Encore (trop) et encore plus d'eau!

Les dernières journées ont été riches en événements! Fin Décembre, nous avons beaucoup ralenti le rythme pour prendre le seul et unique ferry hebdomadaire nous permettant de quitter l'île de Chiloé par le sud. Ce ferry devait partir le 1er janvier au soir. Aussi, avec tous les autres cyclo-voyageurs, nous avons rejoint le port vers 21h00. 2 autres cyclo-voyageurs nous y ont rejoints, Elodie et Sylvain, un couple de jeunes français en tandem. Après plusieurs heures d'attente, le verdict est tombé: une panne mécanique sur le ferry l'empêchait de partir le soir même. La compagnie a mis du temps pour nous trouver un logement et c'est finalement vers 5h du matin que nous nous sommes couchés après être revenus en ville à vélo (5km, soit 10km aller-retour).

Le lendemain, en dehors d'un remboursement pur et simple, on nous a proposé une seule solution: prendre un autre ferry le soir même pour une traversée deux fois plus longue (soit 12 heures) nous emmenant à Puerto Raul Marin, une centaine de kilomètres plus au sud de Chaiten. Plutôt que d'attendre plus longtemps, c'est bien sûr la solution que nous avons choisie. Nous étions très déçus, car de ce fait, nous n'avons pas vu le volcan Chaiten, et les cendres recouvrant la ville qu'il a détruite en avril 2008.

Depuis Puerto Raul Marin, il nous a ensuite fallu 2 jours pour rejoindre la Carretera Austral à La Junta en compagnie de 7 autres cyclo-voyageurs. Nous avons bivouaqué au bord de la piste avec Elodie et Sylvain et avons passé un bon moment. Le lendemain, la pluie battante toute la journée nous a beaucoup ralentis. Ces 6 derniers jours de vélo sur le continent, nous avons eu de la pluie tous les jours, parfois sous forme d'averses, et parfois de la pluie soutenue toute la journée, comme hier à nouveau... Nos vêtements Gore Tex n'y résistent pas, et nous sommes arrivés hier littéralement trempés. Certaines de nos sacoches (normalement complètement étanches) prennent l'eau par le dessous. La piste n'a pas non plus été facile tous les jours, tant par sa qualité (parfois de très gros cailloux sur lesquels il est difficile de garder l'équilibre et de progresser) que par les dénivelés qu'elle nous a réservé: les bosses s'enchaînent et nous avons passé un col à 500m avec un départ au bord de la mer. Ces 6 journées ont donc été très difficiles, nous sommes arrivés épuisés et 2 jours de repos ne seront pas de trop pour nous reposer et faire sécher les affaires!

Heureusement pour nous remonter le moral, la Carretera Austral tient ses promesses: les paysages sont superbes et variés. Lacs, forêts, cascades, rivières, fjords, glaciers suspendus, sommets enneigés, végétation luxuriante... Les yeux n'ont pas de répit! Il y a 2 jours alors que nous pique-niquions, un beau renard a été surpris de nous voir, nous a observés puis a continué son chemin. Nous profitons aussi de la faible circulation et de campings sauvages excellents le long des rivières. Heather n'a malheureusement pas partagé ces bons moments avec nous. Elle a beaucoup souffert des genoux lors des 2 premières étapes et a renoncé à continuer à vélo sur les conseils de Sylvain et après auscultation, ce dernier étant médecin lorsqu'il ne voyage pas à vélo! Elle s'est joint à une Canadienne et un Américain pour effectuer le même parcours de son côté au rythme des transports en commun. Nous l'avons retrouvée hier soir à Coyhaique où nous partageons les 3 un gîte avec Urban et Rebekka, un couple de cyclo-voyageurs suisses rencontrés plus tôt. Aujourd'hui, la pluie tombe de plus belle et nous nous imaginons mal reprendre les vélos dans ces conditions...

Quelques mots sur la Caretera Austral

C'est une voie de circulation toute récente dont les tronçons les plus au sud ont été ouverts il y a seulement une dizaine d'année. Sa constructiion a été initiée en 1976 par le Général Pinochet sous sa dictature à des fins militaires pour protéger la partie sud du Chili d'un éventuel envahissement par l'éternel frère-ennemi que constitue l'Argentine. En plus de 1000km, elle relie Puerto Montt au Nord à Villa O'Higgins en son extrémité Sud. L'essentiel du tracé n'est pas goudronné. C'est le seul axe de communication terrestre qui dessert le sud du pays. Avant la construction de cette nouvelle route, ces régions n'étaient accessible que par bateau ou avion. La carretera Austral ne permet toutefois toujours pas de relier la plus grande ville du Sud du Chili, Punta Arenas, au reste du pays par voie terrestre. Il faudrait pour cela contourner l'un des plus grand glacier du monde et traverser d'immenses parcs nationaux...

[Drapeau de Chili Sebastien | Le 09-01-2010 18:08 | 3 commentaires]

Commentaires

[France Seb | Le 12-01-2010 15:28]

Courage à vous et bien ici il fait froid et on attend la neige avec impatiente.

[France Liliane | Le 10-01-2010 18:41]

Chez vous c'est de l'eau, chez nous c'est de la neige à profusion ! Vous avez l'air d'être bien entourés pour affronter ces épreuves. D'ailleurs vous vous étes surement remis à l'anglais vu vos rencontres ? Courage, nous pensons bien à vous ! Bises.

[France Gill | Le 09-01-2010 23:14]

Eh bien... que d'eau ! Courage, tenez bon ! Il paraît qu'il y a de la tempête de neige au Chili, m'a dit quelqu'un. Vous en avez trouvé ? Heureux d'avoir des nouvelles, même humide ! Toujours avec vous... (NB : mon mail est en panne)

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