur de métaux… Mais ce traitement est à priori facultatif pour les voyageurs étrangers (à vélo ?), puisque nous y avons échappé en partie.
Ce « grand saut » nous permettra de prendre plus de temps pour affronter les montagnes andines entre Lima et le lac Titicaca, régions aussi très riches en microfinance!
[ Sara et Sébastien | Le 07-06-2009 21:52 |
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C’est une expérience incroyable et très riche que nous vivons. Souvent, je prends du recul pour repenser à tout ce que nous avons vécu. Toujours, je me dis que je ne regrette pas. La décision de tout quitter pour ce voyage a été très difficile et très longue à prendre. C’était le bon choix, et si c’était à refaire, je le referais. Nous avons appris, nous avons mûri, chaque jour encore plus. Notre détermination nous guide. Sans elle, nous ne pourrions avancer. C’est lorsqu’elle nous a manqué un peu que nous avons eu nos moments les plus difficiles, mais c’est elle qui nous a aidés à rebondir. Nous avons développé notre capacité d’adaptation, notre rapidité à analyser les situations, à gérer l’imprévu et à prendre des décisions. Nous avons appris l’espagnol, et sommes beaucoup plus à l’aise avec les personnes que nous rencontrons, quels que soient leur origine culturelle, leur niveau d’éducation, la langue qu’elles parlent, etc. Tout cela nous servira sans aucun doute à notre retour!
Sébastien
Il y a exactement un an, nous disions au-revoir à nos familles et amis et nous partions à l’aventure, plein de doutes. Des doutes, vous vous demandez ? Oui, oui, des doutes … De nombreuses personnes, plus ou moins proches, ont mis en doute notre décision de partir. Elles nous ont posé mille et une questions, qui nous ont fait douter de plus en plus. N’ayant pas forcément confiance en moi, voir qu’autant de personnes me remettaient en cause et ne me croyaient pas capable pour cette aventure, je suis partie en me posant beaucoup de questions. Mais c’était sans compter ma volonté et ma détermination!
Un an plus tard, plus de 13.200 kilomètres au compteur, 10 pays traversés, 126 321 mètres de dénivelé positif, je me sens capable de relever tous les défis ! Je peux dire que je suis fière de moi. Il m’arrive bien entendu de douter, mais beaucoup moins qu’avant. Et à tout ceux qui disaient que physiquement je ne tiendrais pas, et bien je suis toujours les fesses sur mon vélo, à gravir des cols dignes des Alpes et des Pyrénées avec un vélo de 15kg et plus de 35kg d’équipement ! Un joli pied de nez, non?
Sara
Nos travaux sur la microfinance progressent au-delà de nos espérances. Nous rencontrons beaucoup d’Institutions de Microfinance qui nous accordent suffisamment de temps pour que nous puissions bien comprendre leur mode de fonctionnement et le mettre en perspective avec celui de toutes les autres IMF rencontrées auparavant. Notre seul regret est de ne pas pouvoir rencontrer plus souvent les micro-entrepreneurs, les bénéficiaires de la microfinance.
Nous sommes aujourd’hui beaucoup plus forts qu’il y a un an, et plus motivés que jamais pour rallier Ushuaia.
Nous entrerons d'ailleurs au Pérou dans 2 jours!
Nous voulons aussi vous remercier pour votre soutien, vous qui nous suivez. Vos commentaires sont une véritable source d'énergie pour nous. Nous les apprécions énormément et les attendons toujours avec impatience!
[ Sara et Sébastien | Le 01-06-2009 15:34 |
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Nous sommes restés quelques jours à Cuenca, le temps de rendre visite à une Institution de Microfinance et de nous ré-acclimater à l’altitude en se promenant dans le centre ville. La saison des pluies était censée être terminée depuis 2 ou 3 semaines, mais chaque jour, nous avons observé une alternance d’éclaircies ensoleillées et d’averses.
Entre Cuenca et Loja, selon les versions, il y avait entre 100 et plus de 200km… Nous prévoyions 3 jours, mais le relief nous a forcés à l’accomplir en 4 jours qui auraient pu tout à fait se transformer en 5 si nous n’avions pas eu un rendez-vous avec René, notre hôte à Loja. Les montagnes ne nous ont pas épargnés, et c’est un col à plus de 3000m d’altitude que nous avons franchi chaque jour, sans compter les « bosses » intermédiaires. Pendant 4 jours, nous n’avons pas pédalé une seule fois sur une portion de plat : après chaque descente d’une quinzaine de km, une nouvelle montée de 15 km suivait… Après 45 minutes de descente en s’arrêtant souvent pour prendre des photos et refroidir les freins, 2 à 4 heures de longue montée s’enchainaient…
Nous avons donc accompli des étapes dignes de celles enchainant les plus grands cols des Alpes ou des Pyrénées. Mais nos vélos ne sont pas les poids plume des coureurs du Tour de France qui se soulèvent avec l’auriculaire ! Ils pèsent chacun 15kg, plus les 30kg de bagages et les réserves d’eau. Nos jambes le savent bien ! Nous avons de belles courbatures.
Les Andes Equatoriennes nous font souffrir, mais qu’elles sont belles ! Les lumières sont magnifiques, les nuages filtrent les rayons du soleil qui révèlent toute la palette de verts possibles sur le « parano », les alpages d’altitude. Les régions que nous avons traversées sont relativement isolées, et sont habitées principalement par des indigènes, vêtus des costumes traditionnels.
Le premier jour, nous avons fait du camping sauvage à côté d’un abri de berger. Cela nous a fait du bien de remonter notre tente, de retrouver nos réflexes et de camper : pour raisons de sécurité, nous ne l’avions pas plantée depuis le Mexique, depuis 3 mois.
Ces superbes jours que nous avons passés dans les montagnes ont été un peu ternis par une mauvaise rencontre… En traversant un village, nous avons entendus quelques « gringo, gringa ! » sur notre passage et comme d’habitude, avons fait mine de ne rien entendre. Mais au village suivant, lorsque j’ai entendu des « gringo » venant d’un groupe d’enfants d’une dizaine d’années perchés sur un talus 10 mètres plus haut, j’ai aperçu du coin de l’œil un des enfants ramasser une pierre et nous la lancer… Nous avons stoppé net et je n’ai pas pu m’empêcher de les sermonner immédiatement. Deux femmes ont assisté à la scène sans sourciller…
[ Sebastien | Le 27-05-2009 19:35 |
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Identité
C’est leur vrai nom, "Galapagos" n’étant qu’un surnom donné plus tard après leur découverte, et désignant les tortues géantes qu’on appelait alors des "Galapagos".
Histoire
Après leur découverte en 1535, les îles ont d’abord été habitées pendant près de 3 siècles par des pirates et des pêcheurs qui y trouvaient refuge, eau et nourriture. Ils mangeaient ces fameuses tortues. Le visiteur le plus connu fut Charles Darwin, qui y séjourna 5 semaines en 1835. Ses observations servirent de base à sa théorie de l’évolution qu’il publia bien plus tard.
Le premier résident permanent arriva en 1807. Pendant plus d’un siècle ensuite, seulement quelques personnes habitèrent l’archipel. En 1959, l’ensemble de l’archipel fut déclaré Parc National, et le tourisme commença petit à petit dans les années 1960. Depuis cette date, le nombre d’habitants n’a cessé de croître en même temps que le nombre de touristes. Aujourd’hui, plus de 30.000 personnes vivent sur 4 de ces îles, l’accès aux îles est rigoureusement réglementé, et il n’est plus possible de venir s’y installer.
Géographie, évolution, et préservation
L’archipel est composé de 12 îles principales et de 12 plus petites. Il se situe sous la ligne de l’Equateur, plus de 1000km à l’ouest, au large de l’Equateur (le pays).Ce sont toutes des îles volcaniques, c’est-à-dire des îles sorties de l’océan (volcans) du fait de la tectonique des plaques, et non des îles qui se sont détachées du continent petit à petit. De ce fait, à leur apparition, il n’y avait absolument aucun organisme vivant. Ces derniers sont arrivés progressivement par plusieurs moyens : par l’air (grâce aux oiseaux), par flottaison et dans l’eau du fait des courants marins. Les premiers organismes à coloniser les îles furent des lichens qui n’ont besoin de pas grand-chose pour vivre accrochés sur les pierres volcaniques. Ce sont des oiseaux marins qui ont dû ensuite venir s’installer. Toutes les espèces vivantes qui sont arrivées ensuite venaient principalement d’Amérique du sud, et à moindre mesure d’Amérique centrale. Ces espèces se sont adaptées progressivement à leur nouvel environnement, et ont évolué progressivement en fonction. Par exemple, une seule espèce de pinson a migré depuis l’Amérique centrale il y a très longtemps. Aujourd’hui, nous comptons 5 espèces de pinsons bien différentes, réparties sur différentes îles et qui se sont adaptées chacune aux caractéristiques de leur île.
Récemment à l’échelle de l’histoire des îles, l’homme a introduit des espèces de presque partout dans le monde. Ces nouvelles espèces sont très dangereuses pour la survie des espèces des Galapagos : les chèvres (redevenues sauvages) mangent la nourriture d’espèces endémiques (“endémique “ signifie “qui n’existent et ne vivent qu’à un seul endroit sur la planète“), les chiens (sauvages) s’attaquent aux iguanes, les fourmis rouges détruisent toute la végétation, les guêpes piquent les oiseaux, etc…
De ce fait, afin de protéger l’écosystème fragile de l’archipel, des règles strictes propres aux Galapagos ont été mises en place par le parc national. Toute chose importée doit rester en quarantaine. Les flux des personnes sont rigoureusement contrôlés : toutes les personnes se rendant sur les îles ont obligation de payer 10USD (7,50 EUR) pour se faire enregistrer, passeport à l’appui, par l’INGALA ("Instituto National Galapagos"). Cet organisme doit savoir en permanence où se trouve chaque visiteur. Les bagages des visiteurs sont minutieusement contrôlés (par un organisme s’appelant SICGAL, "Sistema de Inspeccion y Cuarentena para Galapagos") à l’entrée comme à la sortie de l’archipel : il est strictement interdit et impossible de remporter avec soi en souvenir un morceau de roche, un coquillage ou une plume d’oiseau. A l’arrivée sur les îles, les bagages sont désinfectés, il y a obligation de passer par un pédiluve et de se laver les mains au produit désinfectant devant un officiel.
Les touristes n’ont accès qu’à un nombre très restreint de sites, et doivent impérativement être accompagnés d’un guide officiel du parc. Ces sites sont en général constitués d’un sentier, généralement en forme de boucle, dont il est absolument interdit de sortir. Il est bien sûr interdit de nourrir les animaux, et interdit de les toucher ou de les approcher de trop près. Il est interdit de manger sur les sites, et bien sûr interdit d’y jeter des détritus. Les guides sont justement là pour faire respecter rigoureusement ces règles.
Devenir et garder sa licence de guide n’est pas chose facile : cette année, sur 1000 candidats, seulement 120 environ ont été reçus. Les candidats non reçus à l’examen ne peuvent pas le repasser : ils n’ont qu’une seule chance. Chaque année, tous les guides doivent passer et réussir un examen de contrôle de leurs connaissances et aptitudes, sans quoi leur licence n’est pas renouvelée.
C’est entre autre pour administrer tout ceci que l’entrée au parc national coûte 100USD (75EUR).
Malgré cette rigueur, ce manque de liberté pour le visiteur, les résultats sont là : la vie originelle des îles est préservée, les espèces endémiques peuvent continuer de se développer, et les animaux ne sont dérangés qu’au minimum par l’homme, n’en sont pas encore effrayés, et se laissent approchés de très près, même les oiseaux. Si nous voulons que nos enfants aient la chance de pouvoir venir admirer ces animaux hors du commun dans leur environnement naturel, c’est à ce prix, le prix du manque de liberté qu’il nous a fallu quelques temps à comprendre et à partager.
Comme nous l’avons dit, l’accès aux sites est réglementé. Le Parc s’assure que les quotas quotidiens de visiteurs sur chaque site soient respectés tout simplement en dictant aux bateaux leur itinéraire !
Notre voyage de noces
Oui, c’était bien digne d’un voyage de noces, comme nous nous l’étions imaginé ! Une fois après avoir passé tous les contrôles évoqués ci-dessus, nous avons été pris en charge par les guides du parc qui nous ont emmenés vers le "Fragata ", le yacht à bord duquel nous avons séjourné et voyagé dans l’archipel. A bord de ce bateau se trouvaient 8 membres d’équipage pour nous servir (un capitaine et son second, un serveur, un cuisinier, un aide cuisinier, un mécanicien, un guide, une personne en charge des cabines), et 14 autres touristes comme nous. Durant la nuit, le bateau se déplaçait d’une île à l’autre, et nous faisions la visite de 2 sites par jour, sans compter une ou deux visites quotidienne de fonds sous marins à l’aide de palmes, masque et tuba (appelé "snorkeling"). Nous nous sommes régalés du début à la fin, sans avoir un instant de répit. Nous avions énormément peur du mal de mer. Heureusement, nous n’avons pas été malades. L’organisation, l’ambiance et le service à bord ont été parfaits. Nous avons totalement déconnectés : nous ne pensions à rien d’autre qu’aux animaux et paysages des Îles Enchantées.
Isla Santa Cruz
Le premier jour sur l’île de Santa Cruz, nous avons visité le centre de recherche Charles Darwin où nous avons pu approcher les fameuses tortues géantes, leurs petits, et des iguanes terrestres.
Ce centre récupère les œufs que les tortues déposent sans leur nid afin de les placer dans des couveuses et d’augmenter le taux de réussite. Dans la nature, sans l’aide de l’homme, seulement 5% des œufs deviendront tortues, ce qui est trop faible pour continuer à perpétuer l’espèce. Le centre garde les tortues jusqu’à l’âge de 5 ans, âge auquel elles n’ont plus d’ennemi (leur carapace est dure) et les relâche ensuite dans leur milieu naturel. Nous y avons aussi fait connaissance de "George, le solitaire" : c’est le seul survivant de son espèce. Il est dans un enclos avec 2 femelles d’espèces très proche, mais la compatibilité ne fonctionne pas. Quand George mourra, son espèce s’éteindra avec lui.
Le lendemain, toujours sur Santa Cruz, nous nous sommes promenés entre les Gemelos, 2 dépressions volcaniques "jumelles " dont le fond s’enfonce jour après jour. A 700 mètres d’altitude, le guide nous a parlé de la végétation et nous a montrés quelques oiseaux endémiques. Plus tard, c’est dans un tunnel de lave que nous avons marché : l’occasion d’évoquer la tectonique des plaques et la formation des îles.
Isla Santa Fé
Ce fut là notre première expérience de snorkeling (palmes, masque et tuba) aux Galapagos : départ depuis les petites bateaux (au nombre de 2), et l’eau était un peu fraiche. Nous avons pu observer des tortues marines, de nombreux poissons tropicaux, et des otaries en train de jouer. L’une est sortie de l’eau et est grimpée sur un rocher juste devant nous et s’est mise à poser comme pour se faire prendre en photo !
Nous avons ensuite accosté sur une plage de sable blanc au beau milieu d’une colonie d’otaries. Pas facile de se frayer un passage ! Les petits se nourrissent en tétant leur mère tant que celle-ci n’a pas d’autre petit, mais deviennent autonome quoi qu’il arrive à partir de l’âge de 3 ans. Les mâles veillent sur la colonie. Une petite boucle nous a fait découvrir quelques iguanes terrestres, beaucoup de lézards des laves et une espèce de cactus surprenante qui poussent jusqu’à plus de 10m de haut et vivent plus de 300 ans. En chemin, nous avons vu de nombreux oiseaux différents.
Isla Espanola
Nous avons marché sur un magnifique sentier à la Puenta Suarez : tous les 10m, quelque chose de nouveau à découvrir ! Nous avons commencé par les iguanes marins. Habituellement de couleur noire, ils prennent quelques couleurs rouges pendant la période de reproduction (pendant notre séjour). Animaux à sang froid, ils se chauffent toute la matinée au soleil, sur le sable ou sur les rochers de lave noire. Lorsqu’ils ont trop chaud, ils se lèvent sur leurs pattes pour laisser passer de l’air sous leur abdomen. Une fois qu’ils ont atteint une température d’environ 45 degrés (environ vers midi), ils se dirigent vers l’océan pour aller manger : ils plongent jusqu’à 10 mètres de profondeurs pour se nourrir d’algues. Après quelques heures dans l’eau, ils ressortent et recrachent les excès de sel avalés.
Nous avons ensuite marché entre les nids d’albatros, ces grands oiseaux mesurant jusqu’à 2 mètres d’envergure, des nids de fous masqués et de fous aux pattes bleues. Tous ces oiseaux n’ont pas bougé lors de notre passage sur le chemin. Ils ont confiance et construisent leur nid parfois à quelques dizaines de centimètres du sentier où passent de nombreux touristes chaque jour. Sur le chemin, les oiseaux moqueurs nous ont accompagnés et parfois barré le passage. Nous avons vu aussi des mouettes et des pinsons. Nous avons marché jusqu’à la falaise d’où prennent leur premier envol les petits albatros. Plus loin, nous avons regardé le « geyser » des Galapagos : dans les rochers du bord de l’océan, les vagues viennent s’engouffrer dans une cavité pourvue d’un trou dans sa partie supérieure. Sous l’effet de la pression, l’eau s’évacue par cet orifice en faisant un jet vertical d’une quinzaine de mètres de hauteur, semblable à celui d’un geyser.
L’après-midi, après une heure de bateau, nous sommes arrivés à la plage de Gardner Bay, une belle plage de sable blanc hébergeant une colonie d’otaries. Avant d’aller nous y promener, nous avons d’abord fait une séance de snorkeling depuis le bateau autour d’une petite île rocheuse. Malgré la mer agitée et une eau pas très claire, nous avons vu une raie, 2 requins de récifs et beaucoup de poissons colorés (chirurgiens notamment).
Isla Floreana
Nous avons accosté à Punta Cormorant, sur une plage de sable brun. Sur quelques dizaines de mètres néanmoins, la plage est verte due à une concentration importante de olivine.
Quelques pas dans les terres plus loin, nous avons longé un étang et avons observé quelques flamands roses. Leur couleur rose est vive. Le guide nous a expliqué que le rose provenait du fait qu’ils mangent beaucoup de crevettes. Ils ne peuvent vivre que dans ce genre d’étang composé d’eau ni douce ni très salée, mais entre les deux. En avançant au milieu des broussailles, nous avons observé quelques pinsons, et en prenant un peu d’altitude, nous avons remarqué les récipients remplis de liquide anti guêpes. D’après le guide, ils sont là pour protéger les touristes et les oiseaux des piqûres. Sur la droite, la montagne de sucre nous nargue ; appelée ainsi car il est impossible de la gravir tellement elle est composée de sable/poussière instables.
Encore quelques pas, et nous avons débouché sur une magnifique plage de sable blanc. Nous étions censés y voir des raies depuis le rivage, ainsi que des nids de tortues sur le haut de la plage. Nous n’avons vu ni l’un ni l’autre. Pourtant, les frégates rôdaient à l’affut d’une éventuelle bébé tortue. Nous sommes restés un moment à observer les crabes sur les rochers.
Après cette promenade, nous avons sauté du bateau pour une nouvelle session de snorkeling autour de la "Couronne du Diable", les restes d’un cône volcanique à moitié submergé. Les courants autour étaient très forts et nous ont emporté rapidement de l’autre côté de la couronne. Nous sommes remonté dans le petit bateau qui nous a ramenés au point de départ, et nous avons pu recommencer en contournant le cône par l’autre côté. L’eau était très claire et les fonds marins très colorés, tant les coraux que les poissons !
L’après-midi, c’est à Post Office Bay que nous avons accosté. Cette baie tient son nom du baril qui servait de boîte aux lettres aux pêcheurs il y a longtemps. Aujourd’hui, l’idée a été recyclée en attraction pour touristes : ces derniers peuvent y déposer des cartes postales, sans les affranchir. Chaque visiteur qui passe par là regarde s’il n’y a pas une carte dont l’adresse est proche de son domicile. Si c’est le cas, il la prend et délivrera la carte à son destinataire en main propre à son retour de voyage. Après cette anecdote, nous avons fait du snorkeling depuis la plage et avons pu admirer une immense tortue marine en train de manger, et des otaries en train de jouer.
Isla Seymour
Nous nous sommes levés avant 6h00 du matin pour assister au lever du soleil et admirer les nombreuses frégates et leur gros ballon rouge au niveau de la gorge. Nous avons aussi vu des fous à pattes bleues, ainsi que des mouettes à queue d’aronde et des otaries. Les fous à pattes bleues sont amusants à regarder : ils font une sorte de danse en levant une patte après l’autre.
Plus tard dans la journée, nous sommes allés à Playas Bachas sur l‘île de Santa Cruz où nous avons assisté à la dure loi de la nature… Nous y étions à la saison de l’éclosion des œufs des tortues marines. Les frégates le savent bien et elles étaient nombreuses à l’affût. Les nids des tortues se situent en haut de la plage, à une dizaine de mètres de l’océan, enfouis sous le sable. Les bébés tortues sortent de l’œuf sous le sable et on le réflexe de monter à la surface et de se diriger directement vers l’océan. C’est en réalité une opération suicide : nous en avons vu une tenter sa chance. De la taille de la paume d’une main, nous l’avons vu émerger du sable et faire quelques pas. Notre guide s’est approchée d’elle pour la protéger, le temps qu’il nous explique le processus et son pauvre destin. Les frégates tournoyaient au dessus de nos têtes. Une fois son explication terminée, il s’est écarté de la tortue et il n’a pas fallu longtemps pour qu’une frégate vienne la croquer et l’attraper en vol… Sur tous les œufs déposés sous le sable, seulement 5% donneront "naissance" à une tortue qui atteindra l’âge adulte… Car si un bébé-tortue arrive à atteindre l’océan, il n’en est pas pour autant sauvé, les prédateurs sont encore là tant qu’il n’aura pas grandi un peu et endurci sa carapace.
Suite à cet épisode tragique, nous nous sommes baignés depuis la plage et avons fait un peu de snorkeling.
Isla Genovesa
Nous avons traversé la ligne de l’équateur pendant la nuit et sommes retournés en hémisphère nord pour visiter l’île Genovesa. Le matin, nous avons grimpé au dessus des falaises à Prince Philip’s steps. Nous y avons vu les nids de nombreux oiseaux marins : frégates, mouettes, moqueurs, fous masqués…
L’après-midi, nous avons accostés à la plage de la baie de Darwin, et avons marché au milieu de nids des mêmes oiseaux que le matin. Nous avons fait du snorkeling depuis la plage et avons pu observer 5 requins à pointe blanche en train de faire la sieste à l’abri d’un rocher, et deux raies.
De retour au bateau, 2 tortues marines nous ont distraits pendant la fin de l’après-midi.
Isla Bartolomé
Nous avons contourné l’île dans les petits bateaux jusqu’à Pinnacke Rock où nous avons vu des pingouins des Galapagos. Pas plus haut que 35cm, ce sont les plus petits pingouins du monde. Nous avons ensuite gravi le point culminant de l’île à 114m au milieu d’un désert de lave pour admirer le superbe paysage. Nous nous serions presque crus en Islande.
De retour au bateau, nous avons enfilé masque, palmes et tuba pour aller observer ces pingouins sous l’eau ! Nous avons aussi vu beaucoup d’étoiles de mer de toutes les couleurs, un requin, une otarie, et toujours beaucoup de poissons colorés.
Dans l’après-midi, nous sommes retournés au nord de l’île de Santa Cruz, pour visiter Black Turtle Cove, en petits bateaux. Il s’agît d’une sorte de lagon ouvert sur la mer et entouré de mangroves, où nous avons vu des tortues marines, des pélicans, et un groupe de grandes raies en train de nager à la surface.
Nous sommes ensuite retournés au yacht pour nous rendre entre les îles Plazas pour passer la nuit, au calme.
Islas Plazas
Lever avant 6.00 du matin pour voir le lever de soleil et aller admirer les nombreux iguanes terrestres de l’île du sud et les iguanes hybrides. Ces derniers n’existent que sur cette île, où iguanes marins et iguanes terrestres se reproduisent à la même période de l’année. Ils s’accouplent indifféremment et peuvent donc donner naissance à des iguanes hybrides.
Nous avons aussi vu des otaries, des mouettes à queue d’arronde, des frégates et des "tropic birds".
Le bateau nous a ensuite déposé à Puerto Ayora d’où nous avons repris un bus en direction de l’aéroport, toujours accompagnés par un guide.
Nous avons vraiment énormément apprécié notre séjour dans les îles et le conseillons vivement à tous!
[ Sebastien | Le 20-05-2009 19:37 |
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