Dernière ligne droite au Pérou

Moccoraise

Nous reprenons le vélo après presque 3 semaines de repos. Mario et Marianella nous ont invités dans leur petit village de Moccoraise, où vivent les parents de Mario. Sa mère, Maximilliana, est micro-entrepreneuse et a accepté de nous raconter son histoire. Pour une reprise, nous avons la chance d'être assistés: nous ne portons comme bagages sur nos vélos « que » notre sacoche de réparation, une sacoche avec de quoi nous ravitailler et la sacoche des vêtements chauds. Le reste voyage en voiture! Cela nous fait vraiment bizarre de pédaler aussi léger!

En chemin, nous rencontrons Charly et Julian, 2 Français qui arrivent à vélo de Ushuaia et terminent à Cuzco. Nous échangeons des informations. Cela nous donne de l'énergie pour la suite!

Au village de Moccoraise, toute la famille nous attend, puis  Maximilliana prévient une voisine et à elle deux, elles nous expliquent leur expérience du microcrédit. Nous apprenons beaucoup et les échanges sont sincères... sans passer par l'intermédiaire d'une institution de microfinance qui généralement nous présente les "bons clients", ceux qui sont enthousiastes...

Nous rencontrons aussi le président de la communauté. Il nous explique les soucis qu'ils ont dans le village et nous demande de l'aide. Ils recherchent:

  • une personne de formation agricole qui puisse leur apprendre à améliorer leurs cultures,
  • une personne pouvant les conseiller pour faire une réserve d'eau pour leur village,
  • des fonds pour imprimer un livre illustré sur la vie du village, publié par un auteur danois et traduit en espagnol. Manque juste l'argent pour l'imprimer...

Si jamais vous souhaitez aider ou avez des idées, nous sommes preneurs! Merci pour eux!

Col à 4356m et 110km

Nous disons au-revoir à nos hôtes Mario et Marianella. Les au-revoirs sont difficiles: ils ont fait tant pour nous et c'est la larme a l'oeil que nous voyons leur voiture disparaître en direction de Cuzco où une réunion de travail les attend.

Nous reprenons la route en direction de Puno et gravissons ce fameux col: une ascension de 800m. La reprise est dure quand même!

Nous pique-niquons au sommet et sourions en voyant ces cars qui s'arrêtent et vomissent tous ces touristes. Des stands d'artisanat les y attend, ainsi qu'une grande pancarte annonçant l'altitude: 4356m! Chacun se presse pour se faire prendre en photo devant cette altitude qui donne le tournis... Nous étions comme eux il y a 2 semaines, en bus aussi. Maintenant à vélo, nous nous disons qu'ils n'ont vraiment aucun mérite! Puis le bus les ingurgite à nouveau...

La journée se termine au bout de 110km à Ayaviri, village que nous ne pensions pas atteindre. Nous arrivons juste à la tombée de la nuit, dans la fraîcheur de l'altiplano. De toute la journée, nous ne sommes jamais descendus en dessous de 3500m.

Attaque, vent de face et prise de tête

Le matin, nous repartons requinqués de Ayaviri. Juste à la sortie, 2 gros chiens noirs nous barrent la route délibérément. Ils nous attendent de patte ferme. Nous nous approchons, méfiants... Ça ne rate pas: ils nous bondissent dessus. Nous sommes complètement à gauche de la route, heureusement le trafic est très léger. J'entends un claquement de dents, à 10cm de mon mollet... Ce n'est pas passé loin! Furieuse, je leur lance des pierres et ces monstres trouvent le moyen d'aller les chercher et de les manger! Au moins, ça les tient occupés le temps de passer...

Le vent, contrairement à la journée précédente, ne nous aide pas: il est de face et froid. Fini le temps où nous pédalions en t-shirt manches courtes... J'ai maintenant gants et bonnet sous mon casque, et polaire sur le dos.

95km plus loin sur l'altiplano, nous arrivons à Juliaca, une ville de fous où tout le monde klaxonne pour un rien, les vélotaxis et les mototaxis nous font des queues de poissons, les combis ne sont pas mieux... Après un tour de la ville, nous trouvons enfin une « hostal » (auberge) à peu près correcte pour un prix plus élevé qu'à Cuzco. On nous fait remplir les formulaires et on nous fait payer. Ce n'est qu'à ce moment là qu'on nous dit qu'ils ne veulent pas nos vélos dans la chambre. Aïe, problème. Nous discutons, négocions, rien à faire. L'employé est sous l'emprise de sa patronne qui ne nous a même pas dit bonjour et qui lui parle de nous alors que nous sommes juste à côté. Finalement, nos vélos sont stockés dans une pièce où tout le monde peut entrer... Cela ne nous enchante pas, et comme nous avons pris la mouche, nous leur demandons un papier spécifiant qu'ils ont la responsabilité de nos vélos. Lorsque nous sortons, l'employé de l'accueil nous demande si nous avons des objets de valeur à déclarer. Comme si nous allions lui donner une liste exhaustive

Puno

42km pour atteindre cette grande ville et 42km de frayeur sur la route. Nous n'avons plus d'accotement et les véhicules sont agressifs et ne nous respectent pas. On se croirait dans une compétition: "à celui qui mettra les gringos dans le fossé et qui klaxonnera le plus fort et le plus près d'eux pour leur casser les tympans"... Un camion passe très près de moi, je hurle, je m'arrête et je pose mon vélo: ce n'est pas possible de voyager dans ces conditions, la peur au ventre. Les Péruviens sont en plus imprévisibles quand il s'agit de la conduite. Impossible donc d'anticiper!

Nous atteignons Puno et partons à la recherche de Marta, la jeune femme qui nous avait vendu de l'artisanat il y a 2 semaines, avec les parents de Sébastien. Nous l'avons prise en photo et lui avons promis de les lui donner lors de notre passage à Puno à vélo. Nous demandons à un stand et la jeune femme nous mène au stand de Marta qui est fermé. Nous pensons alors leur laisser les photos, quand nous voyons qu'elle porte la blouse d'une institution de microfinance que nous connaissons. Nous leur parlons donc de notre voyage et elle nous présente à d'autres personnes qui ont aussi un microcrédit. Il est difficile d'avoir leur confiance et nous devons expliquer à plusieurs reprises notre démarche et surtout que nous n'avons pas d'argent nous même, mais qu'en décrivant leur expérience, nous pouvons parler autour de nous et cela peut avoir un impact positif. Nous prenons rendez-vous le lendemain pour discuter de leur expérience qu'elles ont un peu abordée déjà.

Nous ne voulions pas rester à Puno pour une journée, mais avec une telle occasion, nous ne pouvions pas la manquer!

Nous entrerons donc en Bolivie lundi, la Bolivie, 13ème pays de notre voyage, pays où nous savons que de nombreux voyageurs ont souffert et craqué...

PS: Les immenses étendues planes de l'altiplano (3800 à 3900m) sont magnifiques. Les couleurs sont superbes. Le rayonnement du soleil est très élevé. Malgré la crème solaire et nos efforts pour nous cacher du soleil, notre peau rougit.

[Drapeau de Pérou Sara | Le 15-08-2009 17:48 | 2 commentaires]

Commentaires

[France Gill | Le 21-08-2009 11:38]

Bonne suite en Bolivie. excellentes rencontres ! Courage Bises

[France Dominique | Le 17-08-2009 18:34]

Bienvenue en Bolivie pays dont je garde de belles images. La première que vous allez découvrir, c'est la ville de La Paz vue dans son ensemble depuis les hauteurs. " A mon époque", il n'y avait pas de très hauts immeubles ce qui donnait à cette ville une grande unité dans un très beau cadre. Moins beau, c'était l'époque d'une dictature militaire ce qui m'a donné l'occasion de voir parader au balcon de son palais, le dictateur de l'époque. Pour s'assurer du succès populaire, on voyait des centaines de boliviennes dans leurs habits traditionnels rassemblées dans les rues pour manifester leur soutien au régime et encadrées par des soldats. Heureusement, c'est du passé. Profitez bien de cette ville.

Ajouter un commentaire

Recopier le code: