Road Trip 1: Un voyage différent

Avant de quitter Tuxtla, nous sommes allés en bateau dans le Canon del Sumidero. Par 30°C, la vitesse du bateau nous a rafraichit ! Nous avons eu chaud lors des nombreuses pauses pour admirer les rapaces, les crocodiles et les singes qui vivent aux abords du canyon, mais aussi les parois vertigineuses qui le bordent. La hauteur maximum des parois est tout de même de 1000m !

Nous avons récupéré notre voiture de location après un état des lieux en bonne et due forme ! L’agent d’Europcar a noté absolument toutes les mini rayures sur la carrosserie, a noté qu’il y avait bien les 4 enjoliveurs, les 2 plaques d’immatriculation, les 5 miroirs (les 2 extérieurs, le central, et… les 2 miroirs de courtoisie sous les pare-soleils !), et qu’il manquait l’allume cigare et le logo de la marque de la voiture à l’arrière ! Nous connaissions déjà les routes mexicaines à vélo, donc pas vraiment de surprise avec le style de conduite mexicain !

Sitôt Heather arrivée, nous sommes montés à San Cristobal de las Casas. Très belle ville coloniale où la population Maya est fortement représentée. Les Mayas sont très petits. Je ne suis pas très grand, et pourtant, je me sentais un géant ! Nous avons fait le tour de la ville et des marchés à pied.

De San Cristobal, nous avons traversé le Chiapas et les clans de résistants zapatistes pour nous rendre à Palenque. La route est très sinueuse, en très mauvais état, et truffée de « topes », les dos d’âne mexicains. Nous avons eu une frayeur au détour d’un virage en tombant sur un barrage monté par les habitants des alentours. Ils voulaient nous faire payer pour le droit de passage, en prétextant que cela servirait à les aider dans le nettoyage des ordures du bord de la route, nettoyage que les femmes étaient en train d’effectuer tout simplement en mettant feu à l’accotement. Nous avons essayé de leur expliquer que nous ne jetions pas nos poubelles par les fenêtres et que nous n’avions par conséquent pas à payer pour ça. Nous leur avons même montré que nous avions notre poubelle à l’intérieur de la voiture. Ils ne voulaient pas céder, et nous avons profité de la venue d’une voiture en face pour passer. Depuis que nous roulons nous avons vu énormément de passagers de véhicules mexicains jeter par les fenêtres toutes sortes de détritus…

Plus tard, à la nuit tombante, nous avons reconnu les bandes réfléchissantes des sacoches d’un cyclo-voyageur ! Nous lui avons proposé notre aide et lui avons donné de l’eau. C’est tout ce qu’il nous a demandé et tout ce que nous pouvions lui offrir ! Mais nous savons combien rien qu’un litre d’eau et l’échange de quelques mots peuvent faire du bien en pareil moment. Nous avons hésité à aller le chercher une fois que nous étions arrivés à Palenque, mais la nuit noire et les barrages militaires nous ont découragés.

Les ruines mayas de Palenque nous ont beaucoup plu. En les visitant, nous avons souffert de la chaleur et de l’humidité. Après les virages du Chiapas, ce sont les longues lignes droites de la péninsule du Yucatan qui nous ont menées aux ruines mayas de Becan et Tulum. Nous étions pratiquement les seuls à visiter Becan (il y avait seulement 3 autres voitures sur le parking), et avons pu escalader les pyramides. A Tulum, c’est une autre histoire… Le tourisme de masse dans sa démesure et ses plus mauvais côtés… Les parkings sont remplis de cars dont les climatiseurs tournent en permanence et font un bruit d’enfer, les magasins de souvenirs nous barrent l’accès aux ruines, affichent leurs prix en dollars et les vendeurs nous adressent la parole en anglais. Loin des ruines, au village, ce n’est pas mieux : les prix sont au minimum doublés par rapport à ce que nous connaissons du Mexique. Sur le littoral, les prix sont outrageusement élevés. Pour une chambre d’hôtel d’un niveau de confort équivalent à ce que nous avons d’habitude, il nous fallait payer plus de 6 fois le prix habituel : 2000 pesos pour trois, alors que la veille à côté de Becan, nous avions payé 300 pesos… Nous avons cependant trouvé un petit hôtel à un prix tout à fait raisonnable … mais pas en bord de mer.

Tout cela n’est pas pour nous… Nous avons pris ce qui est bon à prendre ici, à savoir une bonne baignade dans les eaux turquoises de la mer des Caraïbes, et nous retrouverons demain le « vrai » Mexique !

Beaucoup de choses ont changé dans notre rapport avec le Mexique et les mexicains depuis quelques jours… Nous sommes pourtant toujours les mêmes, nous parlons et nous habillons de la même façon. Mais au lieu de conduire un vélo chargé de 30kg de bagages, nous conduisons une voiture… Finies les belles rencontres, les gens serviables, souriants, aimables et honnêtes ! Bonjour les mésaventures, les entourloupes, les visages fermés et au sourire forcé par l’espoir de réaliser une vente !

Nous avons eu ce barrage dans le Chiapas évoqué plus haut. Nous avons aussi eu cette petite fille qui s’est accrochée au rétroviseur de la voiture alors que nous roulions doucement au passage d’un tope, et qui ne voulait pas le lâcher tant que nous ne lui achetions pas son maïs… Il y a aussi les arnaques dans les stations services… En 2 arrêts pour faire le plein, nous avons eu deux arnaques différentes ! Il faut savoir qu’il est interdit au Mexique de se servir de l’essence par soi-même. Des personnes sont là pour le service. La première arnaque a consisté à détourner mon attention en me questionnant et en faisant en sorte que je tourne le dos à la pompe. Après quelques questions et quelques secondes, on me montre le compteur qui affichait 100 pesos (environ 12 litres d’essence), et on me demande de les payer. Je sais très bien que cela ne suffit pas à remplir le réservoir et leur demande (ils étaient tout de même trois autour de moi à me « servir ») de continuer, de faire le plein. Ils remettent le compteur à zéro, le compteur tourne et arrive à 250 pesos. Un des serveurs attrape une calculatrice pour effectuer l’adition 100+250, me montre le montant et me demande de le payer ! Heureusement, j’ai remarqué que le deuxième remplissage a duré beaucoup plus longtemps que le premier, au moins 4 fois plus longtemps. Je leur explique que c’est impossible qu’il y ait eu le temps de remplir pour 100 pesos d’essence la première fois, et que je refuse de payer 350 pesos. Petit dialogue de sourds pendant quelques instants, puis Ils discutent à voix basse ensemble, se retournent vers moi et me demandent 250 pesos ! Ouf ! En fait, la première fois, ils n’avaient tout simplement pas remis à zéro le compteur, et c’est le montant de la vente précédente qui est resté affiché pendant qu’ils me questionnaient… Habile, non ?

La deuxième arnaque est légèrement différente. Ils m’ont bien montré qu’ils remettaient à zéro, comme s’ils savaient que je connaissais l’astuce. Pendant que le plein se fait, ils me posent quelques questions. Pas beaucoup, car à 70 pesos, la pompe s’arrête automatiquement. Ils avaient dû programmer la pompe pour un remplissage jusqu’à 70 pesos. Ils sortent le pistolet de la pompe en dehors du réservoir de la voiture et me montrent que plus aucune goutte n’en sort lorsqu’on appuie. Encore une fois, je sais qu’il en faut plus pour faire le plein, et leur demande de continuer. Ils entrent une instruction sur la pompe, et je m’aperçois que bien que la pompe redémarre, le compteur n’est pas remis à zéro. Pourtant, ils ont continué à essayer de discuter avec moi, certainement pour détourner mon attention. Une fois le plein effectué, rebelote, l’un d’entre eux attrape une calculatrice pour sommer 280+70, et me demande 350 pesos… Je leur ai répété plusieurs fois que j’avais vu défiler les chiffres depuis 70 pesos sans remise à zéro, et ils ont enfin céder et m’ont demandé seulement 280 pesos…

Non, vraiment, une pause nous fait du bien, mais nous avons hâte de retourner sur nos vélos ! Voyager à vélo nous permet vraiment de rentre en contact avec les populations locales de façon beaucoup plus saine, simple, spontanée et franche.

Cette excursion que nous faisons en voiture est en dehors du cadre de l'Association Planète Durable et Solidaire. Nous nous permettons néanmoins de donner des nouvelles via son site afin de partager notre aventure.

[Drapeau de Mexique Sebastien | Le 17-02-2009 21:44 | 5 commentaires]

Commentaires

[France Gill | Le 21-02-2009 20:44]

Bises de retour de Douarneney où il a fait bon vivre en cette saison déserte mais pourtant ensoleillée. Continuez comme cela ! Vigilance mais restez compréhensifs !

[France Seb | Le 19-02-2009 16:40]

Ah! Pour faire de l'argent les gens peuvent faire n'importe quoi! Ici c'est les banquiers qui jouent les pompistes mexicaim, Madof, société génlral, etc... La tipp n'était qu'a -17° à combe du lac dimanche!

[France Liliane | Le 18-02-2009 13:45]

Et bien je constate que tes réflexes de consommateur averti n'ont pas disparu même au bout du monde ! Veille au grain !

[France Natim | Le 18-02-2009 09:09]

Heureusement que Sébastien ne se laisse pas avoir facilement !!

[France Frérot 1 | Le 18-02-2009 08:52]

Le montant de la TIPP local est peut être calculé comme ça! Dimanche, nous c'était à -33° qu'on a eu droit...ou l'hiver est plus que jamais présent!

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