Sur les traces des Incas

Vallée Sacrée

Les sites incas de la Vallée Sacrée ne sont visitables pour la plupart qu’avec le "boleto turistico", un billet qui regroupe toutes les entrées des sites. Impossible donc de les visiter un à un…

Avec nos fameux "boletos", nous avons pu visiter les sites de Pisaq, Ollantaytambo et Moray. Ces sites sont tout aussi formidables de par les efforts fournis par les Incas pour les construire. Ces derniers n’hésitaient pas à aller chercher les pierres, des blocs énormes, tout en bas de la montagne ou à une dizaine de kilomètres de leurs constructions. Quel travail de titans! A Pisaq, les terrasses sont vertigineuses, à Ollantaytambo, les gigantesques blocs de granite sont incroyables, et à Moray, les terrasses circulaires sont curieuses et surprenantes!

Nous nous sommes aussi arrêtés au site de Salinas (hors boleto): une source d’eau très salée remplit en cascade plus de 2.000 bacs construits en terre. L’eau s’évaporant en quelques jours, il ne reste que le sel qui est ensuite exploité pour la consommation des hommes et des animaux. 330 personnes y travaillent, mains et pieds nus. Ce site, au milieu de la montagne, semble surnaturel: tout est blanc, dans un environnement où la terre est rouge.

Machu Picchu

Une des 7 merveilles sur monde, le Machu Picchu est une célébrité du Pérou à part entière. Il est exploité au maximum par le tourisme.

Pour se rendre au Machu Picchu, il faut soit marcher plusieurs jours sur les chemins Incas, soit prendre le train. La plupart des touristes prennent ce dernier depuis Cusco, mais afin de baisser le prix, il est possible de prendre le train à d’autres petites stations sur le chemin. Nous le prenons à Poroy et avons payé $41 (30€)aller simple. Un sacré budget… surtout que le village au pied du Machu Picchu, Aguas Calientes, n’est accessible qu’en train, ou à pied. Il est donc obligatoire d’emprunter la seule compagnie: Peru Rail, qui fait la loi sur les tarifs… tout en sachant que les locaux paient autour de $8 (5€)!

Après 3 heures de train dans la vallée, nous arrivons à ce village, en plein boom touristique. Il a été construit par nécessité: il fallait un point de chute pour ce tourisme de masse, un village construit rapidement, de bric et de broc. Tous les bâtiments sont soit des restaurants, soit des magasins de souvenirs, soit des laveries en 2 heures, soit des magasins de ravitaillement où les prix peuvent être le double des prix habituels! Bref, un village ultra touristique.

Nous y arrivons en fin de matinée et après notre enregistrement à l’hôtel, nous montons au Putucusi, une montagne qui fait face au Machu Picchu. Au sommet, une magnifique vue sur le Machu Picchu, mais il faut la mériter: un dénivelé de 671 mètres, un sentier ardu et pas moins de 8 échelles en bois d’une longueur de 5 à 40m pour les passages trop abrupts. La montée fut longue (1h45), mais quelle vue du dessus! Un drapeau inca et une vue sur le Machu Picchu imprenable, sous le soleil! Nous ne restons pas trop longtemps au sommet, mais suffisamment pour se dire que la journée suivante sera prometteuse.

Le lendemain, notre guide Raul vient nous chercher à 5h50 du matin. Nous allons prendre la navette en bus (US$14/10€ aller-retour) pour monter les 15 lacets et accéder au site. La queue est déjà longue pour prendre le bus… D’après Raoul, 650 personnes sont parties en bus avant nous ce matin, et c’est sans compter les personnes qui sont montées à pied, parties à 3h30 ou 4h du matin, afin d’être les premières sur le site. Sébastien aurait aimé monter à pied, mais après avoir vu le Machu Picchu depuis le Putucusi et observé le chemin pour les piétons, nous préférons finalement tous le bus, pour plus de confort, mais aussi pour être en forme pour arpenter le site! La montée dure 25 minutes.

Cela veut dire que nous ne monterons pas au Wayna Picchu, ce pain de montagne que l’on voit en arrière plan sur toutes les photos prises du Machu Picchu. Seulement les 400 premières personnes peuvent y monter gratuitement, c’est compris dans le prix du billet. La marche est demandeuse et les accidents fréquents (17 morts depuis 1970). Raul demande à la personne en charge s’il reste des places, à tout hasard. Celle-ci nous répond qu’elle avait tout distribué à 6h50 (le site ouvre à 6h)!

Au point d’entrée, une file. Mais nous passons rapidement et Raul nous presse pour monter au Mirador. Nous sommes dans les premiers et pouvons avoir une vue sans trop de touristes, sur tout le Machu Picchu… dans les nuages! Nous prenons la photo de groupe (inévitable!) et voilà qu’il se met à pleuvoir! Les Dieux des nuages et de la pluie nous jouent des tours: il ne pleut jamais au Machu Picchu en juillet et en août, sauf la première semaine d’août… Les grosses gouttes de pluie ne nous empêchent pas d’apprécier le site que nous arpentons avec Raul pendant presque 3 heures. Il parle un très bon français et nous explique tout en détails. Nos questions ne restent jamais sans réponse. Raul, avide d’en apprendre plus sur la France, sa culture et sa langue, nous pose une colle: comment conjuguer le verbe "moudre" au présent. Nous restons bloqués au "nous", impossible de trouver la bonne formule… Sa question restera sans réponse, nous n’avions pas le Besherelle sous la main! Raul repart vers la sortie: il a un autre groupe qui l’attend.

Nous arpentons le site seuls et prenons notre temps: nous voulons en profiter au maximum. Nous nous rendons au "pont inca". Nous arrivons à une construction où 3 travailleurs désherbent à la main des murs incas. Nous sommes donc bloqués et ne savons pas si ce que nous avons devant nous est le fameux pont inca, ou s’il est plus loin.

Puis direction la "Porte du Soleil". C’est par là qu’arrivent tous les randonneurs qui font le "Inca Trail", cette grande randonnée qui se termine au Machu Picchu. La vue est encore bien bouchée: nous ne voyons rien. Nous mangeons donc un morceau en attendant (il est interdit de pique-niquer sur le site, mais manger quelques encas ne pose pas de problème). Le site se découvre petit à petit et le soleil perce. Nous finirons l’après midi au soleil, à explorer à nouveau le site, sous une tout autre lumière.

A 17h, nous reprenons le train pour retourner à Poroy, puis à Cuzco en voiture.

Le Machu Picchu nous a beaucoup moins impressionné que ce que nous pensions. Ce tourisme de masse pose beaucoup de problème au site. Il y a un mois, l’Unesco a tiré la sonnette d’alarme: des dégradations sont visibles, le nombre de touristes augmente toujours (plus de un million de visiteurs par an)… Le sort du Machu Picchu préoccupe. Sur place, certaines solutions sont essayées, mais sans trop de succès pour le moment. Il arrivera un jour où le nombre d’entrées au site sera limité, où le chemin pour la visite sera tracé (pour le moment, libre au visiteur d’aller où il souhaite), et la visite sera obligatoirement avec un guide. Encore un site inca en danger.

Ps: Afin que les générations futures puissent elles-aussi avoir la primeur de la découverte, le site n’est pas défriché totalement: ce seront nos enfants qui le feront!

La suite

Les parents de Sébastien sont repartis, et nous allons encore restés quelques jours à Cuzco. Nous attendons en effet lundi pour repartir, car nous aurons rendez-vous ce jour là avec la mère de Mario, notre hôte à Cuzco, qui est micro-entrepreneuse et qui nous a invités à la réunion mensuelle de son groupe de micro-emprunteurs. Une occasion rêvée de rencontrer un échantillon de micro-entrepreneurs sans passer par l’intermédiaire d’une IMF.

Cette excursion que nous avons faite est en dehors du cadre de l'Association Planète Durable et Solidaire. Nous nous permettons néanmoins de donner des nouvelles via son site afin de partager notre aventure

[Drapeau de Pérou Sara | Le 06-08-2009 12:29 | 1 commentaire]

Commentaires

[France Elisabeth | Le 07-08-2009 15:54]

Coucou les grands randonneurs! Toujours super les commentaires et diverses explications sur tout ce que vous voyez. je reste admirative pour tous le courage que vous avez et un peu envieuse d'une expédition que je ne ferai jamais. Pour le verbe moudre c'est "nous moulons" tout simplement. Bisous à tous les deux et bonne continuation de votre superbe réalisation.

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